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naturé qui donne un charme si puissant aux ouvrages des grands maîtres de l'école flamando-hollandaise. Une des plus belles productions de M. Eugène İsabey est le tableau qu'il a exécuté pour la galerie historique de Versailles ayant pour sujet le Combat du Texel (29 juin 1694). Enfin nous devons des éloges à son Port de Marseille exposé au Salon de 1840, tableau devant lequel les Provençaux croient respirer l'air natal, tant il est vrai d'aspect local. L. C. S. ISAGOGE (εioαywyn) est un terme de scolastique qui signifie introduction. On a fait des isagoges sans nombre pour initier aux philosophies d'Aristote, de Platon, d'Épicure, etc. Les plus connues sont celles d'Alcinous, d'Albinus, qu'on trouve en tête de beaucoup d'éditions des dialogues de Platon, et celle de Porphyre (voy.) qui presque toujours sert comme de préface aux catégories d'Aristote. F. D.

ISAIE ou plutôt ÉSAIE (en hébreu léchaéya ou léchaéyahou, c'est-à-dire Salut de Jéhovah; en grec Hoatas; Esaias d'après la Vulgate), le premier des grands prophètes hébreux, était fils d'un certain Amotz (Ésaïe, I, 1). Il vécut, environ sept siècles avant J.-C., sous les rois Jotham, Achaz, Ézéchias (voy. T. XIII, p. 570), et jusqu'à la 14 année du règne de ce dernier (710 av. J.-C.). Sous ce roi pieux, Ésaie jouit de la plus grande considération; il fut consulté, et ses avis furent écoutés, tandis qu'Achaz, chez lequel Ésaie se présenta lors de l'invasion des Syriens, pour le tranquilliser sur l'issue de la guerre, l'avait traité avec mépris. Du premier de ces faits et d'un passage de l'Ecclésiastique (XLVIII, 25), on a cru pouvoir conclure qu'Ésaïe avait été gouverneur d'Ézéchias; mais ce que nous venons de dire d'Achaz et le caractère de ce prince, qui le portait vers l'idolâtrie plutôt que vers un attachement sincère au culte de Jéhovah, ne paraissent pas favorables à cette opinion. D'après les livres de la Chronique (2 Paralip., XXVI, 22; XXXII, 32), il a écrit la vie des rois Osias et Ézéchias; ce qui a fait admettre par quelques savants qu'il était annaliste de l'empire, opinion très probable, et que le passage d'Ésaïe (XXXVI, 3. 22) où il est question d'un autre annaliste de l'empire laisse pleine

ment subsister, les rois ayant eu quelquefois plus d'un historiographe. Une tradition juive, fort répandue anciennement, dit qu'Ésaie fut mis à mort par ordre de l'impie Manassès. Le fait en lui-même, détaché des traits fabuleux que la tradition peut y avoir ajoutés, a paru probable, surtout à ceux qui admettent l'authenticité des chapitres XL et suiv. de ce prophète; le style de ces chapitres, qui est généralement celui d'un vieillard, et plusieurs faits qui ne paraissent applicables qu'au règne de ce mauvais roi, leur ont paru venir à l'appui de cette opinion. On ne sait pas si Esaïe a prophétisé ailleurs qu'à Jérusalem, cette ville étant la seule qui soit indiquée comme lieu de sa

résidence.

Ce qui fait la gloire d'Ésaïe, ce sont ses discours prophétiques. De tous les poëtes hébreux, il est celui dont les tableaux sont les plus vrais et les plus animés, celui dont les idées ont à la fois le plus de grandeur et le plus de variété. Ses écrits nous retracent les mœurs et le caractère de cette époque. Les peintures des punitions que Jéhovah fait annoncer aux ennemis des Israélites sont terribles, et produisent le plus grand effet, tantôt par la simplicité, la naïveté des discours du prophète, tantôt par l'éclat qu'il leur donne, par l'ironie amère dont il les aiguise. Ésaïe est sublime lorsqu'il parle de l'ap pel qui lui est adressé, de sa vocation aux fonctions de prophète; sa voix prend un caractère consolant, ses accents vont au cœur, quand il annonce la venue du Messie et les heureux effets de son règne; il sait aussi trouver le ton de l'élégie quand il peint le serviteur de Jéhovah livré aux malheurs les plus cruels, méprisé, mis à peine au rang des hommes (LII, 13; LIII, 12). Quels tableaux animés que ceux de la ruine de l'Égypte (XIX), de Jérusalem (XXII), de Tyr (XXIII), de toute la Judée (XXIV)! Élévation de pensées et de style, beautés de détail, richesse d'idées, fini de l'expression, telles sont les qualités qu'il réunit et qu'il est rare de rencontrer chez le même poëte. Aussi celui-ci a-t-il servi de modèle à la plupart des autres prophètes hébreux, et presque tous lui ont emprunté des passages, des tours, des comparaisons, des figures.

