Page images
PDF
EPUB

par le temple & l'oracle de Jupiter. Les CHAONIENS, dont la ville eft Orique. Les THE S PROTIENS, dont la ville est Buthrote, où étoit le palais & la demeure de Pyrhus. Les ACARNANIENS, dont la ville eft Ambracie qui donne fon nom au golfe. Là fe trouve Allium, célébre par la victoire d'Augufte, qui bâtit, vis-à-vis de cette ville de l'autre côté du golfe, Nicopolis. Il y avoit dans l'Epire deux petites rivieres, fort connues dans la fable, le Cocyte & l'Acheron.

Il faloit que l'Epire fût autrefois bien peuplée, puifque Apud. Strab. Polybe dit que Paul Emile, après la défaite de Perfée der- lib. 7. p. 322. nier roi de Macédoine, y détruifit foixante & dix villes, dont la plus grande partie étoit des Moloffes, & en emmena cent cinquante mille prifonniers.

LE PELOPONNESE.

C'EST une prefqu'île, qu'on nomme maintenant la Morée, qui ne tient au refte de la Gréce que par l'Ifthme de Corinthe, large feulement de fix mille. On fait que plufieurs Princes ont tenté inutilement de couper cet Ifthme.

Ses parties font L'ACHAÏE proprement dite, dont les principales villes font Corinthe, Sicione, Patre, &c. L'E. LIDE. C'est là qu'eft Olympia, appellée auffi Pisa, fituée fur l'Alphée, où fe célébroient les jeux Olympiques. La MESSENIE. Mefene. Pyle, la ville de Neftor. Corone. L'ARCADIE. Cyllene, montagne où Mercure prit naiffance. Tégée. Stymphale. Mantinée. Megalopolis, patrie de Polybe. La LACONIE. Sparte, ou Lacédémone. Amycle. Le mont Taygete. La riviére Eurotas. Le cap Ténare. L'ARGOLIDE. Argos, furnommé Hippium, célébre par le temple de Junon. Némée. Mycenes. Nauplie. Trézen. Epidaure, où étoit le temple d'Efculape.

LA GRECE PROPREMENT DITE.

SES parties principales font:

L'ETOLIE. Chalcis. Calydon. Olenus. LA DORIDE.

LES LOCRES OZOLIENS. Naupaité, maintenant Lépante, connue par la défaite des Turcs en 1571. LA PHOCIDE. Anticyre. Delphes, fous la montagne du Parnaffe, célébre

par les oracles qui s'y rendoient. Là eft aussi la montagne d'Helicon. LA BEOTIE. Cytheron, montagne. Orchomène. Thefpies. Chéronée, illuftre par la naiffance de Plutarque. Platée, par la défaite de Mardonius. Thèbes. Aulide, fameufe par fon port, d'où partit l'armée des Grecs pour aller affiéger Troie. Leuitre, par la victoire d'Epaminondas. L'ATTIQUE. Mégare. Eleufis. Décélie. Marathon, où Miltiade défit l'armée des Perfes. Athénes: les ports étoient, le Pirée, Munichie, Phalère. Le mont Hymette, connu fur-tout par fon excellent miel. LA LoCRIDE.

LA THESSALI E.

LES VILLES les plus connues de cette province font, Gomphi. Pharfale, près de laquelle Jules Céfar remporta une victoire fur Pompée. Magnésie. Méthone, au fiége de laquelle Philippe perdit un œil. Les Thermopyles, défilé fameux par la vigoureuse résistance des trois cens Spartains contre l'armée entière de Xerxès, & par leur glorieuse défaite. Phthie. Thebes de Theffalie. Lariffe. Démétriade. Les agréables vallons de Tempe, fur les bords du Pénée. Olympe, Pelion, Offa, trois montagnes célébres dans les fables par le combat des Géans.

LA MACEDOIN E.

JE NE raporterai qu'un petit nombre de ses villes. Epidamne ou Dyrrachie, maintenant Durazzo. Apollonie. Pella, capitale du pays, qui donna naiffance à Philippe, & à fon fils Alexandre le Grand. Egée. Edeffe. Pallene. Olynthe, qui a donné fon nom aux Olynthiaques de Démofthene. Torone. Acanthe. Theffalonique, maintenant Salonichi. Stagire, patrie d'Ariftote. Amphipolis. Philippes, fameufe par la victoire d'Augufte & d'Antoine fur Brutus & Caffius. Scotufe. Athos, montagne. Le fleuve Strymon.

ISLES DE LA GRECE.

IL Y A plufieurs îles adjacentes à la Grèce, fort connues dans l'histoire. Dans la mer Ionienne, Corcyre, avec une ville du même nom, maintenant Corfou. Céphaléne & Zacynthe, maintenant Céphalona & Zante. Ithaque, patrie d'Ulyffe, & Dulichie. Près du cap Malée vis-à-vis la Laconie, Cythere. Dans le golfe de Sarone, Egine, & Salamine fi fameufe par le combat naval entre Xerxès & les Grecs. Entre la Gréce & l'Afie, les Sporades: les Cyclades, dont les plus connues font, Andros, Délos, Paros d'où l'on tiroit le plus beau marbre. Plus haut dans la mer Egée, l'Eubée, maintenant Négréponte, féparée de la terre ferme par un petit bras de mer appellé Euripe. La ville la plus connue étoit Chalcis. En montant vers le feptentrion, Scyrus: & beaucoup plus haut Lemnos, maintenant Staliméne, Samothrace. En defcendant, Lefbos, dont la principale ville étoit Mityléne, qui a donné à l'île le nom de Metelin, Chios, Scio, vantée pour fon vin excellent. Samos. Quelques-unes de ces derniéres îles font attribuées à l'Afie.

