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menter plus tard l'étendue du mouillage de ces navires. Espérons que l'Administration supérieure, écoutant les vœux du commerce et les besoins de la navigation, donnera des ordres pour que ce dernier projet soit modifié dans ce sens, et qu'elle ne reculera pas devant l'excédant de dépense qui pourra en résulter.

Bordeaux, le 6 février 1867.

Une vase, gris brunâtre, prise à 150m en amont du pont de Bordeaux, analysée à l'École des Mines de Paris, comme celles indiquées à la page 152, a donné la composition

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II. Des effets de l'introduction des eaux de mer

Pages.

149

154

III. De l'état des diverses sections de la partie maritime de la Garonne. 139

IV. Des changements successifs qui se sont opérés ou s'opèrent encore
dans le régime du fleuve la Garonne...

V. Des travaux de défense exécutés à la Pointe-de-Grave..
VI. Travaux d'amélioration des passes de la Garonne..

165

171

182

VII. Institution des pilotes lamaneurs...

194

VIII. Travaux de balisage et d'éclairage de la Gironde....

201

IX. De l'entrée et de la sortie des navires qui fréquentent le port de
Bordeaux..

204

X. Service du remorquage à la vapeur dans la rivière de Bordeaux... 215 XI. De l'établissement d'un port de refuge à Royan..

225

RECHERCHES HISTORIQUES

ET MÉDICALES

SUR LES ÉPIDÉMIES

QUI ONT RÉGNÉ A BORDEAUX PENDANT LES XVe, XVIe
ET XVIIE SIÈCLES

PAR LE D' G. PERY

Bâtie au milieu de vastes marais et sur les bords d'un grand fleuve aux rives basses et sans défenses, et dont les eaux, soumises au flux et au reflux, envahissaient et découvraient tour à tour de vastes étendues de terrain en y abandonnant d'abondants détritus, la ville de Bordeaux a été pendant plus de trois siècles ravagée par des maladies épidémiques. Désignées par les chroniques, les historiens et les registres de la Jurade sous les noms divers de peste, fébrion, contagion, ces maladies n'ont encore été que peu étudiées. Cependant, le docteur Marchant y consacre quelques pages dans un Appendice qui fait suite au compte-rendu d'une épidémie de fièvres intermittentes qui a régné à Cubzac en 1842 et 1843, et M. Gintrac leur accorde quelques lignes dans son Traité de pathologie interne, à l'article fièvres intermillentes. Les différents auteurs qui ont fait l'histoire de Bordeaux ont parlé de ces épidémies et de leurs ravages; mais aucun, on le comprend sans peine, vu leur incompétence en pareille ma

tière, n'en a abordé l'étude critique dans le but d'en découvrir la nature.

Voici ce que M. Marchant dit de ces épidémies: « Il ne s'élève pas le moindre doute dans mon esprit qu'aux temps épidémiques de ces contrées, les populations répandues sur les plaines de la Dordogne et de la Garonne ne fussent atteintes une fois ou autre de la même maladie, de la même peste, pour parler le langage du temps. Et cette peste et cette contagion, qu'étaient-elles, sinon les fièvres épidémiques des contrées marécageuses? Rien d'écrit ne nous est resté sur la nature, la marche et les symptômes de ces épidémies. Ces pestes se convertissent alors pour nous en fièvres intermittentes, mais d'un mauvais caractère. >>

La lecture attentive des chroniques et les nombreux documents que nous ont fournis les Archives départementales et municipales, ainsi que la Bibliothèque de la ville, ne nous permettent pas d'accepter l'opinion de M. Marchant, et nous espérons démontrer qu'il est dans une erreur complète sur la nature de ces fléaux épidémiques.

Description des caractères généraux des épidémies.

Premièrement, la maladie était épidémique; cela ressort de tous les témoignages et ne peut être contesté.

Secondement, elle était contagieuse. C'était un fait reconnu dès ces malheureuses époques; le nom vulgaire de contagion employé partout pour la désigner le dit assez, et les précautions minutieuses prises pour éviter que les malades ou ceux déclarés infects eussent des rapports avec les autres citoyens, le prouvent surabondamment; on croyait même que le mal pouvait être transmis par les marchandises; aussi, l'entrée était-elle interdite aux provenances de lieux suspects. Les navires qui en étaient chargés étaient obligés de jeter l'ancre

au-dessus de la ville, au niveau de la palus de Blanquefort; là, ils étaient visités par un employé spécial et mis en qua. rantaine. Les marchandises étaient exposées à l'air et désinfectées par un employé de la ville.

Voici maintenant des faits bien plus probants encore: « En 1603, dit la chronique, commença à Bordeaux la contagion, au quartier Saint-Germain, où se trouva deux écoliers nouveau-venus, étant natifs de Preux, en Normandie, et de bonne famille frappés. Les corps furent visités et enterrés entre les deux portes du dit Saint-Germain. Tous ceux de la maison moururent depuis, qui fut une grande désolation, et à la suite le voisinage et toute la ville fut frappée. »

Guillaume Briet, médecin à Bordeaux, à la fin du xvi siècle, nous a laissé une importante relation de la peste qui régna à Bordeaux en 1599. Briet croyait au caractère contagieux du mal; voici ce qu'il en dit : « Quant à la troisième cause et occasion de la peste qu'on appelle contagieuse ou plutôt transportée (car en toute espèce il y a contagion qui est la principale cause et formelle de la peste), il semble que celle dont nous sommes à présent visités en dépend; ayant premièrement apparu chez Pierre de Ricault, maître chirurgien, demeurant à Porte Médoc, où vint un étranger, dit-on, venant d'Espagne, pour se faire traiter d'un bubon en l'aine que le serviteur de boutique pensait être vénérien. Il le fait voir à son maître, lequel ne connaissant pas le mal y apporte ce qu'il peut. Cependant, le malade mourut, le serviteur aussi, un fils d'un conseiller à la Cour, logé en cette maison pour être instruit aux lettres par le fils du dit chirurgien, mourut. Des servantes, l'une malade ou infecte, se retirant au Château-Trompette avec un sien parent, soldat du dit Château, y apporta le mal et y moururent. plusieurs. Une autre servante se retira chez Lacoze, marchand au PontSaint-Jean, où toute sa famille est quasi morte. On dit que

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