Quant au fond des discours du prophète, ses idées religieuses sont larges. Il reconnaît en Dieu le créateur de toutes choses, l'arbitre des destinées de tous les hommes. Les traits sous lesquels il le représente sont sublimes et consolants à la fois. Jéhovah hait et punit le crime; mais sa bonté est immense, il protége d'une manière toute spéciale ceux qui l'aiment. Ésaie menace de punitions sévères les ennemis des Israélites, mais c'est parce qu'ils maltraitent et persécutent les adorateurs du vrai Dieu. Il fulmine contre l'idolâtrie, non-seulement parce qu'elle est la négation du vrai Dieu, mais aussi parce qu'elle est à la fois la source de la superstition et du vice; il peint avec force l'absurdité de l'idolatrie. Il veut que les mortels honorent Dieu, non par un culte matériel, par des sacrifices, des fêtes pompeuses, mais par l'hommage d'un cœur pur, par une vive reconnaissance, un amour sincère du prochain. Il blâme avec sévérité les erreurs volontaires et les crimes des différentes classes de la nation; il annonce les punitions méritées qui la frapperont; il ne voit de salut que dans l'accomplissement de tous les devoirs, et dans la conversion du pécheur; il annonce le Messie comme sauveur de l'humanité (LII, 13 et suiv.). Observons toutefois que ce dernier passage est expliqué différemment par plusieurs savants distingués, de même que tous ceux qui parlent plus ou moins ouvertement d'un Sauveur (par ex. IX, 1 et suiv.; XI; XII; XLII, 1 suiv.; XLIX; L), et qu'il en est de même de différentes autres prophéties que ce livre contient, telles que la conversion des gentils (II, 2 et suiv.; XI, 10; XVIII, 7; XIX, 18 et suiv.; LVI, 1 et suiv.; LX ; etc.), prophéties que plusieurs envisagent comme des espérances d'Ésaie,comme les désirs de son cœur, plutôt que comme des prévisions positives; telles encore que la destruction du royaume d'Israël (VII, 1-8), l'exil de Babylone (V, 1 et suiv.; VI, 11 et suiv.; XXXIX, 5 et suiv., etc.), qu'on a regardés comme des peintures poétiques d'événements passés; le retour des juifs de l'exil, le rétablissement de Jérusalem, du temple, etc. (VI, 13; XI, 11 et suiv.; XL, 1 et suiv.; XLIII, 1; XLV; etc. ). Différents exégètes n'ont vu là que le ta

|

bleau d'événements, dont l'auteur a été témoin oculaire or Ésaïe ayant vécu longtemps avant l'exil de Babylone (qui dura à peu près de l'an 600 à l'an 530 av. J.-C.), l'authenticité de ces passages serait alors plus que douteuse.

Mais la plupart de ces critiques vont encore beaucoup plus loin et mettent en doute la majeure partie du livre attribué au prophète. D'après eux, ce ne seraient que les 12 premiers chapitres qu'on pourrait envisager comme authentiques, à quelques interpolations près; les chapitres XIII, XIV, XXI, XXIV – XXVII, XXXIV, XXXV, XL-LXVI, seraient tous apocryphes, et les autres contiendraient une foule de passages supposés, d'une étendue plus ou moins considérable. Les limites de cet article ne nous permettent pas d'entrer dans l'examen des raisons qu'on a fait valoir pour et contre l'authenticité des chapitres XL et suiv., raisons qui s'appliquent aussi à tous les autres chapitres attaqués. Disons seulement que le style de ces chapitres diffère essentiellement de celui du reste du livre : il est plus facile, plus clair, moins concis, plus correct et se rapproche par tous ces caractères des ouvrages écrits du temps de l'exil, tandis que le style des autres parties a plus d'analogie avec celui d'Osée et de quelques autres auteurs contemporains d'Ésaie. Quelques formes grammaticales et l'emploi de plusieurs mots, pris dans un sens particulier, nous reportent encore à l'époque de l'exil. Mais il a été répondu à cette objection que la différence dont on parle trouve son explication dans celle des époques de rédaction qu'on doit admettre pour les divers passages; ceux dont l'authenticité a été attaquée paraissent avoir été écrits dans les dernières années de la vie de l'auteur et dans un âge plus avancé : de là un style plus simple, plus châtié; la fougue de l'imagination fait place à une réflexion plus 'calme, à une contemplation moins vive. Du reste, dans les derniers chapitres du livre, aussi bien que dans les autres, Jéhovah est appelé le Saint d'Israël, expression qu'on rencontre très rarement dans d'autres livres de l'Ancien-Testament. Et sans nous arrêter à une foule d'autres locutions et de

mots pris dans un sens particulier, mais qui se retrouvent dans toutes les parties du livre, nous observerons que les mêmes antithèses, les paronomases, les jeux de mots, les exemples historiques, les allusions à des événements, les idées philosophiques et religieuses, tout concourt à prouver que le livre tout entier est du

même auteur.

