Son miroir lui disait : Prenez vite un mari. : De rencontrer un malotru. Il est au Mogol des follets Qui font office de valets, Tiennent la maison propre, ont soin de l'équipage, Et quelquefois du jardinage. Si vous touchez à leur ouvrage, Vous gâtez tout. Un d'eux près du Gange autrefois Cultivait le jardin d'un assez bon bourgeois. Il travaillait sans bruit, avait beaucoup d'adresse, Aimait le maître et la maîtresse, Et le jardin surtout. Dieu sait si les Zéphyrs, Peuple ami du démon, l'assistaient dans sa tâche! Le follet, de sa part, travaillant sans relâche, Comblait ses hôtes de plaisirs. Pour plus de marques de son zèle, Nonobstant la légèreté Mais ses confrères les esprits Par caprice ou par politique,, (1) Le fond de cet apologue est tiré d'un ancien conte arabe. Ordre lui vient d'aller au fond de la Norwege Prendre le soin d'une maison En tout temps couverte de neige; On m'oblige de vous quitter; Je ne sais pas pour quelles fautes : Rendre trois souhaits accomplis; Étrange et nouvelle aux humains. Et l'Abondance à pleines mains Verse en leurs coffres la finance, Les voleurs contre eux complotèrent; Les grands seigneurs leur emprunterent; Malheureux par trop de fortune. Avec elle ils rentrent en grâce (1) Ces biens. (2) Quand La Fontaine parle de la médiocrité, c'est toujours d'inspiration... Il est ici bien au-dessus d'Horace. Cu. Nodier.) Au bout de deux souhaits, étant aussi chanceux Qu'ils étaient, et que sont tous ceux Qui souhaitent toujours et perdent en chimères Le temps qu'ils feraient mieux de mettre à leurs affaires : Le follet en rit avec eux. Pour profiter de sa largesse, Ils demandèrent la sagesse : Sa majesté lionne un jour voulut connoître (3) Il manda donc par députés Par ce trait de magnificence En son Louvre il les invita. (1) Regnerii Apologi Phædrii, Divione, 1643, p. 39, part. I, fab. XXXIII, Leo, Asinus, Lupus. — Phædr., IV, 12, Leo regnans. (2) Rime remarquable, dit Nodier, parce qu'elle est un des premiers exemples de l'adoption de la pro iation italienne dans un livre classique (3) Nom d'un singe alors fameux à Paris par ses tours. Sa grimace déplut : le monarque irrité Il n'était ambre, il n'était fleur Ce monseigneur du lion-là Fut parent de Caligula (2). L'autre aussitôt de s'excuser, Sans odorat. Bref, il s'en tire. Ceci vous sert d'enseignement : Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire, Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère, Et tàchez quelquefois de répondre en Normand (3). (1) Vers sans rime, précédé de trois rimes masculines de suite quelques éditeurs ont essayé de faire disparaitre cette négligence. l’un, Montenaut, a écrit : L'envoya chez Pluton faire le dégoûté. Un autre, l'abbé Aubert, au lieu de celte sévérité, a mis cette action sévère. Nous avons respecté, quant à nous, une faute qui se trouve dans toutes les éditions données par La Fontaine. (2) Caligula mit sa sæur Drusille au rang des divinités, et sévissait également contre ceux qui pleuraient sa mort et contre ceux qui ne la pleuraient point : les premiers, parce qu'ils insultaient, suivant lui, à son apothéose; les seconds, parce qu'ils étaient insensibles à sa perte. Dion Cass., Hist., lib. LIX, cap. II, p. 914, édit. Reimar, in-iolo; Sue ron., Caligula, 24, t. I, p. 356, édit. Wolfii. (Walck.) Ch. Nodier pense, pour l'honneur de l'espèce humaine, que cette anecdote est fausse. (3) De pe dire ni oui ni non, VIII. - Les Vautours et les Pigeons (). Mars autrefois mit tout l'air en émute (2). (1) Abstemius, 96, de Accipitribus inler se inimicis, quos Columba paca. verant. Voyez ci-dessus la quatrième fable du livre II. (2) Émute, pour émeule. (8) C'est-à-dire : Prométhée espéra ètre débarrassé du vautour qui lui ron. geait les entrailles 1) Vénus. Ce sont des |