L'île de Créte, ou de Candie, eft la plus grande de celles qui font voifines de la Gréce. Elle a au feptentrion la mer Egée, où l'Archipel, & au midi la mer d'Afrique. Ses principales villes étoient Gortyne, Cydon, Gnoffus: fes montagnes, Dictée, Ida, Corycus. Son labyrinthe eft connu de tout le monde.

Les Grecs avoient des colonies dans prefque toutes ces îles.

Ils s'établirent auffi dans la Sicile, & dans une partie de l'Italie vers la Calabre; qui font appellées pour cette raison la grande Grèce.

Mais leur grand établiffement fut dans l'Afie mineure, & fur-tout dans l'Eolie, l'Ionie, & la Doride. Les principales villes de l'Eolie font, Cume, Phocée, Elée. De l'Ionie, Smyrne, Clazoméne, Téos, Lébédus, Colophon, Ephéfe. De la Doride, Halicarnaffe, & Cnidus.

Ils avoient encore un grand nombre de colonies répandues dans les différentes parties du monde, dont je parlerai quand l'occafion s'en préfentera.

[ocr errors]

A iij

Strab. lib.6.

pag. 253.

Plin. l. 6. c. z

ARTICLE II.

Divifion de l'hiftoire Grecque en quatre âges.

ON PEUT diftinguer dans les Grecs quatre différens âges, marqués par autant d'époques mémorables, qui tous ensemble renferment 2 1 54 années.

Le premier s'étend depuis la fondation des petits roiaumes de la Gréce, en commençant par celui de Sicyone qui eft le plus ancien jufqu'au fiége de Troie, & comprend environ iooo ans, depuis l'an du monde 1820 jusqu'à

2820.

Le fecond s'étend depuis la prife de Troie jufqu'au régne de Darius fils d'Hyftafpe, qui eft le tems où l'hiftoire des Grecs commence à fe joindre avec celle des Perfes, & comprend 663 ans, depuis l'an du monde 2820 jufqu'à 3483.

Le troifiéme âge s'étend depuis le commencement du régne de Darius jufqu'à la mort d'Alexandre le Grand qui est le beau tems de l'hiftoire des Grecs, & comprend 198 ans, depuis l'an du monde 3483 jufqu'à 3681.

Enfin le quatrième & dernier âge s'étend depuis la mort d'Alexandre, où les Grecs commencérent à déchoir, jus qu'à ce qu'ils tombérent enfin sous la domination des Romains. Et l'époque de la ruine entiére des Grecs, eft, d'un côté, la prife & la deftruction de Corinthe par le Conful L. Mummius en 3858; & de l'autre, l'extinction du roiaume des Séleucides en Afie par Pompée l'an du M, 3939, & de celui des Lagides en Egypte par Auguste l'an 3974. Et ce dernier âge comprend en tout 293 ans, De ces quatre âges, je ne parlerai içi que des deux miers, & encore ne les toucherai-je que très-légérement, & pour en donner quelque idée aux lecteurs: parce que ces tems, du moins du moins pour une grande partie, appartiennent plus à la fable qu'à l'histoire, & font couverts de ténébres qu'il eft difficile, pour ne pas dire impoffible, de de percer & d'éclaircir ; & j'ai déja déclaré plufieurs fois que ce travail obfcur & épineux, quoique très-utile pour ceux qui

pre

veulent approfondir l'histoire, n'entroit point dans mon

plan.

ARTICLE III.

Origine primitive des Grecs.

POUR AVOIR quelque chofe de certain fur l'origine des Grecs, il faut néceffairement avoir recours à ce que nous en apprend l'Ecriture Sainte.

Javan, ou Ion, (car en Hébreu les mêmes lettres dif- Gen. 10. z féremment ponctuées forment ces deux noms ) fils de Japhet, & petit-fils de Noé, eft certainement le pere de tous les peuples connus fous le nom de Grecs, quoiqu'il foit demeuré propre aux Ioniens dans cette nation. Mais les Hébreux,les Caldéens, les Arabes, & les autres, ne nomment point autrement le corps de la nation que les Ioniens. Et c'eft pour cette raifon qu'Alexandre eft prédit dans Daniel fous le nom de Roi de * Javan. Javan eut quatre enfans. Eliza, Tharfis, Cetthim, & Gen. 10.4. Dodanim. Comme Javan eft l'origine des Grecs, il ne faut pas douter que fes quatre fils ne foient les chefs des principales Tribus & des principales branches de cette nation, devenue depuis fi célébre par les arts & par la

guerre.

Eliza, eft la même chofe qu'Ellas, comme traduit le Caldaïque, & le nom Enes devenu commun à toute la nation, comme celui d'E'as à tout le pays, n'a point d'autre origine. La ville d'Elide fort ancienne dans le Péloponnéfe, les champs Elifiens, la rivière Eliffus ou Iliffus, ont retenu lontems des traces du nom d'Eliza, & ont plus contribué à conferver fa mémoire que les historiens mêmes de la nation, curieux dans les affaires étrangères, & peu inftruits de leur origine, parce qu'ils l'étoient peu de la religion véritable, & ne remontoient pas jufqu'à elle. C'est pourquoi ils donnent une autre fource aux noms Hellenes & Iones, comme nous le verrons dans la fuite: car je me croi obligé de raporter auffi leur fentiment.

Tharfis, étoit le fecond fils de Javan. Il s'établit, * Hircus caprarum rex Græciæ. Dans l'hébreu, rex Javan.

Dan. 8. 21.

« PreviousContinue »