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(3) Le grec ajoute : « et laisse tomber ce qu'il mange. »

(4) Le manuscrit du Vatican ajoute : « Il est couché à << table sous la même couverture que sa femme, et prend << avec elle des libertés déplacées. >>

(5) Le manuscrit du Vatican fait ici un léger changement, et ajoute un mot qui, tel qu'il est, ne présente aucun sens convenable; M. Visconti propose de le corriger en opiya, dans le sens de SE SERRER DANS SES HABITS, signification que l'on peut donner à ce verbe avec d'autant plus de vraisemblance, qu'Hésychius explique le substantif qui en dérive par TUNIQUE. Cet homme malpropre n'attend pas seulement que sa mauvaise huile soit séche, mais s'enveloppe sur-le-champ dans ses habits. L'usage ordinaire exigeoit de laisser sécher l'huile au soleil, ce que les Romains appeloient INSOLATIO.

(6) Le manuscrit du Vatican ajoute « TOUT USÉE » parle aussi d'une tunique grossière.

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(7) Les anciens avoient un grand égard pour les paroles qui étoient proférées, même par hasard, par ceux qui venoient consulter les devins et les augures, prier ou sacrifier dans les temples. La BRUYÈRE.

(8) Cérémonies où l'on répandoit du vin ou du lait dans les sacrifices. LA BRUYÈRE.

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(9) Le grec dit : « Il crache par-dessus la table sur celui « qui lui donne à boire. » Les anciens n'occupoient qu'un côté de la table, ou des tables, qu'on plaçoit devant eux,

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et les esclaves qui les servoient se tenoient de l'autre côté. Au reste, les quatre derniers traits de ce caractère appartiennent peut-être au caractère suivant. La transposition manifeste de plusieurs traits du caractère XXX au caractère XI doit inspirer naturellement l'idée d'attribuer à une cause semblable toutes les incohérences de cet ouvrage, plutôt que de les mettre sur le compte de l'auteur.

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CHAPITRE XX.

D'un Homme incommode.

Ce qu'on appelle un fâcheux est celui qui, sans faire à quelqu'un un fort grand tort, ne laisse' de l'embarrasser beaucoup (1); qui, entrant dans la chambre de son ami qui commence à s'endormir, le réveille pour l'entretenir de vains discours (2); qui, se trouvant sur le bord de la mer, sur le point qu'un homme est près de partir et de monter dans son vaisseau, l'arrête sans nul besoin, et l'engage insensiblement à se promener avec lui sur le rivage (3); qui, arrachant un petit enfant du sein de sa nourrice pendant qu'il tette, lui fait avaler quelque chose qu'il a mâché (4), bat des mains devant lui, le caresse, et lui parle d'une voix contrefaite; qui choisit le temps du repas, et que potage est sur la table, pour dire qu'ayant pris médecine depuis deux jours il est allé par haut et par bas, et qu'une bile noire et recuite étoit mêlée dans ses déjections (5); qui, devant toute

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une assemblée, s'avise de demander à sa mère quel jour elle a accouché de lui (6); qui, ne sachant que dire (7), apprend que l'eau de la citerne est fraîche, qu'il croît dans son jardin de bons légumes, ou que sa maison est ouverte à tout le monde comme une hôtellerie; qui s'empresse de faire connoître à ses hôtes un parasite (8) qu'il a chez lui; qui l'invite, à table, à se mettre en bonne humeur et à réjouir la compagnie.

NOTES.

(1) Littéralement : « La malice innocente est une con<< duite qui incommode sans nuire. »

(2) Le grec dit : « Ce mauvais plaisant est capable de <«< réveiller un homme qui vient de s'endormir, en entrant «< chez lui pour causer. »

(3) Ou, d'après M. Coray, « Prêt à s'embarquer pour « quelque voyage, il se promène sur le rivage, et empêche qu'on ne mette à la voile, en priant ceux qui << doivent partir avec lui d'attendre qu'il ait fini sa pro<< menade. >>

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(4) Casaubon a prouvé que c'étoit là la manière ordinaire de donner à manger aux enfants; mais par cette raison même, et d'après le sens littéral du grec, je crois qu'il faut traduire : «Il mâche quelque chose comme << pour le lui donner, et l'avale lui-même. » Le manuscrit

du Vatican ajoute, « et l'appelle plus malin que son << grand-père. »

(5) Théophraste lui fait dire «< que la bile qu'il a rendue « étoit plus noire que la sauce qui est sur la table. » Ce trait et le suivant me paroissent appartenir au caractère précédent, à la place de ceux que je crois avoir été distraits de celui-ci *.

(6) Le manuscrit du Vatican ajoute ici une phrase très obscure, et vraisemblablement altérée par les copistes. Il me paroît que Théophraste fait dire à ce mauvais plaisant, au sujet des douleurs de sa mère, « Un moment « bien doux a dû précéder celui-là; et sans ces deux << choses il est impossible de produire un homme. >>

(7) Cette transition est de La Bruyère: les traits qui suivent me paroissent appartenir au caractère suivant ou au chapitre 23. D'après les additions du manuscrit du Vatican, il faut les traduire : « Il se vante d'avoir chez << lui d'excellente eau de citerne, et de posséder un jardin << qui lui donne les légumes les plus tendres en grande << abondance. Il dit aussi qu'il a un cuisinier d'un rare << talent, et que sa maison est comme une hôtellerie, « parcequ'elle est toujours pleine d'étrangers, et que ses « amis ressemblent au tonneau percé de la fable, puis<< qu'il ne peut les satisfaire en les comblant de bien<< faits. » Les traits suivants sont encore d'un genre différent, et conviendroient mieux au chapitre 13 ou au

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