une contrée merveilleuse; un joyau dans cette riche ceinture de montagnes, de caps, de promontoires, d'ilots, de cités, de villas, de villages, de forêts, de champs, de vignes et de jardins, qui fait de la terre de Labour un des points les plus riants du globe. Située auprès d'une province remarquable entre toutes par sa fécondité, l'ile d'Ischia étonne encore par le luxe de sa végétation, par la fertilité de son sol qui, dans le médiocre espace de 3 lieues carrées, nourrit jusqu'à 24,000 habitants. De tous lespoints de l'horizon, elle attire les yeux du promeneur et du nautonnier par la forme noble et élégante du mont Épomée, qui élève son cône volcanique à la hauteur de 2,364 pieds au-dessus d'une mer limpide comme le ciel qu'elle reflète. A deux reprises, les éruptions de ce cra

Les principaux commentaires modernes qui ont été écrits sur Ésaïe, sont ceux de Vitringa (Leuwarden, 1714, 2 vol. in-fol.); Lowth (traduit de l'anglais, avec notes et autres additions nombreuses par Koppe, Gættingue, 1779, 4 vol. in-8°); Rosenmüller (Leipz., 1811 et ann. suiv., 3 vol. in-8°), savant répertoire de tout ce qui a été dít d'important sur Ésaïe jusqu'à l'époque de la publication de l'ouvrage; Gesenius (Leipz., 1820, 3 vol. in-8°), ouvrage offrant des interpréta-tère avaient forcé les habitants grees à tions solides, des notes philologiques, historiques et critiques d'un grand prix; celui de Hitzig (Heidelb., 1833), quoique très savant et souvent remarquable, n'offre pas toujours assez de maturité dans les jugements. M. Cahen, dans sa traduction récente d'Ésaïe en français (Paris, 1838, 2 vol.), s'est beaucoup servi de l'ouvrage de M. Gesenius; il en admet ordinairement les interprétations, tout en donnant souvent une traduction en opposition avec le commentaire. Enfin, nous devons citer encore le travail de M. Hendewerk (t. I, Konigsb., 1838), | dont la première partie, qui seule a paru, donne la traduction et le commentaire de la portion du livre d'Ésaïe que l'auteur admet comme authentique. Les passages y sont rangés dans l'ordre chronologique que l'auteur croit devoir leur assigner.

ISARD, voy. CHAMOIS.

TH. F.

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émigrer; mais aujourd'hui ses feux sont éteints, et sur le detritus de cette lave antique surgit une végétation qui arrache l'homme du Nord des marques d'étonnement et de surprise. Et, non contente d'offrir abondamment au pauvre comme au riche les fruits du Sud, cette île fortunée recèle dans son sein des eaux thermales bienfaisantes. A Casamicciola, un hôpital peut recevoir 300 malades; près du village de Lecco, les bains de vapeur de Saint-Laurent et de Santa-Restituta opèrent, dit-on, des cures merveilleuses. Aussi les Romains, qui s'entendaient à soigner leur santé et à choisir de beaux sites, avaient-ils couvert de leurs villas l'ile d'Aenaria : les antiquaires prétendent y reconnaître encore les ruines d'un palais d'Auguste.

Mais demandez surtout aux peintres si l'ile d'Ischia parle à leur imagination. Comme le petit bourg du même nom se

ISAURE, voy. CLÉMENCE ISAURE et présente bien avec son castel et ses barJEUX FLORAUX.

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ques de pêcheurs! qu'il est pittoresque celui de Foria avec ses bâtiments d'exportation! Hâtez – -vous d'escalader le mont Épomée, pour jouir d'un panorama qu'aucun pinceau ne peut rendre, qu'aucune plume ne peut décrire. Il réunit tous les contrastes : l'immensité de la mer, les sinuosités et les découpures d'une côte admirable, les cimes hardies des Apennins, les formes gracieuses des col

lines qui plient sous les ruines, sous les palais, sous les hameaux. Le plus beau soleil inonde et colore ces champs du passé, ces campagnes où la sève de la vie coule toujours: c'est le jardin des Hespérides avec ses pommes d'or; c'est l'Élysée que le chantre de l'Énéide a placé sur ces rivages.

