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Elle décide de plus, conformément à la proposition qu'en fait M. Oré, que désormais, dans la lecture publique du Rapport sur le concours de poésie, il ne sera parlé que des candidats récompensés.

OUVRAGES ADRESSÉS A L'ACADÉMIE

SUR LESQUELS SERONT FAITS DES RAPPORTS.

Revue critique d'histoire et de littérature, no 3, janvier 1867. (M. Dezeimeris rapporteur.)

Revue de Bretagne et de Vendée, 6e livraison, décembre 1866. Idem janvier 1867. (M. Cirot de La Ville rapporteur.)

Bulletin de l'Union des poètes, 9o livraison, 1866. (M. Minier rapp) Sull' Età probabile della massa subaerea dell' etna, Memoria comunicata all' Accademia Gioenia di Scienze naturali, dal Carmelo SciutoPatti. Catania, 1866. (M. Abria rapporteur.)

Extrait des travaux de la Société centrale d'Agriculture, 170, 171e, 172 et 173 cahiers. (M. Petit Lafitte rapporteur.)

Traité de la gravure à l'eau forte, par Maxime Lalanne, avec huit planches et une lettre par laquelle l'auteur sollicite le titre de membre correspondant. (Commission: MM. Leo Drouyn, Villiet et Oscar Gué.) DÉPOSÉS AUX ARCHIVES.

L'Etincelle, no 312, 15 janvier 1867.
L'Esprit nouveau, no 2, 1867.

Le Bibliophile français, no 1, 15 janvier 1867.

Journal de l'Agriculture, t. I, no 5, 20 sept. 1866. Deux exemplaires. Le Cabinet historique, novembre et décembre 1866.

Modèles d'imprimés pour les écoles comm.unales, envoyés par M. Delalain, imprimés, savoir: Journal des exercices de classe, et Registre d'appel journalier de compositions et de notes mensuelles.

Étaient présents:

MM. de Lacolonge, Costes, Cirot de La Ville, G. Brunet, W. Manès, Leo Drouyn, Lespiault, V. Raulin, Roux, Valat, E. Dégranges, Aug. Petit-Lafitte, L. Micé, E. Royer, Saugeon, Blatairou, Paul Dupuy, Gustave Lespinasse, Belin-De Launay, E. Gaussens, Oscar Gué, A. Vaucher, Dr Oré.

SÉANCE DU 31 JANVIER.

Présidence de M. de LA COLONGE.

Le procès-verbal de la séance du 24 janvier est lu et adopté.

M. Métivier, professeur d'histoire agrégé, au Prytanée impérial militaire de La Flèche, fait hommage à l'Académie de son ouvrage en deux beaux volumes grand in-8° sur Monaco et ses princes. M. Belin-De Launay est chargé de faire un Rapport sur cette curieuse monographie historique.

Au nom d'une Commission où siègent avec lui MM. G. Brunet et Leo Drouyn, M. Dezeimeris fait le Rapport suivant sur l'ouvrage de M. Brives-Cazes, intitulé : Les Grands jours du dernier duc de Guyenne, 1469-1472.

« MESSIEURS,

» M. Brives-Cazes, auteur d'un travail curieux sur la Cour de Justice de 1582, que vous avez jugé digne d'être inséré dans vos Actes en 1865, vous a adressé cette année un intéressant mémoire sur les Grands jours du dernier duc de Guyenne de 1469 à 1472. Dans la lettre qui accompagne cet envoi, M. Brives-Cazes exprime son regret de n'avoir pu vous soumettre un travail répondant d'une manière plus complète à la question de votre programme sur l'Histoire du Parlement de Bordeaux. Les détails qu'il donne sur les documents qu'il est nécessaire de dépouiller pour composer sérieusement une pareille histoire, nous montrent que nous pouvons espérer recevoir un jour une œuvre consciencieuse, répondant convenablement à la question posée; mais l'énumération des sources nombreuses de renseignements encore inexplorés et qu'il faudra

tarir, montre, d'autre part, la nécessité de reculer de plusieurs années le terme fixé par nous.

»Ne voulant pas vous adresser une œuvre d'ensemble prématurée, lorsque ses études approfondies ne se sont encore arrêtées qu'à des périodes relativement restreintes de l'intéressante histoire sollicitée par l'Académie, M. Brives-Cazes vous soumet aujourd'hui, en dehors du concours, un travail qui peut être considéré cependant comme un des chapitres essentiels d'une œuvre plus vaste. La période qu'il embrasse n'a point encore, ce nous semble, été étudiée avec un soin suffisant, et les recherches de M. Brives-Cazes ont jeté sur elle un jour nouveau.

