Lucrece Borgia. Marion Delorme. Marie Tudor. La Esmeralda. Ruy Blas

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Hachette et cie, 1856
 

Common terms and phrases

Popular passages

Page 427 - Donne-moi ta main que je la serre, Comme en cet heureux temps de joie et de misère Où je vivais sans gîte, où le jour j'avais faim, Où j'avais froid la nuit, où j'étais libre enfin! — Quand tu me connaissais, j'étais un homme encore. Tous deux nés dans le peuple, — hélas! c'était l'aurore! , Nous nous ressemblions au point qu'on nous prenait Pour frères; nous chantions dès l'heure où l'aube naît, Et le soir devant Dieu, notre père et notre hôte, Sous le ciel étoilé nous dormions...
Page 429 - LA REINE, gravement. Don César, je vous donne mon âme. Reine pour tous, pour vous je ne suis qu'une femme. Par l'amour, par le cœur, duc, je vous appartien. J'ai foi dans votre honneur pour respecter le mien. Quand vous m'appellerez, je viendrai. Je suis prête.
Page 419 - Quel est donc ce brigand qui, là-bas, nez au vent, Se carre, l'œil au guet et la hanche en avant, Plus délabré que Job et plus fier que Bragance, Drapant sa gueuserie avec son arrogance ; Et qui, froissant du poing sous sa manche en haillons L'épée à lourd pommeau qui lui bat les talons, Promène, d'une mine altière et magistrale, Sa cape en dents de scie et ses bas en spirale ? DON CÉSAR, jetant un coup d'esil sur sa toilette.
Page 4 - L'auteur de ce drame sait combien c'est une grande et sérieuse chose que le théâtre. Il sait que le drame, sans sortir des limites impartiales de l'art, a une mission nationale, une mission sociale, une mission humaine.
Page 109 - ... et triste, Je voyageai. Je vis les hommes; et j'en pris En haine quelques-uns, et le reste en mépris; Car je ne vis qu'orgueil, que misère et que peine...
Page 218 - Viens ! pauvre femme ! — Ah ! dites-moi, vraiment, Est-il un seul de vous qui dans un tel moment Refusât d'embrasser la pauvre infortunée Qui s'est à lui sans cesse et tout à fait donnée ? J'avais tort ! j'avais tort ! — Messieurs, voulez-vous donc Que je meure à ses yeux sans pitié, sans pardon...
Page 429 - L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure ! Donc Vous n'avez ici pas d'autres intérêts Que remplir votre poche et vous enfuir après ! Soyez flétris, devant votre pays qui tombe, Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe ! — Mais voyez, regardez, ayez quelque pudeur.
Page 88 - Mademoiselle Juliette a jeté sur cette figure un éclat extraordinaire. Elle n'avait que peu de mots à dire, elle ya mis beaucoup de pensée. Il ne faut à cette jeune aclrice qu'une occasion pour révéler puissamment au public un talent plein d'âme, de passion et de vérité.
Page 4 - Le théâtre, on ne saurait trop le répéter, a de nos jours une Importance immense, et qui tend à s'accroître sans cesse avec la civilisation même. Le théâtre est une tribune. Le théâtre est une chaire. Le théâtre parle fort et parle haut. Lorsque Corneille dit : Pour être plus qu'un roi tu te crois quelque chose, Corneille, c'est Mirabeau.
Page 218 - Eh bien non ! Non, mon cœur se brise ! C'est horrible ! Non, je l'ai trop aimée ! Il est bien impossible De la quitter ainsi ! — Non ! c'est trop malaisé De garder un front dur quand le cœur est brisé ! Viens ! oh ! viens dans mes bras ! Il la serre convulsivement dans ses bras.

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