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DE

LITTÉRATURE,

Dans lequel on traite de tout ce qui a rapport à l'Eloquence, à la Poëfie & aux Belles-Lettres, & dans lequel on enfeigne la Marche & les Régles qu'on doit observer dans tous les Ouvrages d'efprit.

ontaine

Par M. l'Abbé ŞABATIER DE CASTRES.

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TOME SECOND.

A PARIS,

Chez VINCENT, Imprimeur-Libraire, rue

Saint Severin.

M DCC LXX.

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DICTIONNAIRE

DE

LITTERATURE.

(EPI)

PIGRAMME. On a donné liverfes définitions de l'Epigramme; nous_rapporterons les principales, & puis, le lecteur adoptera celle qu'il trou- ́ vera la plus convenable.

M. l'abbé Mallet la définit un petit poëme ou piéce de vers courte, qui n'a qu'un objet & qui finit par quelque penfée vive, ingénieufe & faillante.

M. Le Brun, dans la Préface qu'il a mise à la tête de fes Epigrammes, définit l'Epigramme un petit poëme fufceptible de toute forte de fujets, qui doi finir par une pensée vive, jufte & inattendue. Ces trois qualités, felon lui, font effentielles à l'Epigramme, mais fur-tout la briéveté & le bon mot.

L'Epigramme, dit M. l'abbé Joannet, ne confifte fouvent que dans un jeu de mots, ou dans un paffage du fens propre au fens métaphorique; ce qui forme quelquefois une penfée vive & inattendue.

L'Epigramme, felon M. Batieux n'eft autre chofe qu'une pensée intéressante présentée heureusement & en peu de mots. Il me femble que cette derniere définition doit être préférée, puifqu'elle comprend les divers genres d'Epigrammes telles que les Anciens & les Modernes les ont traitées. Quoi qu'il en foit, tout le monde s'accorde à dire que la briéveté, & le fel en font les deux principaux caracteres. Par la briéveté j'entends non feulement le nombre des vers, qui ne doit jamais excéder celui de douze ou de quatorze au plus, mais encore une précision de style, qui rejette tout ce qui pourroît être languiffant ou fuperflu. Le fel, dont l'Epigramme doit être affaisonnée, ne se borne pas uniquement aux traits plaifans, ingénieux, ou fatyriques, à ce qu'on nomme communément un bon mot : il s'étend, en général, à toute penfée vive, délicate, ou brillante, qui rit à l'imagina tion; car outre la fatyre, elle a encore pour objet la louange, la morale, la galanterie. Les Poëtes anciens & modernes qui fe font le plus diftingués en ce genre, Catule & Martial parmi les Latins; Marot, Maynard, Rouffeau, Piron parmi nous, ont embraffé tous ces genres. Ce qui diftingue du madrigal les Epigrammes qui ont pour objet la louange, c'eft la fin qui doit avoir quelque chofe de plus vif & de plus recher

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