comme souvenir, son portrait exécuté à Bruxelles, d'après le tableau du peintre Kruseman. Il ne devait plus les revoir: c'étaient ses derniers adieux qu'il leur laissait en partant. Il est peu d'écrivains, je crois, de qui l'on ait pu dire avec plus de vérité le style c'est l'homme. Ce qui dominait avant tout chez lui, c'était une extrême bienveillance, qualité rare, surtout chez les personnes dont une partie de l'existence a été consacrée à des travaux d'administration. Sa philosophie était très-douce, et quand il se trouvait au milieu de ses amis, il était facile de voir qu'il avait moins de penchant pour le Portique que pour l'école d'Épicure. Les beaux-arts et la poésie occupaient encore ses loisirs pendant les derniers temps de sa vie : il leur sacrifiait avec autant de ferveur qu'aux plus beaux jours de sa jeunesse. Il aimait à réunir autour de sa table un petit groupe d'amis et d'hommes remarquables par leurs connaissances. Ceux qui ont fréquenté ces réunions ont pu y voir successivement les hommes les plus distingués, soit par leur position élevée, soit par leurs talents. Le gouvernement dont il avait suivi avec constance toutes les phases depuis 1815, avait fini par lui appliquer ces mesures exceptionnelles qu'il appelait depuis longtemps de tous ses vœux, et il l'avait réintégré dans ses fonctions de conseiller effectif. Déjà depuis longtemps, le roi Guillaume Ir l'avait nommé commandeur de son ordre du Lion belgique. Pendant son gouvernement de la Flandre orientale, le baron de Keverberg s'était marié à Gand ('), et il n'avait eu qu'un fils de cette union. Il mourut à la Haye, le 30 novembre 1841. (') Il avait épousé, le 30 mars 1818, miss Mary Lodge, jeune dame anglaise, FIN |