Revue des deux mondes

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Au bureau de la Revue des deux mondes., 1905
 

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Popular passages

Page 241 - Votez-le, parce que les circonstances publiques ne souffrent aucun retard, et que nous serions comptables de tout délai. Gardez-vous de demander du temps : le malheur n'en accorde jamais. Eh ! messieurs, à propos d'une ridicule motion du Palais-Royal, d'une risible insurrection qui n'eut jamais d'importance que dans les imaginations faibles, ou les desseins pervers de quelques hommes de mauvaise foi, vous avez entendu naguère ces mots forcenés : Catilina est aux portes de Rome, et l'on délibère.
Page 119 - La critique souvent n'est pas une science : c'est un métier, où il faut plus de santé que d'esprit, plus de travail que de capacité, plus d'habitude que de génie.
Page 505 - ... toutes les fois qu'on verra tout le monde tranquille dans un État qui se donne le nom de république, on peut être assuré que la liberté n'y est pas.
Page 143 - L'immense empire attend un héritier demain. Qu'est-ce que le Seigneur va donner à cet homme Qui, plus grand que César, plus grand même que [Rome, Absorbe dans son sort le sort du genre humain...
Page 123 - SainteBeuve, dans une lettre qu'il écrivait à Jules Vallès. « Le propre de tout vrai critique est de ne pouvoir garder longtemps le mot qu'il a sur le bout des lèvres, cela le démange. Très jeune, dans un journal, le Globe, dès l'année 1826-27, j'étais comme cela, et parlant plus franc et plus raide que je n'ai fait depuis.
Page 866 - Paris que vous l'êtes aujourd'hui. Vous vous y êtes trouvée dès le premier jour, aussi libre, aussi peu déplacée dans les sociétés les plus brillantes et les plus difficiles, que si vous y aviez passé votre vie ; vous en avez senti les usages avant de les connaître, ce qui suppose une justesse et une finesse de tact très peu communes, une connaissance exquise des convenances. En un mot, vous avez deviné le langage de ce qu'on appelle bonne compagnie, comme Pascal dans ses...
Page 188 - Chopin a dû souffrir aussi dans son coin de ne pas savoir, de ne pas connaître et de ne pouvoir rien conseiller. Mais son conseil dans les affaires réelles de la vie est impossible à prendre en considération. Il n'a jamais vu juste les faits, ni compris la nature humaine sur aucun point ; son âme est toute poésie et toute musique et il ne peut souffrir ce qui est autrement que lui. D'ailleurs son influence dans les choses de ma famille serait pour moi la perte de toute, dignité et de tout...
Page 125 - Forcé par toutes ces circonstances de se rabattre sur la critique, il y revient avec un sentiment de lassitude et d'amertume. La critique, écrit-il, « est le refuge de quelques hommes distingués qui ne se croient pas des grands hommes, ... qui, en se permettant eux-mêmes des essais d'art, de courtes et vives inventions, ne s'en exagèrent pas la portée, les livrent, comme chacun, à l'occasion, au vent qui passe, et subissent, quand il le faut, avec goût, la nécessité d'un temps qu'ils combattent...
Page 689 - Quoique M. Carron m'ait plusieurs fois recommandé de me taire sur mes sentiments , je crois pouvoir et devoir m'expliquer avec toi, une fois pour toutes. Je suis et ne puis qu'être désormais extraordinairement malheureux. Qu'on raisonne là-dessus tant qu'on voudra, qu'on s'alambique l'esprit pour me prouver qu'il n'en est rien, ou qu'il ne tient qu'à moi qu'il en soit autrement, il n'est pas fort difficile de croire qu'on ne réussira pas sans peine à me persuader un fait personnel contre l'évidence...
Page 546 - ... et l'activité de vous attendre. Je vous ai dit, j'ai voulu vous dire le charme qu'avait pour moi votre présence ; mais, mon ami, que les expressions sont faibles pour rendre ce que l'on sent fortement ! l'esprit trouve des mots, l'âme aurait besoin de créer une langue nouvelle.

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