A côté de l'île d'Ischia, à peine séparée d'elle par un étroit bras de mer, s'élève celle de Procida (Prochyta des anciens), aussi fertile, aussi belle, mais plus petite. Sur un peu plus d'une demi-lieue carrée, elle compte jusqu'à 15,000 hab., qui ont conservé, dans leur costume pittoresque et leur noble physionomie, la preuve incontestable de leur extraction hellénique.

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té, la précision, la pureté du style consti-
tuent les principales qualités de l'éloquence
d'Isée. Son argumentation est rapide et
pressante: il s'attache constamment à por-
ter la conviction dans l'esprit de ses au-
diteurs, sans aspirer à les éblouir par de
frivoles ornements. Ses discours sont au
nombre des meilleurs modèles de diction
judiciaire qui nous ont été légués par
l'antiquité. Isée mourut vers l'an 355 av.
J.-C., à l'époque où Démosthène attei-
gnait au plus haut degré de sa renom-
mée oratoire.
A. B-E.

La famille des comtes d'Isenbourg, originaire des environs de Coblentz, est une des plus anciennes de l'Allemagne. Elle se divise en deux branches principales : 1o celle d'OFFENBACH, subdivisée en deux autres, celles de Birstein et de Philippseich, et 2o celle de BÜDINGEN à laquelle se rattachent les maisons de Wachtersbach et de Meerholz. Le prince Charles d'Isenbourg-Birstein, étant entré, le 12 juillet 1806, dans la Confédération du Rhin, reçut l'investiture de toutes les possessions des lignes collatérales de Büdingen; mais, en 1815, un acte du congrès de Vienne plaça la principauté sous la souveraineté de l'empereur d'Autriche. Quelque temps après, elle fut réunie au

ISENBOURG (MAISON D'). Isenbourg est une seigneurie appartenant à la fois au grand-duché de Hesse et à la Hesse électorale. Sur une superficie de 15 milles carr. Dans l'antiquité, Ischia et Procida géogr. (411. carr.), elle a une population étaient appelées ensemble Pithecusæ, de 49 à 50,000 âmes. C'est une contrée d'une espèce de singe indigène qui a en majeure partie montagneuse, fertile complétement disparu. L. S. en céréales, en lin, en tabac, en bois, en ISCHURIE, v. Rétention d'uRINE. fer et en sel, et qui fournit aussi d'excelISÉE, célèbre orateur grec, né à Chal-lents bestiaux et de bons poissons. Ofcis d'Eubée, on ignore en quelle année, fenbach en est la principale ville. florissait à Athènes quelque temps après la guerre du Péloponnèse. Les circonstances de sa vie ne nous sont point connues: on sait seulement qu'il était disciple de Lysias et d'Isocrate. Le principal titre de cet orateur à la célébrité, c'est d'avoir ouvert une école d'éloquence dont Démosthène fréquenta les leçons; on dit même que, pressentant les hautes destinées de son élève, il lui donna des soins particuliers que le brillant antagoniste de Philippe reconnut par une rétribution de deux mille drachmes. On a attribué à Isée la désignation des différentes figures oratoires et la détermination de leurs caractères; mais il est certain que plusieurs rhéteurs avant lui avaient tracé des règles précises à cet égard. Soixante-grand-duché de Hesse, à l'exception d'une quatre discours, ou plutôt soixante-quatre plaidoyers, ont été rapportés à cet orateur; nous n'en possédons que onze que l'abbé Auger a traduits en français: ils sont compris dans les collections de Reiske et de Bekker. La plupart ont trait à des questions de testament ou d'hérédité : l'un d'eux, celui qui est relatif à la succession de Ménéclès, retrouvé seule ment en 1785, dans un manuscrit de la Bibliothèque de Florence, a été publié par les soins du savant anglais Tyrwith. La clar

petite partie qui fut incorporée à la Hesse électorale en dédommagement des bailliages du Hanau. Les princes d'OffenbachBirstein, qui professent la religion évangélique, possèdent maintenant, dans la partie cédée à l'électeur de Hesse (qui a pris lui-même le titre de prince d'Isenbourg), Diebach, Langenselbold et Reichenbach, et, dans le comté d'Isenbourg, placé sous la suzeraineté du grandduc de Hesse, Offenbach, Wenigs et Wolferborn, formant une seigneurie de sept

