apprend en quel cas l'Article et la Préposition doivent ou ne doivent pas accompagner les noms ; elle enseigne la même chose pour les pronoms avant le verbe, etc.

2. Par rapport à l'accord des mots la SynTake nous dit que l'Article, l'Adjectif, le Pronom, et quelquefois le Participe, doivent être au même genre et au même nombre que le Substantif auquel ils se rapportent; que le Verbe doit prendre la personne et le nombre de son sujet; que le régime doit paroître sans préposition ou avec une préposition, selon que l'exige le mot régissant, etc.

La Syntaxe est donc l'union, l'accord et l'arrangement de mots, conformément aux lois de l'usage.

DE L'USAGE DE L'ARTICLE.

I. Les noms communs sont sans Article 2 quand on les emploie dans un sens vague et indéterminé.

C'est peu d'être équitable, il faut rendre service.
Un bienfait reproché tient toujours lieu d'offense.
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

II. On met l'Article avant les noms communs, quand on veut par ces mots signifier toute une espèce de choses, une ou plusieurs choses dé-terminées. Exemple : L'homme n'est vraiment estimable qu'autant qu'il réunit la bonté et la droiture du cœur aux talens et aux agrémens de l'esprit.

Ici l'homme signifie toute l'espèce des hommes. La bonté et la droiture marquent une bonté et une droiture déterminées, je veux dire celles du cœur. Aux talens et aux agrémens, marquent des talens et des agrémens déterminés; ce sont ceux de l'esprit.

La moderation est le trésor du sage.

Voilà pourquoi on met: l'Article avant les Noms propres les Verbes et les Adjectifs employés comme noms coinmuns. Exemple:

Le Dieu de paix, de miséricorde, etc. Les Ciceron et les Virgile seront toujours rares. Laissez dire les sots, le savoir a son prix.

C'est encore par la même raison qu'on place l'Article avant les Adj., qui servent à distinguer la personne dont on parle, de celles qui pourroient porter le même nom. Exemple: Louis le Grand, fils de Louis le juste, et petit-fils de Henri le grand, eut pour successeur Louis le bien aimé, son arrière petit-fils.

Cependant on dit sans article Philippe Auguste, Hugues Capet, Henri premier, Henri quatre, etc. 11 en est de même des autres noms de nombre.

III. Les noms communs sont sans article, quand ils sont au vocatif, ou précédés d'un adjectif qui en détermine la signification, comme, mon, ton, son, notre, votre, etc. nul, aucun, quelque, chaque, tout, (mis pour chaque,) certain, plusieurs, tel, un, deux; etc. Exemple: Soldats, suivez-moi. Il y a dix ans.

Il faut régler ses goûts, ses travaux, ses plaisirs.
Mettre un but à sa course, un terme à ses désirs.

Le nombre Cardinal prend l'article; 1.o quand, outre le nombre, il marque un rapport à ce qui précède, ou à ce qui suit. Les deux ennemis les plus dangereux de la vie sont l'intempérance et l'oisiveté; 2.° Quand il est substantif, ou mis un nombre Ordinal. Le sept de cœur. Le deux pour du mois, c'est-à-dire, le deuxième jour du

mois.

IV. Le nom commun pris dans un sens partitif, est sans article quand il est précédé ou d'un

adjectif, ou d'un adv. de quantité, comme, que, pour combien; beaucoup, peu, pas, point, rien, moins, infiniment, plus, tant, etc. On dit avec l'article: Il a de l'esprit; et sans article, qu'il a d'esprit ! c'est-à-dire, combien il a d'esprit.

La noblesse doit avoir des lumières étendues et de grands sentimens.

Chez les Romains, ceux qui étoient convaincus d'avoir employé des moyens illicites, ou d'indignes voies, pour parvenir au commandement, en étoient exclus pour toujours.

Ceux qui gouvernent sont comme les corps célestes qui ont beaucoup déclat, et qui n'ont point de repos.

L'adverbe bien, mis pour beaucoup, est suivi de l'article. Voilà des diamans qui ont bien de l'éclat. V. les principes 7. édit pag. 167.

