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les remarques dont les jeuneslé plus besoin pour parler et pour plus correctement, etc. J'ai fait cet orégé d'après ce plan, qui ma paru le ux conçu et le plus utile.

En effet, de quelle utilité peut être un Abrégé de Grammaire, quand il ne contient guère que des définitions et des conjugasisons régulières? Il est alors nécessairement sec, insuffisant, et plus propre à rebuter qu'à instraire les jeunes élèves. Les définitions, quelque claires, quelque lumineuses qu'elles soient ne suffisent pas pour parler et pour écrire correctement; elles ne sont que les préliminaires de la Grammaire aussi ne faudroit-il pas en donner, si les termes de la Grammaire étoient connus des jeunes lecteurs.

Un Français sait naturellement les verbes réguliers, il ne s'y trompe pas; mais on est souvent embarrassé pour les irréguliers, et l'usage seul ne peut guère les apprendre comme il faut; parce qu'ils ne reviennent pas assez fréquemment dans la conversation ou dans la lecture, pour qu'ils s'impriment dans la mémoire. Il me paroît donc très-utile, pour ne pas dire indispensable, d'en parler même dans un Abrégé.

La Syntaxe est la partie qu'il faut principalement traiter dans une Grammaire, parce que c'est sans contredit la partie la plus nécessaire; et c'est à quoi je ne suis

appliqué dans mes Principes et
Abrégé. Les jeunes gens, en y
les règles de notre langue, y t
plusieurs remarques qui leur facilit
l'étude de la langue latine.

Bien des gens se persuadent qu'on peu sans avoir de principes, parler et écrire correctemèet notre langue; que l'usage seul suffit pour cela. Mais dans les villes, dans les compagnies où l'on parle le mieux, il se trouve toujours des personnes qui font des fautes contre la langue; et il y a, même dans les bons Auteurs, des expressions et des tours contraires au bon usage, comme on le verra dans cet Abrégé, et sur-tout dans la Grammaire. Comment un jeune homme, qui n'a point de principes, pourrat-il distinguer si telle expression qu'il entend, ou qu'il lit, est bonne ou

mau

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vaise? Quiconque a étudié notre langue conviendra qu'il n'est guère possible de la bien parler et écrire, sans être guidé par des principes. On entend dire tous les jours aux jeunes gens, et même à de grandes pesonnes il a tombé, il a parti, je trouverrai, je couserai, je rencontrai ce matin M. votre frère. J'ai vu un quelqu'un qui m'a parlé de vous. Voilà du bon pain, des belles maisons. J'ai vu des magnifiques appartemens. Je n'ai point lu des livres aussi agréables comme celui-ci. Elle est

tir; elle étoit prête à tomber cipice. Il est arrivé auparavant ; auparavant que vous partiez. davantage le jeu que l'étude. Le oir est dessus la commode; il s'est dessous la table. C'est moi qui a fait . C'est moi qui répondra le premier. veut que nous faisions notre devoir. Il falloit que j'aille en campagne, etc. et mille autres fautes semblables. Comment sans principes peut-on écrire correctement quelque...que, quel que, tel que, même, tout, leur, etc., etc.? Comment construira-t-on les participes? Il faut dire et écrire, l'homme que j'ai vu, les hommes que j'ai vus; la Dame que j'ai vue, les Dames que j'ai vues; la Dame que j'ai entendue chanter, les Dames que j'ai entendues chanter. La Dame que j'ai entendu louer, les Dames que j'ai entendu louer. La chanson que j'ai entendu chanter, les chansons que j'ai entendu chanter, etc.

Ceux qui liront le détail dans lequel je suis entré à ce sujet, et dans ma Grammaire, et dans cet Abrégé, verront que ce détail est nécessaire. Si l'on y avoit fait attention dans les méthodes latines, on n'auroit pas donné des règles fausses comme celles-ci:

Quand le Pronom relatif est suivi de deux Verbes, il est toujours régi par le

dernier, ou il se met au cas Verbe.

Si un enfant est obligé de n latin ces phrases: Caton que j'ai vu dans la bibliothèque, jouit d'une santé. Remerciez Damon; je l'ai ente. applaudir votre discours: Ne doit-il pas écrire, contre la règle de sa méthode latine: Cato quem in bibliotheca vidi studentem, bonafruitur valetudine. Damoni gratias age, eum orationi tuæ plaudentem audivi? Voyez ce que je dis à ce sujet dans la dixième édition des Principes de la Langue

Latine.

On dit communément que nous avons quatre sortes d'articles, le défini, l'indéfini, indéterminé et l'article un, une; qu'il y a dans notre langue, comme dans le latin, des cas et des déclinaisons; et l'on emploie un grand nombre de pages à expliquer ces différentes sortes d'articles, à décliner les noms et les pronoms. Pour moi, qui suis persuadé que, sans admettre ces articles on explique mieux les difficultés de notre langue que si on les admettoit, je dis que nous n'avons qu'un article, et je le dis avec nos plus célèbres Grammairiens; j'entends, Messieurs Girard, du Marsais, d'Olivet, Duclos, Fromant, Douchet, Harduin, Beauzée, etc. En conséquence, je ne parle ni de cas, ni de déclinaisons. Au lieu des

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s, j'emploie les termes de ominatif, de vocatif, de réet de régime composé J'ai conmes de nominatif et de vocatif, e ces mots m'ont paru très-bien er l'idée qu'on y attache. J'observe le régime simple répond à l'accusatif; le régime composé au génitif, au datif, ou à l'ablatif des Latins. Avec ces quatre termes employés par ceux même qui admettent des cas, j'explique d'une manière simple et intelligible, à ce qu'il me paroit, les différens rapports que les noms et les pronoms peuvent avoir ou entr'eux, ou avec les autres parties du discours.

pas

Le Français que nous mettons dans les déclinaisons latines à côté de chaque cas, ne donne-t-il de fausses idées aux jeuues gens? Suivant cet arrangement, de, du, de, la, des, sont la marque du génitif ou de l'ablatif; mais je le demande, ces mots sont-ils la marque du génitif ou de l'ablatif dans les phrases suivantes.

Du pain, de bons fruits, des légumes et de l'eau, suffisent pour la nourriture de l'homme.

J'ai mangé du pain, des légumes de très-bons fruits. J'ai bu de l'eau, de la bierre, du vin et des liqueurs fort agréables. Je connois des Auteurs.

Si au contraire on dit aux jeunes gens,

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