DU MINISTÈRE DU CARDINAL DE RICHELIEU; ORNÉE DE SON PORTRAIT. PAR A. JAY. EGO contra hoc quoque laboris præmium petam, ut me avertam. TIT. LIV, Præfatio. TOME PREMIER. PARIS, RÉMONT ET FILS, LIBRAIRES RUE PAVÉE, No 11, PRÈS DU QUAI DES AUGUSTINS. INTRODUCTION. PEU EU de personnages historiques ont été en butte à plus d'invectives, et ont reçu plus d'éloges que le cardinal de Richelieu. On ne trouve dans les Mémoires écrits de son temps, que le langage toujours suspect de la haine ou de l'adulation. Les écrivains protestans n'ont rendu justice, ni à sa capacité, ni aux services qu'il a rendus à la nation comme homme d'état. Quant aux historiens catholiques, son administration paraît à leurs chef-d'œuvre de la politique et du génie. Riche lieu n'a yeux le pas été jugé avec plus d'impartialité par les auteurs modernes que par les auteurs contemporains. Les premiers lui reprochent avec amertume de n'avoir pas profité de sa position et de son pouvoir pour fonder la liberté publique. En abaissant les grands, il renversa, disent-ils, le seul obstacle qui s'opposait à l'exercice illimité de la puissance royale. Il asservit tout au souverain qui ne fut que l'instrument du despotisme de son mi nistre. |