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pofe de mener une vie pure & irréprochable, & de ne point deshonorer fa profeffion par aucune action digne de blâme. Il dit qu'il n'entreprendra jamais de tailler ceux qui feront travaillés de la pierre, & qu'il laiffera ce foin aux perfonnes qui fe font rendu habiles dans cette opération par une longue expérience. Il proteste que quand, en visitant les malades ou autrement, il aurà découvert quelque chofe qui doit être tenu caché, il ne le révélera jamais, & fera fidéle à la loi facrée du fecret. Enfin ii espére qu'en gardant inviolablement toutes ces régles, il s'acquerra l'eftime de la postérité, & il confent à être décrié pour toujours s'il a le malheur d'y

manquer.

In lib. Pro

On loue fort fon défintéressement, vertu bien eftimable dans un Médecin. Ce qu'il dit fur ce fujet, eft digne de remarque. Il veut que le Mé- reptionum. decin, quant au falaire qui lui eft dû, en ufe avec honnêteté & avec humanité, aiant égard au pouvoir ou à l'impuiffance où fe trouve le malade de le récompenfer plus ou moins libéralement. Il eft même des occafions dit-il, où le Médecin ne doit point

De Prifc. Medic.

demander ni attendre de récompense; comme lorsqu'il a traité un étranger ou un pauvre, qui font des perfonnes que tout le monde eft obligé de fecourir.

Il paroit qu'il étoit plein de refpect pour la Divinité. » Ceux, dit-il, qui » ont les premiers trouvé la maniére » de guérir les maladies, ont jugé que » c'étoit un Art qui méritoit qu'on en » attribuât l'invention à Dieu. Et c'est ajoute-t-il, le fentiment commun. J'ai déja remarqué ailleurs que CicéTufc.Quaf. ron pensoit de la même forte. Deorum immortalium inventioni confecrata eft Ars Medica.

Lib. 3.

AN.M.3671.

Av.J.C. 333.

On ne fait rien de particulier de la mort d'Hippocrate. Il mourut dans un âge fort avancé, & laiffa deux fils, THESSALUS & DRACON, qui fe firent un nom célébre parmi les Mé, decins, auffi bien que POLYBE fon gendre & fon fucceffeur.

J'ai parlé, dans l'hiftoire de Philippe, de la ridicule vanité d'un Méde cin appellé MENECRATE, que ce Prince traita comme il le méritoit.

PHILIPPE d'Acarnanie eft connu par le falutaire breuvage qu'il donna à Alexandre le Grand, à qui on avoit

voulu le rendre fufpect, & à qui ce reméde fauva la vie.

Val. Max.

ERASISTRATE fe fit connoitre AN.M.3721. & eftimer par la maniére adroite dont Av.J.C.281. il découvrit la caufe de la maladie lib. 5. cap.7. d'Antiochus Soter, fils de Séleucus Roi de Syrie. Je l'ai raconté en fon lieu. Tome VII. Si l'on en croit Pline, cette cure mer- Plin. lib. 29• veilleufe, qui rendit un fils tendre in Proam. ment aimé à fon pere, fut paiée de

cent talens, c'eft-à-dire de cent mille écus.

Av.J.C.219.

APOLLOPHANE, Médecin d'An- AN.M. 3785. tiochus furnommé le Grand, étoit fort habile dans fa profeffion: mais Tome VIII. il devint encore plus célébre par le fervice important qu'il rendit à fon Maître. Hermias, premier Miniftre de ce Prince, exerçoit des concuffions & des violences inouies, fans que perfonne ofât en porter fes plaintes à la Cour, tant il s'étoit rendu terrible. Apollophane aima affez le bien public, pour ne point craindre de ha

zarder fa fortune. Il découvrit au Roi le mécontentement général du Roiaume, & apprit aux Médecins l'ufage qu'ils doivent faire du libre accès qu'ils ont auprès des Princes.

MITHRIDATE, qui fut fi lontems AN.M. 3880.

Av. J.C.124

AN M.3920.

Plin.lib.26.

cap. 3.

la terreur des Romains, s'eft rendu. illuftre auffi dans la Médecine, nonfeulement par l'invention de l'antidote qui porte encore fon nom, mais par la compofition de plufieurs favans Ouvrages, que Pompée fit traduire en latin par Lénée fon Affranchi. ASCLEPIADE de Bithynie

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qui Av. J. C. 84. avoit d'abord enfeigné l'Eloquence à Rome, quitta la profeffion de Rhéteur pour embraffer celle de Médecin, qu'il jugea lui devoir être plus lucrative que l'autre, & il ne fe trompa pas. Il fit un entier changement dans la pratique qui avoit été obfervée avant lui, & s'écarta prefque en tout des principes & des régles d'Hippocrate. A la place d'une folide & profonde fcience il fubftitua l'agrément & la réputation d'un beau parleur, qui fouvent tient lieu de mérite auprès des malades. Il s'appliquoit auffi à flater leur goût & à fatisfaire leurs defirs en tout ce qu'il pouvoit, moien sûr de gagner leur confiance. Sa maxime étoit, qu'un Médecin doit guérir fes malades sûrement, promtement, agréaa A clepiades officium periculofa effe nimia & effe Medici dicit ut tutò, feftinatio & voluptas folet. celeriter, & jucundè curet, Celf. lib. 3. cap. 4. Id votum eft ; fed ferè,

a

blement. Cette pratique feroit fort à dit Celfe, Le fâcheux eft

defirer,

Apul.lib.4.

qu'ordinairement il y a beaucoup de danger à vouloir guérir trop vîte, & à n'ordonner rien que d'agréable. Ce Florib. qui contribua le plus à le mettre en vogue, fut l'heureuse rencontre d'un homme qu'on étoit prêt de conduire au tombeau, en qui il trouva un reste de vie, & qu'il rétablit dans une parfaite fanté. Fline parle fouvent de ce Médecin, mais avec fort peu d'eftime.. THEMISON, difciple d'Asclépia, AN M 4000, de, étoit de Laodicée. Il changea, dans Av. J. C. 4. fa vieilleffe, quelque chofe au fyftême de fon Maître. La fecte qu'il forma, fut appellée Méthodique, parce qu'il fe mit en tête d'établir une Méthode pour rendre la Médecine plus aifée à apprendre & à pratiquer. Juvenal ne parle pas de lui favorablement.

Quot Themifon ægros Autumno occiderit Satyr, :0.

uno.

lib. 4.

Cicéron & Horace parlent de CRATERUS comme d'un habile Médecin. DIOSCORIDE (Pedacius) Méde- AN. J. C. 66. cin d'Anazarbe ville de Cilicie qui fut depuis nommée Céfarée. Voffius après Suidas, dit qu'il fut Médecin

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