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Egreffus de

terra Cethim. v. 5.

Philippum & Perfeum Ce

comme fes freres, dans la Gréce, & peut-être dans l'A. chaïe & les provinces voifines, comme Eliza dans le Péloponnefe.

Cetthim. Il ne nous eft pas permis de douter que ce ne foit le pere des Macédoniens après l'autorité du premier 1.Macab.1.1. livre des Maccabées, où il eft dit dès le commencement qu'Alexandre fils de Philippe, Macédonien, fortit de fon pays, qui étoit celui de Cethim, pour aller faire la guerre à Darius roi de Perfe. Et dans le chap. 8. parlant des Ro mains & de leurs victoires fur les derniers rois de Macé doine Philippe & Perfée, il les appelle rois des Céthéens. Dodanim. Il eft fort vraisemblable que la Theffalie & l'Epire furent le partage de ce quatrième fils de Javan, & que le culte impie de Jupiter de Dodone, auffi bien que Audov, la ville de * Dodone, font des preuves que le premier Auἀπὸ Δωδώνη Audry, teur étoit demeuré dans la mémoire de ceux qui tenoient de lui l'établissement & la naissance.

seorum regem.

το Διὸς κι Ευα

porns. Stephanus.

Lib. 4. c. 7.

Voila tout ce que que l'on peut dire de certain fur l'origine des Grecs. L'Ecriture Sainte, dont le but n'est pas de fatisfaire la curiofité, mais de nourrir la piété, après ces légers raions de lumière, nous laiffe dans une profonde nuit fur le reste de leur histoire, qui ne peut être tirée des Auteurs profanes.

que

Si l'on en croit Pline, les Grecs s'appellérent ainfi du nom d'un ancien Roi fort obfcur. Homère, dans fes poemes, les nomme Hellénes, Danaens, Argiens, Achéens, Il eft remarquable que le mot Græcus n'eft jamais emploié dans Virgile,

L'extrême rufticité des premiers Grecs ne paroitroit pas croiable, fi l'on pouvoit fur ce point récufer leurs propres hiftoriens, Un peuple affez entêté de fon origine pour l'illuftrer par des fables, n'en auroit pas inventé pour Paufan. lib. l'avilir. Qui croiroit que ce peuple, auquel on doit tout 8, p. 455. 456. ce qu'on a de literature & de belles connoiffances, defcendît de fauvages, qui n'avoient point d'autre loi que la force; qui ignoroient l'agriculture, & broutoient à la maniére des bêtes? C'eft pourtant ce que nous atteftent les Pelafgus. honneurs divins qu'ils décernérent à celui qui leur apprit à fe nourrir de gland, comme d'un aliment plus fain &

plus

plus délicat
que les herbes. Il y avoit de là encore bien
loin jusqu'à la politeffe & à l'urbanité. Auffi n'y arrivé-
rent-ils que par une longue fucceffion de tems.

Les plus foibles ne furent pas les derniers à comprendre la néceffité de vivre enfemble, pour fe garantir de la violence & de l'oppreffion. Ils bâtirent des maifons, dont le nombre accrut infenfiblement, & forma des bourgs & des villes. Mais la fociété d'habitation ne vint pas à bout d'humaniser de telles gens. L'Egypte & la Phénicie en eurent l'honneur. L'une & l'autre par leurs colonies inftruifirent & civiliférent les Grecs. Celle-ci leur enfeigna la navigation, le commerce, l'écriture: l'autre les poliça par fes loix, les mit dans le goût des arts & des fciences, & les initia dans fes mystéres.

La Gréce, dans les premiers tems, fut expofée à de grands mouvemens, & à de fréquentes mutations, parce que les habitans du pays n'aiant point entr'eux de commerce, & n'y aiant point alors de puiffance fupérieure qui impofât la loi aux autres, la violence décidoit de tout. Les plus forts s'emparoient des terres qui leur paroiffoient les plus fertiles, & en chaffoient les poffeffeurs légitimes, qui alloient chercher ailleurs des établiffemens. Comme l'Attique étoit un pays fec & fterile, fes habitans n'eurent

pas

les mêmes fecoufles à effuier, & ils fe confervérent toujours dans leur premier terrain: c'est pourquoi ils s'appelloient Tox loves, c'eft à dire nés dans le pays même, à la différence de prefque tous les autres peuples, qui étoient

venus d'ailleurs.

Tels furent en général les premiers commencemens de la Gréce. Il faut maintenant defcendre dans un plus grand détail, & exposer en peu de mots l'établissement des dif férens Etats qui la partagérent,

ARTICLE IV.

Différens Etats dont la Grèce étoit compofee.

peu

DANS Ces tems reculés, les roiaumes étoient fort de chofe, & fouvent l'on en donnoit le titre à une ville

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'AN. M. 1915.

d'où dépendoient quelques lieues feulement de terrain.

SICY ON E.

I

LE PLUS ancien des roiaumes de la Gréce eft celui de Av.J.C.2089. Sicyone. Eufebe en place le commencement 1 3 1 3 ans avant la premiére Olympiade. On croit qu'il dura environ 1000

Eufeb, in
Chron.

AN. M. 2148.
Av.J.C. 1856.

ans.

ARGOS.

LE ROIAUME d'Argos dans le Péloponnéfe commença 1080 ans avant la premiére Olympiade, du tems d'Ảbraham. Le premier roi fut I NACHUS. Il eut pour fucceffeurs, PHORONE'E fon fils, APIs, qui donna fon nom à cette contrée; ARGUS; & après plufieurs autres, GELANOR, qui fut dépouillé & chaffe du roiaume par AN. M. 2530. DANAUS Egyptien. Les fucceffeurs de celui-ci furent Av.J.C.1474. LYNCE'E fils d'Egyptus fon frere, qui feul de cinquante freres, échapa à la cruauté des Danaïdes; ABAS; PROETUS, ACRISIUS.

