Notices et panégyriques

Front Cover
Librairie Poussielgue frères, 1872 - Funeral sermons - 361 pages
 

Contents

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 191 - ... précédé dans la vie, et dont il espère, sans qu'il sache bien pourquoi, un accueil bienveillant. Jusque-là il n'a vécu que des caresses de sa famille et des familiarités de ses camarades ; il n'a pas vu l'homme, il n'a pas abordé cette plage douloureuse où tant de flots déposent des plantes amères et creusent d'âpres sillons; il ignore et il croit : Ozanam ignorait aussi et il croyait. Je n'étais pas d'ailleurs un homme pour lui, j'étais un prêtre; l'enfant qui s'est ouvert au...
Page 207 - II y fut pour la première fois en 1840, à l'âge de vingt-sept ans, pour entendre Polyeucte. Son impression fut froide. Il avait éprouvé, comme tous ceux dont le goût est sûr et l'imagination vive, que rien n'égale la représentation que l'esprit se donne à soi-même dans une lecture silencieuse et solitaire des grands maîtres. Ce ne fut pas le seul fruit qu'il retira de cette visite.
Page 266 - Westminster, mêlé à une foule d'étrangers et d'inconnus, il arriva derrière le chœur, en face du tombeau de saint Edouard. La vue de ce monument mutilé par le protestantisme le saisit de douleur, et , tombant à genoux devant les reliques telles quelles du saint Louis de l'Angleterre, il pria seul en expiation de tout ce peuple qui ne connaît plus ses saints, et au mépris de l'assistance, qui le prit sans doute pour un idolâtre, sinon pour un fou. Dans une autre occasion , de nature différente...
Page 259 - Si je vendais la moitié de mes livres pour en donner le prix aux pauvres, et, me bornant à remplir les devoirs de mon emploi, je consacrais le reste de ma vie à visiter les indigents, à instruire les apprentis et les soldats, Seigneur, seriez-vous satisfait, et me laisseriez-vous la douceur de vieillir auprès de ma femme et d'achever l'éducation de mon enfant?
Page 247 - ... tournaient des vases d'argile ou de verre pour les besoins journaliers de l'Église, et qui, d'un dessin grossier, y figuraient le bon Pasteur ou la Vierge avec des saints. Ces pauvres gens ne songeaient pas à l'avenir; cependant, quelques débris de leurs vases, trouvés dans les cimetières, sont venus, quinze cents ans après, rendre témoignage et prouver l'antiquité d'un dogme contesté.
Page 268 - Le pauvre vous vit à son chevet , la tribune littéraire debout devant une génération , et la presse , cet autre instrument du bien et du mal , eut en votre personne un honnête et religieux artisan. Vous n'avez laissé de blessure à aucun , si ce n'est cette blessure qui guérit de la mort , parce que c'est la charité qui la fait. Demeurés derrière vous, nous n'avons plus la joie de vous voir et de vous entendre ; mais il nous reste encore celle de vous louer, et, quelles que soient les destinées...
Page 259 - j'accomplis aujourd'hui ma quarantième année, plus que la moitié « du chemin ordinaire de la vie. Je sais que j'ai une femme jeune « et bien-aimée, une charmante enfant, d'excellents frères, une « seconde mère, beaucoup d'amis, une carrière honorable, des « travaux conduits précisément au point où ils pouvaient servir de « fondement à un ouvrage longtemps rêvé.
Page 249 - Dante, au contraire, m'accompagnera jusqu'aux dernières hauteurs du moyen âge, où il a marqué sa place. Trois femmes bénies m'assisteront aussi : la vierge Marie, ma mère et ma sœur; mais celle qui est pour moi Béatrix m'a été laissée sur la terre pour me soutenir d'un sourire et d'un regard, pour m'arracher à mes découragements, et me montrer sous sa plus touchante image cette puissance de l'amour chrétien dont je vais raconter les œuvres.
Page 178 - ... infailliblement la réciprocité. Oui , catholiques , entendez-le bien , si vous voulez la liberté pour vous, il vous faut la vouloir pour tous les hommes et sous tous les cieux. Si vous ne la demandez que pour vous, on ne vous l'accordera jamais; donnez-la où vous êtes les maîtres, afin qu'on vous la donne là où vous êtes les esclaves.
Page 332 - Il aimait la liberté en la regardant en lui-même, au foyer de sa conscience, comme le principe premier de l'être moral et la source d'où jaillit, à l'aide du combat, toute force et toute vertu. Il l'aimait dans l'histoire, présidant aux destinées des plus grands peuples, formant tous les hommes qui ont laissé d'eux dans la mémoire du monde une trace qui l'éclaire et le soutient. Il l'aimait dans le christianisme, aux prises avec la toute-puissance d'un empire dégénéré, inspirant l'âme...

Bibliographic information