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LANGUE

MATERNELLE.

DE

LA LECTURE ET DE L'ÉCRITURE.

Première Leçon.

ON met sous les yeux de l'élève le premier

livre de Télémaque.

On dit : Calypso

Calypso ne

Calypso ne pouvait

Calypso ne pouvait se

Calypso ne pouvait se consoler

Calypso ne pouvait se consoler du Calypso ne pouvait se consoler du départ

Calypso ne pouvait se consoler du

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On fait écrire cette phrase d'après une exemple en fin. On vérifie que l'élève distingue tous les mots, toutes les syllabes, toutes les lettres.

Prenez garde d'aller trop vite en commençant; retenez l'élève sur la première leçon jusqu'à ce qu'il la sache imperturbablement. Il y a pour lui tant d'acquisitions nouvelles à faire dans une scule phrase; il faut être si attentif pour ne rien confondre, et répéter si souvent pour ne rien oublier! Défiez-vous du préjugé que donne la science. Il nous semble que ce que nous savons ne doit pas être un fardeau pour la mémoire. D'un autre côté, ce qui ne se fait pas communément est tourné en dérision. Laissez rire de notre méthode par mots; ne perdeż pas votre temps à attaquer ba be bi bo bu, et passez à la seconde leçon.

Je conseille aussi de faire écrire d'abord en fin. C'est là qu'on arrive péniblement par la vieille méthode. Les principes! les principes!

vous crieront les traîneurs. Laissez-les dire; commencez par votre commencement à vous. Leur élève fera des pleins, de l'écriture en gros, de la moyenne; mais, quand il aura long-temps écrit en fin, il faudra qu'il revienne aux principes oubliés depuis long-temps. Quel circuit! On vous dira encore que faire des enfans s'ils s'instruisaient en si peu de temps? On me l'a dit à moi-même. J'ai renvoyé celui qui m'a fait cettefobjection aux personnes qui nient l'Enseignement universel. Qu'elles se disputent ou qu'elles s'accordent, cela ne vous regarde pas. Donnez votre seconde leçon.

Deuxième Lecon.

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On fait répéter la première phrase, et on ajoute la seconde en suivant le même procédé. L'élève répète et écrit.

On fait la vérification comme pour la première leçon.

Rien n'empêche de donner ces deux leçons en une; cela dépend de la volonté de l'élève : Labor improbus omnia vincit, dit-on dans nos écoles. Mais attendez un moment; car le professeur, inépuisable en citations, ajoute bientôt aussi gravement: Non datur omnibus adire Corinthum. Il ne se met point en peine de la contradiction manifeste dans les termes omnia et omnibus; et l'écolier se décide, comme de raison, pour la seconde proposition qui rassure sa paresse. Sans doute qu'en bonne rhétorique

on explique tout cela à merveille; mais vous déraisonnerez si vous admettez les deux principes à la fois. Dites aux enfans, avec tout le monde: Labor improbus omnia vincit; mais ne leur dites pas le contraire, quoique tout le monde le dise.

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