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Dans le discours chaque mot a une place, qui est dés terminée par le

subordonnées, aux

CHAPITRE X 1 V.

Des inversions qui contribuent à beauté des images.

Les formes qui consistent dans le se

appet des idées arrangement des mots ne changent re adées principales. au fond des pensées, elles n'ajoutent me aucune modification; mais elles place chaque idée dans son vrai point de vue c'est un clair-obscur sagement répandu

Vous avez vu que pour écrire clai ment, il faut souvent s'écarter de la sub dination où l'ordre direct met les idées et je vous ai suffisamment expliqué qu est, en pareil cas, l'usage qu'on doit fai des inversions. Mais cette loi que prese la clarté est encore dictée par le caracte qu'on doit donner au style, suivant 1 sentimens qu'on éprouve. Un homme ag et un homme tranquille n'arrangent leurs idées dans le même ordre : l'un p avec chaleur, l'autre juge de sang-fa Le langage de celui-là est l'expression

pports que les choses ont à sa manière voir et de sentir le langage de celuiest l'expression des rapports qu'elles ont tr'elles. Tous deux obéissent à la plus ande liaison des idées, et chacun cepenint suit des constructions différentes. Lorsqu'une pensée n'est qu'un jugement, suffit, pour bien construire une phrase, se souvenir de ce qui a été dit dans le emier livre. Mais un sentiment, ainsi l'une image, demande un certain ordre ns les idées, et il faut que cet ordre se ncontre avec la clarté.

Dans un tableau bien fait, il y a une bordination sensible entre toutes les pars. D'abord le principal objet se présente compagné de ses circonstances de temps de lieu. Les autres se découvrent ensuite ns l'ordre des rapports qu'ils ont à lui; par cet ordre la vue se porte naturelléent d'une partie à une autre, et saisit as effort tout le tableau.

Cette subordination est marquée par le actère donné aux figures, et par la mare dont on distribue la lumière sur

acune.

gure prin

C'est un tableau cipale prend sa

place, et marque

ceile des autres.

Le peintre a trois moyens : le dessein les couleurs, et le clair-obscur. L'écriva en a trois également : l'exactitude des coa tructions répond au dessein, les expression figurées aux couleurs, et l'arrangement d mots au clair-obscur.

Si je disois: cet aigle dont le vol har avoit d'abord effrayé nos provinces, pr noit déjà l'essor pour se sauver vers montagnes ; je ne ferois que raconter fait mais je ferois un tableau en disa avec Fléchier:

:

Déjà prenoit l'essor pour se sauv vers les montagnes, cet aigle dont vol hardi avoit d'abord effrayé nos pr

vinces.

Prenoit l'essor, est la principale actio c'est celle qu'il faut peindre sur le deva du tableau.

Déjà est une circonstance nécessaire q viendroit trop tard si elle ne commenc pas la phrase. L'action se peint avec tou sa promptitude dans déjà prenoit l'essa elle se ralentiroit si on disoit : il preno déjà l'essor.

Pour se sauver vers les montagne

pas

une action subordonnée, et ce n'est elle que le plus grand jour doit tomber. Fléchier eût dit : pour se sauver vers montagnes, déjà prenoit l'essor, le p de pinceau eût été manqué.

Enfin, dont le vol hardi avoit d'abord ayé nos provinces, est une action ene plus éloignée; aussi l'orateur la ree-t-il à la fin comme dans la partie ante; elle n'est là que pour contraster, ur faire ressortir davantage l'action prinale.

Chacun demande à Dieu, avec larmes, 'il abrége ses jours pour prolonger e vie si précieuse: on entend un cri la nation, ou plutôt de plusieurs nans intéressées dans cette perte. Elle proche néanmoins cette mort inexole, qui, par un seul coup qu'elle ppe, vient percer le sein d'une infinité familles. Bossuet.

L'approche de la mort est une peinture atant plus vive, qu'elle suit immédianent le cri des nations. L'inversion fait te la beauté de ce dernier membre. Mais imerois mieux dans le premier, chacun

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avec larmes demande : cette transposition rendroit plus sensible l'image que font ces mots, avec larmes.

O nuit désastreuse! ó nuit effroyable où retentit tout-à-coup, comme un écla de tonnerre, cette étonnante nouvelle Madame se meurt, Madame est morte Bossuet.

A cet endroit de l'oraison funèbre de Madame, tout le monde répandit des lar mes: mais je me trompe fort, où l'on n'en auroit pas répandu, si Bossuet avoit dit O nuit désastreuse ! ó nuit effroyable. où cette étonnante nouvelle: Madame si meurt, Madame est morte, retentit tout à-coup comme un éclat de tonnerre! I falloit pour l'image, qu'après avoir pein la promptitude avec laquelle on fut frapp de cette nouvelle, la voix de l'orateur tom bât avec ces mots : Madame se meurt Madame est morte.

Ici tombent aux pieds de l'église toute les sociétés et toutes les sectes que le hommes ont établies au-dedans ou au dehors du christianisme. Bossuet.

Là périssent et s'évanouissent toute

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