Après avoir rappelé, dans une introduction rapide, les faits historiques qui accompagnèrent la prise de possession du duché de Guyenne par le frère de Louis XI, et s'être arrêté particulièrement à la translation à Poitiers du Parlement de Bordeaux, qui ne pouvait plus siéger sur des terres apanagées, M. Brives-Cazes entre dans quelques détails sur le caractère de ce Parlement et le barreau Bordelais de 1469; puis, à l'aide d'un registre mutilé, faisant partie des Archives départementales, lequel n'est autre qu'un registre du Conseil de la cour dite des Grands jours, destinée à remplacer dans le duché la cour royale de Parlement, l'auteur reconstitue les faits essentiels relatifs à l'institution de ces grands jours et à leur composition. Il suit ensuite cette cour nouvelle dans ses pérégrinations à Périgueux, Libourne et Saint-Emilion. Dans ces différentes sessions, des procès innombrables et de nature fort diverse sont jugés, et M. Brives-Cazes a su choisir avec beaucoup d'habileté les traits saillants susceptibles de faire connaître à la fois les habitudes juridiques, les mœurs, les tendances de telle ou telle classe, et les origines modernes d'un barreau qui commençait à répandre dans ce pays les semences fécondes du savoir dont le siècle suivant devait recueillir les fruits.

Je ne saurais, Messieurs, vous analyser un travail aussi rempli de faits curieux; ce serait refaire inutilement l'œuvre de M. BrivesCazes où tout se tient et s'explique. Figurez-vous Bordeaux sortant. du moyen-âge et nous apparaissant dans le menu détail avec les noms de ses bourgeois, des seigneurs d'alentour, des évêques, et

surtout des chanoines de Saint-André, très souvent magistrats des grands jours. Tout ce monde se meut et pense. Là nous serons surpris de voir la Cour usant de mesures singulièrement libérales et donnant à l'état de prévention un caractère que les prévenus de nos jours pourraient envier à beaucoup d'égards; plus loin, dans les abus des grands et les plaintes fermement articulées des petits, dans les prétentions excessives des membres du haut clergé, les abus d'excommunication, et les vertes corrections infligées par les magistrats à ces hommes puissants, nous pressentirons ces révoltes des esprits qui doivent éclater bientôt dans la Réforme, plus tard dans la Révolution. Enfin, pour que le tableau porte bien avec lui la marque ineffaçable de son temps, les dernières délibérations. nons montrent la peste chassant la cour devant elle, l'empoisonnement du Duc et un commencement d'instruction sur les auteurs de cet empoisonnement. Mais bientôt apparait la sombre figure de Louis XI, reprenant le duché, faisant taire ce qui le gène et ordonnant enfin de procéder, avec une messe basse, aux funérailles de son frère, resté longtemps sans sépulture, et comme oublié dans une chapelle de Saint-André.

» Je n'ai pas besoin d'insister davantage, Messieurs, sur l'intérêt du travail qui vous est présenté. Il nous a paru digne à tous égards d'être joint à celui qui se trouve déjà imprimé dans vos Actes.

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Quelques expressions un peu trop juridiques peut-être, échappées de loin en loin à l'auteur et faciles à corriger, sont le seul défaut qui nous ait frappés; aussi, Messieurs, votre Commission n'hésite-t-elle pas à accueillir favorablement la demande d'insertion dans nos Actes faite par M. Brives-Cazes, et à l'unanimité elle vous propose d'honorer de cette juste faveur ce consciencieux et important Mémoire.»

L'Académie adopte les conclusions du Rapport, et vote l'insertion dans les Actes du curieux et docte Mémoire de M. Brives-Cazes.

Au nom de la Commission des Notices biographiques, que

composent avec lui MM. Cirot de La Ville et Oscar Gué, M. Petit-Lafitte lit le Rapport suivant :

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» C'est par un sentiment tout à la fois pieux et scientifique que l'Académie a résolu d'accueillir chaque année les biographies qui peuvent lui être présentées, sur les hommes utiles de son ressort, et de réserver à ces biographies une place dans ses concours.

» Le bien, les avantages divers dont jouit une génération ne sont pas et ne peuvcut pas être l'œuvre unique de ses efforts. Les générations précédentes ont une grande part dans ces résultats, et c'est reconnaitre cette vérité que d'exposer, que d'apprécier, que de louer comme il convient les hommes qui, de leur vivant, ont, par leurs travaux, leurs recherches, leurs entreprises, particulièreinent préparé ces mêmes résultats.

» D'un autre côté, il y a, dans cette manière d'agir, un avantage réel pour l'histoire locale, qui ne peut manquer de trouver de précieux documents dans le récit de vies plus ou moins éclatantes, fait sur les lieux mêmes où elles se sont écoulées, par des hommes en connaissant tous les détails, ou entourés de tous les documents qui pouvaient les leur faire connaître.

» Le seul regret auquel puisse donner lieu ce mode de procéder de la part de l'Académie, c'est celui qui résulte trop souvent du peu d'empressement que l'on met à répondre à cet appel, en matière de notices biographiques.

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» Cette année notamment, la Compagnie ne pourra manquer d'éprouver ce regret, car elle n'a reçu qu'une seule notice biographique, celle dont nous sommes chargé de lui rendre compte au nonr d'une Commission qui comptait en outre M. l'abbé Cirot de La Ville et M. O. Gué.

» Cette notice a pour titre : Un homme de guerre. Elle fait le récit de la vie militaire et des services nombreux de François de Ravilhon, né à Sarlat le 21 septembre 1619, et mort à Paris le 2 juillet 1697, après 48 ans de services non interrompus. Elle remet en lumière, comme dit l'auteur, une carrière qui fut longue, bien

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