| plomb, de fer, de zinc, de cobalt, mines de houille, de soufre et d'alun, tout s'y trouve, quoique en quantité très inégale : les filons d'or et d'argent sont rares et d'une exploitation difficile; le fer abonde; une dizaine de hauts-fourneaux et autant de forges apprêtent ce métal. On trouve aussi dans ces montagnes des gìtes de cristal de roche, des carrières de marbre. A la Motte jaillissent des eaux thermales ayant 45° R. A Uriage et à Choranche, il y a des eaux sulfureuses froides; en d'autres endroits, les eaux sont ferrugineuses; une fontaine de la commune de Gua a mérité d'être comptée au nombre des merveilles du Dauphiné sous le nom de Fontaine ardente (voy. T. VII, p. 573), à cause du gaz inflammable qui s'échappe de ses eaux et du terrain environnant.

Peu productif sur les montagnes, le sol du département est d'une grande fertilité dans les plaines et les vallées; le Graisivaudan (voy.) qu'arrose l'Isère est une des plus riches plaines de la France. Sur 829,031 hectares qui composent la superficie du département, 99,059 sont

milles et demi carrés, avec 28,000 habitants et un revenu de 150,000 florins. Le prince actuel d'Isenbourg, Wolfgang-Ernest, a succédé à son père en 1820. C. L. ISÈRE (DÉPARTEMENT DE L'). Il a reçu son nom de la rivière qui en traverse les parties orientale et méridionale, et qui, après avoir reçu la Romance et le Drac, se jette dans le Rhône. Ce fleuve borne le département au nord et à l'ouest, en le séparant des départements de l'Ain, du Rhône, de la Loire et de l'Ardèche. Du côté de l'est, le département de l'Isère, partie de l'ancien Dauphiné (voy.), touche à la Savoie et au département des Hautes-Alpes; du côté du midi, au même département et à celui de la Drôme. Des ramifications des Alpes de la Savoie le traversent, et portent des neiges et des glaces sinon perpétuelles, au moins durant la plus grande partie de l'année; un petit nombre de glaciers de peu d'étendue, il est vrai, ne disparaissent jamais. Ces montagnes, granitiques à leur base,et recouvertes de schistes et de bancs calcaires, ont quelques pics assez élevés, tels que le Belladone (3,140 mètres), le Chevalier (2,651), les Sept-cultivés en céréales, et produisent environ Laux (2,451), les Richardières (2,352), le Moucherolle (2,188), la Chame-Chaude (2,091). Des bois de sapin et de mélèze couvrent une partie des flancs de ces chaînes, entre lesquels des torrents, tels que le Guier-Vif, le Furens, etc., se fraient des routes. Les montagnes renferment aussi quelques lacs, comme le Paladru dans l'arrondissement de la Tourdu-Pin, et celui des Sept-Laux qu'on trouve à une élévation de 2,450 mètres. Dans les montagnes calcaires s'enfoncent des grottes, dont quelques-unes sont visitées par les curieux à cause des concrétions calcaires qui s'y présentent sous des formes bizarres: de ce nombre est surtout la Balme, au village de ce nom qui a sa chapelle à l'entrée du souterrain; dans le fond, un lac donne naissance à un ruisseau. Les montagnes du département offrent encore à la curiosité du voyageur quelques jolies cascades, telles que le Pichu et le Rivier d'Allemont, dont les eaux viennent des Sept-Laux. Mais ce qui est plus important, ce sont les vastes dépôts métalliques de ces montagnes. Mines d'or et d'argent, de mercure, de cuivre, de

1.26 hectolitre par babitant. On fait 450,000 hectolitres de vins, et l'on récolte 500,000 kilogrammes de cocons de soie. Le Graisivaudan et d'autres terrains produisent de beaux chanvres qui se vendent en partie à la foire de Beaucaire. L'arrondissement de Vienne fournit les meilleures qualités de vins, nommément les vins blancs de la côte Saint-André. On récolte de bons fruits, entre autres des noix, des amandes, des châtaignes. Sur les mélèzes on recueille une espèce de manne. Les bois qui donnent du chêne, du frêne et du sapin, occupent environ 149,400 hectares (dont 13,240 seulement appartenant à l'état), et rapportent 18 fr. par hectare. Le département nourrit près de 20,000 chevaux et mulets d'une bonne race, 120,000 bêtes à cornes et 200,000 moutons, qui trouvent de bons pâturages sur les montagnes, où errent aussi des chamois, des bouquetins, des ours et des marmottes. Dans ce département, l'agriculture est bien entendue, et l'industrie s'exerce principalement sur la fabrication du fer et de l'acier, sur la papeterie, la chamoiserie et la mégisserie; sur la con

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