Le problème du style: Questions d'art, de littérature et de grammaire. Avec une préface et un index des noms cités

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Mercvre de France, 1902 - Art - 282 pages
 

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Popular passages

Page 136 - Rien n'égale la vivacité de ces petits oiseaux, si ce n'est leur courage, ou plutôt leur audace. On les voit poursuivre avec furie des oiseaux vingt fois plus gros qu'eux, s'attacher à leur corps, et, se laissant emporter par leur vol, les becqueter à coups redoublés jusqu'à ce qu'ils aient assouvi leur petite colère.
Page 40 - thought " is permitted, it may be instructive to prod a little into that other temperament, so different from Mr.
Page 118 - C'est dans ce petit réservoir qu'on trouve à point nommé toutes les images dont on a besoin : on les appelle , elles viennent; on les renvoie, elles se renfoncent je ne sais où, et disparaissent, pour laisser la place à d'autres. On ferme et on ouvre son imagination comme un livre : on en tourne , pour ainsi dire, les feuillets; on passe soudainement d'un bout à l'autre...
Page 137 - Un hour ! hour ! continuel en sort, jusqu'à ce que, tête basse, il plonge du poignard de son bec au fond d'une fleur, puis d'une autre, en tirant les sucs, et pêle-mêle les petits insectes : tout cela d'un mouvement si rapide que rien n'y ressemble ; mouvement âpre, colérique, d'une impatience extrême, parfois emporté de furie, contre qui ? contre un gros oiseau...
Page 136 - ... devant une fleur et partir comme un trait pour aller à une autre; il les visite toutes, plongeant sa petite langue dans leur sein, les flattant de ses ailes, sans jamais s'y fixer, mais...
Page 32 - , déclarait déjà Bufîon. Qu'entendait-il au juste par là? Remy de Gourmont va nous répondre : '«."Le style est l'homme même est un propos de naturaliste, qui sait que le chant des oiseaux est déterminé par la forme de leur bec, l'attache de leur langue, le diamètre de leur gorge, la capacité de leurs poumons. La question du style n'est du ressort des grammairiens que s'ils veulent bien s'appuyer sur de solides notions psycho-physiologiques...
Page 118 - Je connais tous les corps de l'univers qui ont frappé mes sens depuis un grand nombre d'années : j'en ai des images distinctes qui me les représentent, en sorte que je crois les voir lors même qu'ils ne sont plus. Mon cerveau est comme un cabinet de peintures dont tous les tableaux se remueraient et se rangeraient au gré du maître de la maison.
Page 117 - ... fidèles de tous les objets de l'univers, depuis le soleil jusqu'à des atomes? La substance du cerveau , qui conserve avec ordre des représentations si naïves de tant d'objets dont nous avons été frappés depuis que nous sommes au monde, n'est-elle pas le prodige le plus étonnant? On admire avec raison l'invention des livres, où l'on conserve la mémoire de tant de faits et le recueil de tant de pensées : mais quelle comparaison peut -on faire entre le plus beau livre et le cerveau d'un...
Page 32 - S'il voit, s'il sent, il dira quelque chose ; cela sera intéressant ou non, beau ou médiocre, chance à courir.

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