Les helviennes: ou, Lettres provinciales philosophiques

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Chez Méquignon fils aîné, 1812 - Philosophy
 

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Page 161 - On ne plaint jamais dans autrui que les maux dont on ne se croit pas exempt soi-même.
Page 160 - ... et comme nous n'apprenons point à vouloir notre bien et à fuir notre mal mais que nous tenons cette volonté de la nature, de même l'amour du bon et la haine du mauvais nous sont aussi naturels que l'amour de nous-mêmes.
Page 316 - C'est le comble de la folie, que de se proposer la ruine des passions. Le beau projet que celui d'un dévot qui se tourmente comme un forcené, pour ne rien désirer, ne rien aimer, ne rien sentir, et qui finirait par devenir un vrai monstre s'il réussissait ! VI.
Page 209 - Si l'univers physique est soumis aux lois du mouvement, l'univers moral ne l'est pas moins à celles de l'intérêt.
Page 148 - II est donc au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu , sur lequel , malgré nos propres maximes , nous jugeons nos actions et celles d' autrui comme bonnes ou mauvaises; et c'est à ce principe que je donne le nom de conscience.
Page 53 - Les plus méprisables divinités furent servies par les plus grands hommes. La sainte voix de la nature, plus forte que celle des dieux , se faisait respecter sur la terre, et semblait reléguer dans le ciel le crime avec les coupables.
Page 156 - Jetez les yeux sur toutes les nations du monde, parcourez toutes les histoires ; parmi tant de cultes inhumains et bizarres, parmi cette prodigieuse diversité de mœurs et de caractères, vous trouverez partout les mêmes idées de justice et d'honnêteté, partout les mêmes principes de morale, partout les mêmes notions du bien et du mal.
Page 150 - Il est donc prouvé que la nature seule nous inspire des idées utiles qui précèdent toutes nos réflexions. Il en est de même dans la morale. Nous avons tous deux sentiments qui sont le fondement de la société : la commisération et la justice.
Page 209 - ... à chaque instant un phénomène nouveau et différent à chacun de ses habitants. Ce principe est si conforme à l'expérience, que, sans entrer dans un plus long examen, je me crois en droit de conclure que l'intérêt personnel est l'unique et universel appréciateur du mérite des actions des hommes ; et qu'ainsi la probité par rapport à un particulier n'est, conformément à ma définition, que l'habitude des actions personnellement utiles à ce particulier.
Page 208 - La conclusion générale de tout ce que je viens de dire, c'est que la vertu n'est que le désir du bonheur des hommes; et qu'ainsi la probité, que je regarde comme la vertu mise en action, n'est, chez tous les peuples et dans tous les gouvernements divers, que l'habitude des actions utiles à sa nation.

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