V. Les noms propres de Divinités, d'hommes, d'animaux, de places et de ceux particuliers sont sans article. Exemple, Dieu est tout puissant. Junon étoit femme de Jupiter.

Cependant plusieurs noms de villes prennent toujours l'article. Ex. La Chapelle, le Catelet, le Caire, le Mans, la Méque, la Fère, la Ferté, la Flêche, la Rochelle, le Quénoi, le Pui, la Charité, le Havre, etc. C'est que ces noms ont été formés des noms communs.

VI. Les noms de régions, contrées, rivières, vent et montagnes, suivent les règles de noms communs. La France, le royaume de France, la Seine, la rivière de Seine.

REMARQUE. On joint toujours l'article aux noms de lieux peu connus; comme la Chine le Japon, le Mexique, les Indes, le Pérou, la Nouvelle France, le Brésil, la Floride, la Virginie, le Congo, etc., etc. Et à ceux-ci, la Marche

le Milanès, le Mantouan, l'Abruzze, le Parmésan, le Peloponnèse, le Perche, etc. On dit, Je viens de la Chine, du Japon, du Mexique, etc. Il est à la Chine, au Japon, au Mexique, etc. Je sors du Milanès, du Mantouan. La province du Maine et celle du Perche, ne font qu'un Gou

vernement.

L'article se répète, 1.° avant chaque substantif, avant les adjectifs qui précèdent le substantif. Ex. J'ai conçu une grande opinion de la vertu et de la générosité de ce Prince.

Les vieux et les nouveaux soldats firent également bien leur devoir.

DE L'ACCORD DE L'ADJECTIF, DU PRONOM et DU VERBE, avec LES SUBSTANTifs. LES

ES Règles qui regardent l'Article, l'Adjectif, le Pronom et le Verbe, par rapport à la Concordance, étant à peu de chose près les mêmes, nous en traiterons ici en même temps; nous éviterons par ce moyen une répétition ennuyeuse. Observez seulement que la Concordance du Verbe ne regarde ici que le nombre: ce qui concerne le genre pour les Participes, aura un article spécial.

RÈGLE.

PREMIÈRE L'Article, l'Adjectif, le Pronom et le Verbe qui ne se rapportent qu'à un substantif, se mettent au même genre et au même nombre que ce substantif. Ex. Un sot railloit un homme d'esprit sur la grandeur de ses oreilles: Favouerai, dit celui-ci, que je les ai trop grandes pour un homme: mais convenez que vous les avez trop petites pour un éne.

Suivant cette Règle, ce qui suit manque de correction. Un juge fit lever la main à un Teinturier; et comme les Teinturiers les ont ordinairement noires, il lui dit: Mon ami, ôtez votre gant Monsieur, réplique le Teinturier, mettez vos lunettes. Les ont ne se rapportent pas bien au singulier la main. Je dirois, et comme les Teinturiers ont les mains noires.

EXCEPTION S.

I. Nos Adjectifs sont souvent pris adverbialement, et alors ils sont toujours masculins et singuliers. Ex. Elle chante faux, elles parlent haut, elle sent mauvais, elle resta court, etc. On dit aussi nu-pieds, nu-jambes, nu-tête.

II. Tout, mis pour quoique très, ou pour entièrement, ne prend ni genre ni nombre, 1.o lorsqu'il est suivi d'un adjectif masculin ou d'un adverbe. Ex. Les plus grands Philosophes, tout éclairés qu'ils sont, ignorent les véritables causes de bien des effets naturels.

La rivière coule tout doucement. Elle est tout comme les autres.

2. Lorsqu'il est suivi d'un adjectif féminin, qui commence par une voyelle ou une h non aspirée. Ex. Elles sont tout interdites. Les dernières figues que vous m'avez envoyées, étoient tout autres que les premières. La vertu tout austère qu'elle est, fait goûter de véritables plaisirs.

Tout, mis pour quoique très, ou tout-à-fait prend le genre et le nombre avant l'adjectif féminin qui commence par une consonne. Ex. La campagne, tout agréable et toute belle qu'elle est, ennuie ceux qui n'aiment ni la lecture ni les réflexious.

Loin d'ici ces maximes de la flatterie, que les