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Ibid.

Bum. 27.

rielle. Mais il n'attribue à cet efprit infini que l'arrangement & le mouvement, non la création de l'Univers. La coéternité de deux principes indépendans l'un de l'autre, quant à leur existence, eft l'écueil où il échoue avec tous les anciens Philofophes.

PYTHAGORE croit que Dieu eft une Ame répandue dans tous les êtres de la nature, & dont les ames humaines Lib. 4. font tirées. Virgile a décrit admirablemet le dogme de ce Philofophe.

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Ibid. num. 28.

.Effe apibus partem divinæ mentis, & hauftus thereos dixere: deum namque ire per

omnes.

Terrafque, tractufque maris, cœlumque profundum.

Hinc pecudes, armenta, viros, genus omne ferarum.

Quemque fibi tenues nafcentem arceffere vitas.

Pythagore étoit de 50. ans pour le moins plus ancien qu'Anaxagore. Celui-ci n'eft donc pas le premier qui ait eu l'idée d'un efprit pur: ou il faudrois dire que Pythagore le confondoit avec la matiere.

XENOPHANE dit que Dieu eft un

Tout

Tout infini, & il y ajoute une Intelligence. Ce même Philofophe dit ail- Academ! Qua leurs que Dieu est une fubftance éter- lib. 4. n. nelle.... de figure ronde, par où 118. il entend le Monde. 11 croioit donc ce dieu matériel.

PARMENIDE n'avoit point d'autre fentiment que fon maître Xénophane, quoiqu'il s'exprimât en termes differens.

28.

29.

Ibid. n

EMPEDOCLE. Selon lui, les Ibid. quatre élérens, dont il veut que tout foit compofé, font divins, c'est-à-dire . des dieux. Cependant il eft visible. que ce font des mixtes, qui naiffent & périffent, & qui n'ont point de fentiment,

DEMOCRITE donne la qualité de Ibid dieux, & aux images des objets qui nous frapent; & à la nature qui fournit ces images; & à notre connoiffance, notre intelligence. Ce qu'il appelloit dieux, c'étoient les Atomes. A proprement parler, il ne croioit rien. Je nie, di- Academ foit-il, fi nous favons quelque chofe, Quæft. ou fi nous ne favons rien. Je nie que num. 73. nous fachions même fi nous ne favons pas cela. Je nie que nous fachions s'il exifte quelque chofe, ou s'il n'existe rien. Digne membre de la fecte Eléatique

dont

lib. 4.

dont le dogme favori étoit l'acatalep fie, ou l'incompréhensibilité abfolue de toutes chofes. Cette fecte, qui avouoit Xénophane pour fon Chef, forma l'incrédule Protagore, & donna naisfance à celle de Pyrrhon.

PLATON. Il paroit par tous fes ouvrages qu'il penfoit fort bien de la Divinité, mais qu'il n'a ofé s'expliquer nettement dans une ville & dans un tems où il étoit dangereux de heurter le gout dominant. De nat. Dans le Timée, il dit que le pere de ce Monde ne fauroit être nommé ; & dans les livres des Loix, qu'il ne faut pas être curieux de favoir propre→ ment ce que c'est que Dieu. Il le fupIbid. n.18. pofe incorporel. Il lui attribue la for

deor. lib.

I. n. 30.

mation de l'univers Opificem adifinum. 30. catoremque mundi. Il dit auffi que le Monde, le Ciel, les Afres, la Terre, les Ames, & ceux à qui la religion de nos peres attribue la Divinité ; il dit que tout cela eft dieu. Le fond du fentiment de Platon eft, malgré l'apparence du polythéifme, qu'il n'y a qu'un Dieu très bon & très parfait qui a tout fait fuivant l'idée du meil leur ouvrage possible.

num. 32.

ANTISTHENE dit qu'il y a plu

Jieurs dieux révérés par les nations, mais qu'il n'y en a qu'un naturel, c'est - à - dire, comme l'explique Lactance, auteur Inftit de toute la nature.

.

vin. I. 5.

1. 1. 33.

ARISTOTE varie beaucoup. De nat. Tantôt il veut que toute la Divinité deor. lib. réfide dans l'intelligence, c'est-à-dire dans le principe intelligent, par lequel penfent tous les êtres penfans. Tantôt que le monde foit dieu. Après il en reconnoit quelque autre, qui eft au-deffus du Monde, & qui a foin d'en régler & d'en conferver le mouvement. Ailleurs il enfeigne que dieu n'eft autre chose que ce feu qui brille dans le Ciel.

XENOCRATE dit, qu'il y a buit Ibid. dieux. Les Planétes en font cing: lesTM 34° Etoiles fixes n'en font qu'un toutes enfemble, comme autant de membres épars. Le foleil fait le feptième, & la Lune enfin le huitième.

THEOPHRASTE dans un endroit Ibid. attribue la fuprême Divinité à l'Intel ". 35. ligence, dans un autre au Ciel en général, après cela aux Aftres en particulier.

STRATON dit qu'il n'y a point Ibid. d'autre dieu que la nature: que c'est

Le

le principe de toutes les productions & de

toutes les mutations.

ZENON. C'eft le fondateur de la fecte fameufe des Stoïciens. On devroit attendre de lui quelque chofe de grand fur la Divinité. Voici le précis de fa Théologie, tiré principalement du fecond Livre de la Nature des dieux, où fes fentimens font expliqués fort au long.

Qu'il n'y a que les quatre élémens, qui compofent tout l'univers. Que ces quatre élémens ne font qu'une nature continue, fans divifion. Qu'il n'existe abfolument nulle autre fubftance, hors ces quatre élémens. Que la fource de l'intelligence & de toutes les ames, c'eft le feu réuni dans l'Ether, où fa pureté n'eft point altérée , parce que les autres élémens ne s'y mélent point. Que ce feu intelligent, actif, vital, pénétre tout l'Univers. Que comme il a l'intelligence en partage à la différence des autres élémens, c'est lui qui eft cenfé opérer tout. Qu'il procéde méthodiquement à la génération, c'eft-à-dire produit toutes chofes, non pas fortuitement ni aveuglement, mais fuivant de certaines régles toujours les

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