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M. I. P.

M. DARBOUX, de l'Académie des Sciences, doyen honoraire de la Faculté des Sciences de l'Université de Paris, et M. BOUTROUX, de l'Académie des Sciences Morales et Politiques, professeur d'histoire de la philosophie moderne à la Sorbonne, directeur de l'Institut Thiers, ont suivi l'impression de cette publication en qualité de commissaires responsables.

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PAUL TANNERY

ET

L'ÉDITION DE DESCARTES

Paul Tannery avait souhaité qu'au volume V de cette édition, le dernier de la Correspondance de Descartes, une étude d'ensemble permît au lecteur de comparer l'édition nouvelle avec les précédentes, montrant ce que la nôtre apportait comme textes inédits, textes corrigés, chronologie rectifiée, éclaircissements et renseignements de toutes sortes. Je reculai, je l'avoue, devant pareille tâche, qui nous eût pris un temps précieux. Mais aujourd'hui que Paul Tannery n'est plus, c'est un devoir envers lui et envers les siens, c'en est un peut-être aussi envers moi-même, de marquer, aussi nettement que possible, la part qui lui revient dans notre œuvre commune, laquelle d'ailleurs, à tant d'égards, doit être considérée comme une et indivisible. Je puis dire que, ce qu'il a fait lui-même pour cette édition de Descartes, seul il était capable de le faire. Seul il pouvait vérifier, comme il l'a fait, tous les textes mathématiques, en y joignant un aussi riche commentaire; et à cela, tant s'en faut, ne s'est pas bornée sa collaboration.

Paul Tannery était admirablement préparé à une édition de Descartes par son édition de Fermat, en cours de publication

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depuis 1891. En outre, il avait réuni en brochure (La Correspondance de Descartes dans les inédits du fonds Libri, étudiée pour l'histoire des mathématiques, Paris, Gauthier-Villars, 1893) une série d'études sur des lettres inédites, non des moins importantes, récemment réintégrées à la Bibliothèque nationale, après un exode de près de trois quarts de siècle en Angleterre. D'autre part, à Rome, il avait étudié sur place les lettres du philosophe dans la Collection Boncompagni, au point de vue des variantes qu'elles offrent, et de leur intérêt scientifique. Puis la découverte et la publication d'opuscules du géomètre Beaugrand, à propos de ses querelles avec Descartes, promettait un commentaire lumineux à bien des pages obscures pour tout autre que Paul Tannery. Enfin, la connaissance unique qu'il avait acquise de l'histoire des sciences au XVIIe siècle, donnait à son concours un prix inestimable.

Dans les premiers entretiens que nous eûmes ensemble (octobre 1894), mis en rapports l'un avec l'autre par le principal promoteur de cette édition, M. Louis Liard, nous nous entendîmes sur le plan à suivre. J'étais d'avis de commencer par le plus difficile, c'est-à-dire la Correspondance, réservant les Euvres pour la seconde partie : la correspondance pouvait servir à expliquer les œuvres, bien plus que les œuvres ne serviraient à la correspondance. Paul Tannery en convint. Mais cette correspondance elle-même, comment la publier? Dans l'ordre chronologique, sans aucun doute. Paul Tannery, qui finit par se rallier à cet avis, avait pensé d'abord à un autre plan, qui pouvait aussi se défendre. Il étudiait alors les correspondants de Mersenne, dont les nombreuses lettres manuscrites se trouvent pêle-mêle dans trois gros volumes in-folio de notre Bibliothèque nationale; il eût volontiers aussi étudié séparément les correspondants de Descartes. Mais le principal d'entre ceux-ci, et de beaucoup, étant le P. Mersenne, la majeure partie de la correspondance eût été publiée à part, et dans quel ordre, sinon l'ordre chronologique, auquel on revenait forcément. De même pour les autres séries: princesse Elisabeth,

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