HISTOIRE ANCIENNE DES PERSES: ET DES GRECS PLANET DIVISION DE CE QUATRIEME VOLUME. E QUATRIE ME VClume renferme l'hiftoire de vingt-huit ans, depuis la défaite de Nicias en Sicile, ar rivée la dix-neuvième année de la guerre du Péloponnése, & la onzième de Darius Nothus, jufqu'à la dix-neuviéme année du régne d'Artaxerxe Mnémon, deux ans après lapaix d'AnTome IV. A talcide; c'est-à-dire, depuis l'an du Monde 3591. jufqu'à 3 6 1 9. On peut divifer ce Volume en cinq parties. La premiére, qui contient ce qui s'eft paffé pendant onze ans, & qui commence immédiatement après la dé route des Athéniens dans la Sicile comprend le retour glorieux d'Alcibiade à Athénes; les exploits de Lyfandre & de Callicratidas Lácédémoniens; la prife d'Athénes qui termina la guerre du Péloponnéfe; la mort de Darius Nothus; les troubles domestiques de la Cour de Perfe au commencement du régne d'Artaxerxe Mnémon; la mort d'Alcibiade; le rétablitlement de la liberté à Athénës; & les premiéres années d'Agélilas roi de Sparte. La feconde repréfenté l'entreprise du jeune Cyrus contre fon frere Artaxerxe & la fameufe retraite des Dix-mille: ce qui ne dure en tout qu'un peu plus d'un an, de La troifiéme renferme ce qui s'eft pallé pendant environ 16 ans, puis le retour des Grecs jufqu'à la paix d'Antalcide; qui eft le tems où ont paru fur-tout Agefilas roi de Sparte, & Co. non Général Athénien, s La quatrième contient un abrégé de la vie de Socrate, de fa condannation, & de fa mort. La cinquiéme explique ce quiregarde les mœurs & les coûtumes des peuples de la Gréce, fur-tout des Lacédémoniens & des Athéniens, le gouverne ment politique & militaire, la religion, les Fêtes, les Jeux, les Combats fi célébres dans la Gréce. Pendant l'intervalle de trente ans que contient ce volume, l'Ecriture-Sainte garde un profond filence fur l'hiftoire des Juifs, & ce vuide durera jufqu'à l'hiftoire des Maccabées. Ce qui fe paffe de plus confidérable chez les Romains, eft le fiége de Veies, la prife de Rome par les Gaulois, les victoires de M. Furius Camillus, ce qui s'étend à peu près depuis l'année de la fondation de Rome 350. jufqu'à 380. CHAPITRE SECOND. E CHAPITRE qui eft la fuite Cdu Livre précédent, renferme l'hiftoire des huit derniéres années de guerre du Péloponnése, pendant au ไว DARIUS tant d'années de Darius Nothus roi de Perle. §. 1. AN.M.3591. Thucyd. lib. Sites de la défaite des Athéniens en Sicile. Révolte des alliés. Alcibiade devient puiffant auprès de Tiffapherne, que LA DÉFAITE des Athéniens AVANT J. C. devant Syracufe, caufa de grands mou,413. vemens dans toute la Gréce. Les peupag. 55.3. ples qui n'avoient point encore pris parti, & qui attendoient l'événement les déterminât, réfolurent de fe déclarer contre eux. Les alliés des Lacédémoniens crurent que le tems étoit venu de se délivrer pour toujours des dépenfes d'une guerre qui leur étoit fort à charge, en achevant promtement la ruine d'Athénes. Ceux des Athéniens, qui ne les fuivoient que par contrainte, n'envisageant dans l'avenir aucune reffource pour cette République après le terrible échec qu'elle venoit de recevoir, crurent devoir profiter d'une conjoncture fi favorable fecouer le joug de la dépendance, & le mettre en liberté. Ces difpofitions infpiroient aux Lacédémoniens de grandes vûes, qui étoient encore foutenues pour par l'efpérance dont ils fe flatoient qire NOTHUS leurs alliés de Sicile arriveroient au printems avec une armée navale, augmentée des débris de celle d'Athé nes. En effet, les peuples de l'Eubée, d. pag. 5534 ceux de Chio & de Lefbos, & plu- 55% fieurs autres firent favoir aux Eacédé moniens qu'ils étoient prêts à quitter le parti d'Athénes s'ils vouloient les prendre fous leur protection. Il arriva en même tems des députés de la part de Tiffapherne & de Pharnabaze. Le premier étoit Gouverneur de la Lydie' & de Flonie, l'autre de l'Hellefpont. Ces deux Vicerois de Darius ne manquoient ni d'application ni de zéle pour les intérêts de leur maître commun. Tiffapherne, promettant aux La · cédémoniens de fournir à leurs troupes toute la dépense nécessaire preffoit d'armer au plutôt, & de fe joindre à lui, parce que la flote des Athéniens l'empêchoit de lever dans fon département les contributions ordinaires, & il s'étoit vû hors d'état d'envoier au Roi celles des années précédentes. D'ailleurs it efpéroit avec ce puiffant fecours fe rendre maître plus aifément d'un Seigneur qui s'é les |