Qu'on vous les lime en même temps: α On lâcha sur lui quelques chiens: Amour! Amour! quand tu nous tiens (1), (1) La prudence et l'amour ne sont point faits l'un pour l'autre : à mesure que l'amour croît, la prudence décroît. » (LA ROCHEFOUCAULD.) (2) Cette fable, dans les anciennes éditions, se termine par ces six vers que La Fontaine lui-même a supprimés : Par tes conseils ensorcelants Ce lion crut son adversaire. Du rapport d'un troupeau, dont il vivait sans soins, Elle était sûre tout au moins. A la fin, les trésors déchargés sur la plage (1) Esop., 164, 49, Pastor et Mare. Cet argent périt par naufrage. Son maître fut réduit à garder les brebis, Quand ses propres moutons paissaient sur le rivage: Fut Pierrot, et rien davantage. Au bout de quelque temps il fit quelques profits, Et comme un jour les vents, retenant leur haleine, Ceci n'est pas un conte à plaisir inventé. Pour montrer, par expérience, Qu'un sou, quand il est assuré, Pour un qui s'en louera, dix mille s'en plaindront. La mouche et la fourmi contestaient de leur prix. Faut-il que l'amour-propre aveugle les esprits Qu'un vil et rampant animal (1) Phædr., IV, 24 sive 25, Formica et Musca. A la fiile de l'air ose se dire égal! Je hante les palais, je m'assieds à ta table: Si l'on t'immole un bœuf, j'en goûte devant toi (1); Vit trois jours d'un fétu qu'elle a traîné chez soi. Vous campez-vous jamais sur la tête d'un roi, Je le fais; et je baise un beau sein quand je veux; Je rehausse d'un teint la blancheur naturelle; C'est un ajustement des mouches emprunté, De vos greniers! Lui répliqua la ménagère. Vous hantez les palais; mais on vous y maudit. De ce qu'on sert devant les dieux, Si vous entrez partout, aussi font les profanes. Je veux qu'il ait nom mouche: est-ce un sujet pourquoi (1) Ch. Nodier croit que devant est ici pour avant. M. Géruzez discute cette interprétation, et pense que le poëte a laissé au mot devant sa véritable acception. La mouche, dit-il, se glorifie de manger en présence des dieux, par opposition à la fourmi qui: Vit trois jours d'un fétu qu'elle a traîné chez soi. Au reste, ajoute M. Géruzez, il y a doute, et l'obscurité doit rester à la charge du poëte. Nomme-t-on pas aussi mouches les parasites? N'ayez plus ces hautes pensées. Les mouches de cour sont chassées ; Les mouchards sont pendus: et vous mourrez de faim, Quand Phébus régnera sur un autre hémisphère. Je n'irai, par monts ni par vaux, Je vivrai sans mélancolie: Le soin que j'aurai pris de soin m'exemptera. Ce que c'est qu'une fausse ou véritable gloire. Un amateur du jardinage, Possédait en certain village Un jardin assez propre, et le clos altenant. Cette félicité par un lièvre troublée Fit qu'au seigneur du bourg notre homme se plaignit. (1) VAR. Croissaient dans quelques éditions modernes, mais à tort. Toutes les éditions originales portent le singulier, en usage dans ces sortes de phrases du temps de La Fontaine. Ce maudit animal vient prendre sa goulée Je vous en déferai, bon homme, sur ma vie. Et quand? Et dès demain, sans tarder plus longtemps. La partie ainsi faite, il vient avec ses gens. Çà, déjeunons, dit-il: vos poulets sont-ils tendres? La fille du logis, qu'on vous voie; approchez: Quand la marierons-nous, quand aurons-nous des gendres? Bon homme, c'est ce coup qu'il faut, vous m'entendez, Qu'il faut fouiller à l'escarcelle. Disant ces mots, il fait connaissance avec elle, Auprès de lui la fait asseoir, Prend une main, un bras, lève un coin du mouchoir; Se défend avec grand respect : Tant qu'au père à la fin cela devient suspect. De quand sont vos jambons? ils ont fort bonne mine. Vraiment, dit le seigneur, Je les reçois, et de bon cœur. Il déjeune très-bien; aussi fait sa famille, Chiens, chevaux, et valets, tous gens bien endentés : L'embarras des chasseurs succède au déjeuné Les trompes et les cors font un tel tintamare Le pis fut que l'on mit en piteux équipagre (1) Rabelais dit de Gargantua, liv. I, ch. xi, et liv. IV, chap. x: all se ruoit en cuisine.. |