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n'étoit point pour lors, non plus que dans les fiécles fuivans, diftingué de la Médecine; l'autre Podalire, plus verfé dans la Médecine appellée depuis, c'est-à-dire fondée fur des principes & des raisonnemens. En re- Steph. venant de la guerre de Troie, Podalire Byzant. fut pouffé par une tempête fur les cô-Syrna. tes de Carie, ou il guérit une fille du Roi Damæthus, en la faignant des deux bras. Pour récompenfe, le pere la lui donna en mariage. Entr'autres enfans, il en eut un Hippolochus, duquel Hippocrate fe difoit être defcendu. Pline fuppofe un Vuide de fix ou fept cent ans par raport aux Méde. lib. 29. cins, depuis le fiége de Troie jufqu'à cap. 1. la guerre du Péloponéfe, c'est-à-dire jufqu'à Hippocrate: ce qui n'eft pas tout-à-fait exact. Celfe met au nom- Celf. in bre des célébres Médecins Pythagore, Praf. qui a vécu du tems de Cyrus & de fes deux Succeffeurs, & quelques autres Philofophes, comme Empédocle & Démocrite.

On diftingue différens ordres, dif. férentes fectes de Médecins. Les uns font appellés Empiriques, parce qu'ils n'ont guéres fuivi que l'Experience. D'autres, dont Hippocrate eft le Chef, DS

ont

Plin.

AN. M.

3485.

519%

Herod.

ont joint le raifonnement à l'expé-
rience; & c'est ce qui a fait appeller
la Médecine Dogmatique ou Raifonnée.
Quelques-uns ont affecté de fe fépa-
rer de tous les autres Médecins, & fe
font fait une méthode particuliére :
on les a nommé Methodiques. Je ne
m'attacherai point fcrupuleufement
à cette divifion. Je fuivrai feulement
P'ordre des tems, & n'infifterai que
fur ceux des Médecins qui ont été
plus connus. Toutes les différentes
fectes de Médecins, car il y en a un
grand nombre, font favamment expli-
quées dans l'Hiftoire de la Médecine
par M. Daniel le Clerc >
› Ouvrage
plein d'une profonde érudition.
DEMOCEDE le Crotoniate fit

A v. J. C. preuve de fon habileté, en rendant le fommeil & la fanté au Roi Darius, lib. 3. c. auquel une entorfe au pié, qu'il avoit 124-133. reçue en tombant de cheval faifoit fouffrir de vives douleurs & une infomnie continuelle, dont les Médecins du pays n'avoient pu le délivrer. I guerit enfuite Atoffa la Reine, d'un ulcére au fein, que la pudeur lui avoit longtems fait cacher. J'ai raconté fort au long l'histoire de ce Médecin, en parlant de Darius.

HERO

HEROPHILE s'étoit fait auffi un AN. M. 3704.

Galen.

AN. M.

grand nom dans la Médecine. Il faifoit Av. J. C.. grand ufage de la Botanique, & en- 300. core plus de l'Anatomie, qu'il porta Comment. à une grande perfection. Les Princes 11. in lib. lui permirent de faire des diffections Hippoc. de corps vivans, fur des criminels condannés à mort; & il en paffa un nombre incroiable par fes mains: ce a qui donna lieu à Tertullien de l'appeller plutôt Bourreau, que Médecin. HERODIQUE, de Sicile, fleurif foit fous Artaxerxe Longuemain. La 3540. fecte appellée Διαιτητική, parce quelle Av. J. C. n'emploioit prefque pour reméde que 45 Euftath. la diéte & le régime de vivre, le re- in Iliad. connoiffoit pour Chef; auffi bien que celle qu'on nommoit Gymnastique parce qu'il emploioit beaucoup les exercices du corps pour rétablir & pour fortifier la fanté. Il étoit frére du fameux Rhéteur Gorgias. C'eft fur tout par un de fes difciples qu'il eft connu. HIPPOCRATE, de l'Ile de Cos, AN. M. eft cet illuftre difciple. On place fa naif- 3544. Av. J. G fance, à la jere, année de la LXXXe, 460 Olympiade. On prétend qu'il defcen

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a Herophilus ille medicus, aut lanius, qui fexcentos execuit, ut naturam fcrutaretur: qui homines odiit, ut noffet. Tertull, lib. de anima, cap, 10,

454.

AN. M.

3574.
Av. J. C.

doit d'Efculape par Héraclide fon pe re, & d'Hercule par fa mere Praxitée. Il s'attacha d'abord à l'étude des chofes de la nature, puis à celle du corps humain en particulier. Il eut pour prémier maître fon pere même. Il reçut auffi les leçons d'un autre célébre Médecin, nommé Hérodique, dont je viens de parler. Il fe rendit habile dans toutes les parties de la Médecine, & en porta la connoiffance auffi loin qu'elle pouvoit aller pour lors.

J'ai déja dit qu'il étoit né à Cos. Cette lle étoit confacrée au dieu Efculape, qui y étoit honoré d'un culte particulier. La coutume étoit que tous ceux qui avoient été guéris de quelque maladie, fiffent un Mémoire exact, & des fymptômes qui l'avoient accompagnée, & des remédes qui les en avoient délivrés. Hippocrate avoit fait copier tous ces Mémoires, qui ne lui furent pas d'un petit fecours, & qui lui tinrent lieu d'une expérience anticipée.

Son extrême habileté parut fur tout pendant la pefte qui affligea particuliérement la ville d'Athénes & toute P'Attique au commencement de la guerre du Péloponnèfe. J'ai expofé

ailleurs

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III. de

ailleurs quel fut alors fon zèle & fonTome
dévouement pour le falut de fa patrie, Hiftoire
fon noble defintéreffement. qui lui fit ancienne.
refufer les offres avantageufes du Roi
de Perfe, & les honneurs extraordi-
naires dont la Gréce crut devoir ré-
compenfer les fervices importans qu'il
lui avoit rendus.

On dit que les Abdérites écrivirent
à Hippocrate, pour le prier de venir
voir Démocrite. Ils le voioient ne fe
foucier de rien, rire de tout, dire que
l'air étoit plein d'images, fe vanter
qu'il faifoit de tems en tems un voia-
ge dans l'efpace immenfe des choses.
Regardant tous ces traits comme des
fymptômes & des commencemens de
folie, ils craignoient qu'il ne devînt
tout-à-fait fou, & que fon grand fa-
voir ne lui démontât entiérement la
tête. Hippocrate les raffura, & jugea
bien autrement qu'eux de l'état de
Démocrite. Il n'eft pas fûr que les
Lettres d'Hippocrate d'où ce fait eft
tiré, foient véritablement de lui.

Les Ecrits qu'il a laiffés en grand nombre, ont toujours été regardés, & le font encore, comme ce qu'il y a de plus parfait dans ce genre, & comme devant tenir lieu de fondement & de

bafe

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