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Liv. lib.

lité de l'emploi qui lui fut confiè. Cependant Philippe faifoit ravager 31. n. 14. l'Attique par fes troupes. Voici quel fut le prétexte de cette invafion. Deux jeunes hommes d'Acarnanie fe trouvant à Athénes dans le tems qu'on y célébroit les grands Myltéres, étoient entrés avec toute la foule dans le temple de Cérès, ne fachant pas que cela fût défendu. Quoique ce ne fût qu'une faute d'ignorance, ils furent maffacrés fur le champ comme coupables d'impiété & de facrilége. Les Acarnaniens, justement irrités d'un fi cruel traitement eurent recours Philippe, qui faifit avidement cette occafion, & leur donna des troupes, avec lefquelles ils entrérent dans PAttique, ravagérent tout le pays, & fe retirérent chez eux chargés du butin qu'ils avoient fait.

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Liv. 1.

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Les Athéniens portérent leurs plain 31.2.1-3. tes à Rome contre cette entreprise. Les Ambaffadeurs des Rhodiens & du Roi Attale je joignirent à eux. Les Romains ne cherchoient qu'une occafion de rupture avec Philippe, dont ils étoient fort mécontens. Il avoit fort mal obfervé, les conditions da Traité de paix conclu avec luitrois ans

au

auparavant, en ne ceffant de molester les alliés qui y étoient compris. Tout récemment il avoit envoié des troupes & de l'argent à Annibal en Afrique. On apprenoit qu'actuellement il remuoit en Afie. Tous ces mouvemens donnoient de l'inquiétude au peuple Romain. I fe fouvenoit des peines que lui avoit caufé Pyrrhus avec une poignée d'Epirotes, nation bien inférieure aux Macédoniens. Ainfi, délivré de la guerre contre Carthage, il crut devoir prévenir les entreprises de ce nouvel ennemi, qui pouvoit devenir redoutable, fi on lui laiffoit le tems de fe fortifier. Le Sénat, après avoir répondu favorablement à tous ces Ambaffadeurs, chargea M. Valé rius Lévinus Propréteur de s'approcher de la Macédoine avec une flote, pour examiner les chofes de plus près & être en état de fecourir promte, ment les alliés.

Cependant on délibéroit férieuse- Ibid n. 5. ment à Rome fur le parti qu'il faloit prendre. Dans le tems même que le Sénat étoit affemblé pour examiner cette importante affaire, arriva une feconde Ambaffade de la part des Athéniens, qui marqua que Philippe

étoit

A N. M.

étoit prêt d'entrer en perfonne dans P'Attique; & qu'infailliblement il fe rendroit maître d'Athénes, fi l'on ne leur envoioit un promt fecours. On reçut auffi des lettres de Lévinus Propréteur, & d'Aurélius fon Lieutenant, par lesquelles on apprit qu'on avoit tout à craindre de la part de Philippe, que le danger étoit très preffant, & qu'il n'y avoit point de tems à perdre.

Sur ces nouvelles il fut réfolu qu'on 3804. Av. déclareroit la guerre à Philippe. Le L. C. 200. Ibid.n. 14. Conful P. Sulpicius, à qui la Macé'doine étoit échue par le fort, fe mit en mer avec une armée, & y arriva bientôt. Les Ambaffadeurs Athéniens vinrent promtement l'y trouver, pour lui apprendre qu'Athénes étoit affiégée, & pour implorer fon fecours. Il détacha une efcadre de vingt galéres, commandée par Claudius Cento, qui partit fur le champ. Ce n'êtoit pas Philippe en perfonne qui avoit formé le fiége d'Athénes. Il y avoit envoié un de fes Lieutenans. Pour lui,il avoit porté fes armes contre Attale & contre les Rhodiens.

§. II.

S. II.

Expéditions du Conful Sulpicius dans la Macédoine. Les Etoliens attendent l'événement pour se declarer. Philippe eft vaincu dans une bataille. Villius fuccéde à Sulpicius. Pendant fon année il ne fe paffe rien de confidérable. Flamininus prend fa place. Antiochus recouvre la Syrie qu'Ariftoméne Miniftre d'Egypte lui avoit enlevée. Différentes expéditions du Conful dans la Phocide. Les Achéens, après une longue délibération, fe déclarent pour les Romains.

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n. 22-26.

CLAUDIUS CENTO, que le Con- A N. M. ful avoit envoié au fecours d'Athé- 3804. Av. étant entré dans le Pirée avec J. C. 200. Liv. 1.31. fes galéres, rendit aux habitans le conrage & la confiance. Il ne fe contenta pas de mettre la ville & tout le prys voifin en fureté: mais, aiant appris que la garnifon de Chaleis ne gardoit aucune régle ni aucune difcipline comme éloignée de tout danger, il partit avec fa flote, arriva près de la ville avant le jour, & aiant trouvé les fentinelles endormies y entra fans peine, mit le feu aux greniers publics remplis

remplis de blé & à l'arsenal qui étoit plein de machines de guerre, tailla en piéces touté la garnison,& après avoir fait porter dans fes vaiffeaux le butin immenfe qu'il avoit amaffé, il retourna au Pirée d'où il étoit parti.

Philippe, qui étoit pour lors à Démétriade, à la premiére nouvelle qu'il reçut du defaftre de cette ville alliée, accourut dans l'efpérance de furprendre les Romains. Mais ils n'y étoient plus, & il fembla n'être venu que pour être témoin du trifte fpectacle de cette ville encore fumante & à demi ruinée. Il voulut rendre la pareille à Athénes, & en feroit venu à bout, fi un de ces courreurs qu'on appelloit hémérodromes, aiant aperçu de la hauteur où il étoit placé les gu troupes duRoi, n'en avoit porté prom. tement la nouvelle à Athénes,où tout étoit endormi. Philippe arriva peu d'heures après, mais avant le jour. Voiant que la rufe lui avoit mal réuffi, il résolut d'attaquer la. ville de vive force. Les Athéniens avoient rangé leurs troupes en bataille hors de l'enceinte des murailles à la porte Di

pyle

*On les appelloit ainsi, parce qu'en un jour ils faifoient à la courfe beaucoup de chemin.

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