De Danaé, fille du dernier, naquit Perfée; qui dans la fuite aiant tué par malheur fon grand pere Acrifius, & ne pouvant plus foutenir la vûe d'Argos où il avoit commis ce meurtre involontaire, passa à Mycénes, & y établit le fiége de fon roiaume.

MY CEN E S.

PERSE'E régna donc à Mycénes.

Il eut plufieurs enfans: entre autres Alcée, Sthénélus, & Electryon. Alcée, fut pere d'Amphitryon; Sthénélus, d'Euryfthée; Electryon, d'Alcméne. Amphitryon époufa Alcmene, de laquelle & de Jupiter naquit Hercule.

Euryfthée & Hercule vinrent au monde le même jour : mais la naiffance du premier aiant été avancée par la fraude de Junon, Hercule lui fut foumis, & obligé de fubir par fon ordre les douze travaux fi célébres dans la fable.

Les Rois qui régnérent à Mycénes après Perfée, furent ELECTRYON. STHENELUS. EURYST HE' E. Celui

ci, après la mort d'Hercule, déclara une guerre ouverte à fes defcendans, dans la crainte qu'ils n'entrepriffent un jour de le détrôner. En effet les Héraclides, aiant tué dans un combat Eurysthée, entrérent victorieux dans le Péloponnéfe, & s'en rendirent maîtres. Mais, comme c'étoit avant le tems marqué par les deftins, une pefte, qui furvint, jointe à un oracle, les obligea d'en fortir. Trois ans après, trompés par une expreffion ambigue de l'oracle, ils firent une nouvelle tentative, qui fut encore inutile: c'étoit environ vingt ans avant la prise de Troie.

ATRE'E, fils de Pélops, oncle maternel d'Eurysthée, lui avoit fuccédé. C'eft de la forte que la couronne paffa aux defcendans de Pélops, qui donnèrent leur nom au Péloponnéfe, appellé auparavant Apie. La haine meurtrière des deux freres Atrée & Thyefte eft connue de tout le monde.

PLISTHENE, fils d'Atrée, fuccéda à fon pere au roiaume de Mycénes, qu'il laiffa à fon fils

AGAMEMNON, qui eut pour fucceffeur fon fils ORESTE. Le roiaume de Mycénes fut rempli de crimes & d'horreurs depuis qu'il eut paffé dans la famille de Pélops.

TISAME'NE & PENTHILE fils d'Orefte, régnérent après lui : ils furent chaffés du Péloponnése par les Héraclides.

ATHENE S.

CECROPS, originaire d'Egypte, fut le fondateur de ce AN. M. 2448. roiaume. S'étant établi dans l'Attique, il divifa tout ce qui Av.J.C.15564 lui étoit foumis en douze cantons. Ce fut lui qui établit l'Aréopage.

Cette augufte compagnie rendit fous CRANAUS fon fucceffeur le fameux jugement entre Neptune & Mars. Ce fut de fon tems qu'arriva le déluge de Deucalion. Celui d'Ogyges en Attique eft beaucoup plus ancien, & étoit arrivé 1020 ans avant la premiére Olympiade, & par conféquent l'an du monde 2208.

AMPHICTYON, troifiéme roi d'Athénes, procura une confédération de douze peuples, qui s'affembloient deux fois l'an aux Thermopyles pour y faire des facrifices com

Tome II.

Bij

AN. M. 2720.

muns, & pour y délibérer enfemble fur les affaires publi ques & particuliéres de chaque peuple. Elle fut nommée. l'affemblée des Amphictyons...

Sous ERECHTHE E, l'on marque l'arrivée de Cérès en Attique après l'enlèvement de fa fille, & l'établiffement des myftéres à Elenfis.

Le régne d'EGE'E fils de Pandion eft le tems le plus illuAv.J.C.1284 ftre de l'hiftoire des Héros. C'eft fous lui qu'on place l'ex-. pédition des Argonautes, les fameux travaux d'Hercule, la guerre de Minos fecond roi de Créte contre les Athé niens, l'hiftoire de Théfée & d'Ariadne.

AN. M. 2934.

THESE'E fuccéda à fon pere Egée. Cécrops avoit par tagé l'Attique en douze bourgs, douze cantons, féparés les uns des autres. Théfée fit comprendre aux peuples les avantages d'un gouvernement commun, & des douze bourgs n'en fit qu'une ville, où toute l'autorité fut réunie....... CODRUS fut le dernier roi d'Athénes fe dévoua pour fon peuple.

Après lui le titre de Roi fut éteint par les Athéniens. Av.J.C.1070. MEDON fon fils fut mis à la tête de la République avec le titre d'Archonte, c'est-à-dire de Gouverneur ou de Préfident. Les premiers Archontes furent à vie: mais les Athéniens fatigués d'une domination qui leur paroiffoit encore trop approcher de la roiauté, élurent de nou-, veaux Archontes de dix ans en dix ans, & enfin rendirent cette charge annuelle.

AN.M. 2549.

THE BE S.

CADMUS, venu par mer des côtes de la Phénicie Av.-J.C.1455 c'est-à-dire des environs de Tyr & de Sidon, fe faifit du pays appellé depuis la Béotie. Il y bâtit la ville de Thebes, ou du moins une citadelle, appellée de fon nom Cadmée; & y établit le fiége de fa domination & de fa puiffance.

Les funeftes malheurs de Laïus l'un de fes fucceffeurs & de Jocafte fa femme, d'Oedipe leur fils, d'Etéocle & de Polynice nés du mariage inceftueux de Jocafte & d'Oedipe, ont fourni une ample matière aux récits de la Fable, & aux actions du Théatre.

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