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gráce. Pour écrire avec élégance, il ut donc connoître les idées accessoires, ui doivent modifier les idées principales, t savoir choisir les tours les plus propres exprimer une pensée avec toutes ses moifications.

Il faut qu'une se deve

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CHAPITRE PREMIER.

Des accessoires propres à développe une pensée.

Il y a des esprits trop bornés même pou

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ddle-mé leurs propres pensées : ils s'arrêtent su chaque idée; ils s'appesantissent sur cha que mot incapables de saisir les modi fications qui en lient toutes les parties, il commencent une phrase sans savoir o qu'ils vont dire, ils la finissent sans s souvenir de ce qu'ils ont dit. Au contraire un esprit, qui a de l'étendue et de la pré cision, embrasse ses pensées, il les voi se développer d'elles-mêmes, et il les pré sente dans leurs vraies proportions: vous en avez déjà vu des exemples.

Les accessoires sont les modificafroma des idées

Trois choses sont essentielles à une proPrincipales. position le sujet, l'attribut et le verbe Mais chacune d'elles peut être modifiée et les modifications dont on les accompagne, s'appellent accessoires, mot qui vient d'accedere, aborder, se joindre à

Les accessoires étant retranchés, la position subsisteroit encore: ce sont des es qui ne sont pas absolument néceses au fond de la pensée, et qui ne sert qu'à la développer. Un prince qui re la vérité, et qui veut se corriger, doit pas écouter les flatteurs : le sens a vérité de cette proposition ne dépenit pas des accessoires que j'ai ajoutés sujet, elle en est seulement plus déoppée; car qui aime la vérité et qui it se corriger, fait voir pourquoi un ace ne doit pas écouter les flatteurs. Or le choix des accessoires n'est pas une comment on les se indifférente; car, lorsque je fais une position, je compare deux termes, c'estire, le sujet et l'attribut je les consie donc sous le rapport qu'ils ont l'un l'autre, et je ne dois par conséquent n ajouter, qui ne contribue à rendre rapport plus sensible, ou plus déveopé. Voilà ce que sont les accessoires ns l'exemple précédent; ils démontrent nécessité de ne pas écouter les flatteurs. Si, pour en substituer d'autres, je disois: Règles pour ɩ prince qui est incapable d'applica

doit choisir.

le choix des accessol. res du sujet.

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La règle est la

tion, et qui craint d'étre contrarié da ses goûts frivoles, ne doit pas écout les flatteurs je ferois une propositi peu raisonnable, ou même ridicule. C être incapable d'application et craind d'être contrarié dans ses goûts n'est p une raison pour ne pas écouter les flatteur Si je voulois donc conserver ce caractère a prince, il faudroit changer l'attribut la proposition et par conséquent le fond la pensée : je dirois, par exemple, u prince qui est incapable d'application et qui craint d'étre contrarié dans s goúts frivoles, est fait pour étre le jou de ses flatteurs.

Quand on modifie le sujet d'une prop sition, il le faut donc considérer relativ ment à ce qu'on en veut affirmer: il fa que les accessoires, dont on l'accompagn contribuent à le lier avec l'attribut: på conséquent, c'est au principe de la pla grande liaison des idées à vous éclairer st le choix des accessoires dont le sujet pet être accompagné.

Comme on considère le sujet par rap port à l'attribut, il faut considérer l'attribu

r rapport au sujet; et toutes les modiations ajoutées de part et d'autre, doiat conspirer à les lier de plus en plus. Quant au verbe, il ne peut être modifié

e par

des circonstances, et il est évident e le choix des circonstances ne peut être terminé que par le nom et l'attribut, sidérés ensemble. Tout ce qui ne tient s à l'un et à l'autre, est au moins suflu: ce sont là deux points fixes, d'après quels l'écrivain doit terminer et circonsre sa pensée.

Le sujet et l'at tribut déterminent les accessoires du

grande liaison des idées

Si une proposition est composée de plu-Dans tous les urs noms et de plusieurs attributs, la est l'unique règle sera encore la même. On ne doit nais ajouter que les accessoires qui conbuent à la plus grande liaison des idées: principe est général, et ne souffre int d'exception.

Souvent les écrivains deviennent diffus, r la crainte d'être obscurs, ou obscurs ar la crainte d'être diffus. Mais si vous servez le principe de la liaison des idées, jus éviterez également ces deux inconvéjens. Peut-on manquer d'être clair et préis, quand on dit tout ce qui est nécessaire

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