Histoire de la littérature française au dix-septième siècle, Volume 2

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Page 103 - C'est de cette faiblesse même que l'auteur a tiré l'intérêt qu'il sait répandre sur la cause du grand prêtre et de Joas. Joad déclare que sa confiance en Dieu ne connaît pas. de bornes. Celui qui met un frein à la fureur des flots, Sait aussi des méchants arrêter les complots. Soumis avec respect à sa volonté sainte, Je
Page 335 - fictions païennes. En vrai janséniste, Boileau voyait, dans le merveilleux chrétien, une sorte de profanation. D'ailleurs, il ne pensait pas que ce merveilleux, sublime, mais austère, pût jamais lutter de charme et d'intérêt avec les fictions mythologiques. De la foi d'un chrétien les mystères terribles D'ornements égayés ne sont point susceptibles : L'Évangile à l'esprit n'offre de tous
Page 323 - Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage: Polissez-le sans cesse et le repolissez : Ajoutez quelquefois et souvent effacez. On sait que telle n'était point la méthode de Scudéry qui se piquait volontiers d'une folle
Page 211 - remporté le prix *, Si, moins ami du peuple, en ses doctes peintures, II n'eût point fait souvent grimacer ses figures *, Quitté, pour le bouffon, l'agréable et le fin, Et sans honte à Térence allié Tabarin. Dans ce sac ridicule où Scapin s'enveloppe Je ne reconnais plus l'auteur du Misanthrope
Page 111 - nous assujettit à ses caractères et à ses idées, Racine se conforme aux nôtres ; celui-là peint les hommes comme ils devraient être, celui-ci les peint tels qu'ils sont '. Il ya plus dans le premier de ce que l'on admire, et de ce qu'on doit même imiter ; il ya plus dans le second de
Page 321 - Ainsi tel, autrefois qu'on vit avec Faret Charbonner de ses vers les murs d'un cabaret * S'en va mal à propos d'une voix insolente, Chanter du peuple hébreu la fuite triomphante, Et poursuivant Moïse au travers des déserts, Court avec Pharaon se noyer dans les mers*. En écrivant, il faut assujettir la rime à la raison.
Page 302 - est puni par le rôle ridicule qu'on lui prête dans le poème, surtout par la réputation de paresseux et de gourmand émérite. La jeunesse en sa fleur brille sur son visage : Son menton sur son sein descend à triple étage ; Et son corps ramassé dans sa courte grosseur, Fait gémir les coussins sous sa noble épaisseur.
Page 235 - Ou l'allure vive, légère d'une laitière qui court •vendre son lait au marché de la ville voisine : Perrette sur sa tête ayant un pot au lait Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville, Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats
Page 235 - nous montrer la démarche lente, pénible, traînante d'un malheureux bûcheron qui regagne avec peine sa demeure : Un pauvre bûcheron tout couvert de ramée, Sous le faix du fagot, aussi bien que des ans, Gémissant et courbé, marchait à pas pesants Et tâchait de gagner sa chaumière enfumée
Page 220 - gros« sier, lourd, stupide; il ne sait pas parler, ni raconter « ce qu'il vient de voir : s'il se met à écrire, c'est le « modèle des bons contes; il fait parler les animaux, « les arbres, les pierres, tout ce qui ne parle pas : ce « n'est que légèreté, qu'élégance, que beau naturel <( et que délicatesse dans ses ouvrages

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