Que la barbe de Polyphême. Elle empêtra si bien les serres du corbeau, Il faut se mesurer; la conséquence est nette: Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands seigneurs ; Où la guêpe a passé, le moucheron demeure. Le paon se plaignait à Junon. Déesse, disoit-il, ce n'est pas sans raison Que je me plains, que je murmure: Le chant dont vous m'avez fait don Déplaît à toute la nature; Au lieu qu'un rossignol, chétive créature, Forme des sons aussi doux qu'éclatants, Est lui seul l'honneur du printemps. Junon répondit en colère: Oiseau jaloux, et qui devrois te taire, Est-ce à toi d'envier la voix du rossignol, Toi que l'on voit porter à l'entour de ton col Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies; Qui te panades, qui déploies Une si riche queue et qui semble à nos yeux Est-il quelque oiseau sous les cieux Phædr., III, 18, Pavo ad Junonem. Tout animal n'a pas toutes propriétés. Nous vous avons donné diverses qualités: Les uns ont la grandeur et la force en partage ; La corneille avertit des malheurs à venir; Tous sont contents de leur ramage. Cesse donc de te plaindre; ou bien, pour te punir, Je t'ôterai ton plumage. Un homme chérissoit éperdument sa chatte; Il étoit plus fou que les fous. Cet homme donc, par prières, par larmes, Fait tant qu'il obtient du destin Il l'amadoue; elle le flatte: Il n'y trouve plus rien de chatte; Æsop., 48. 172. Felis et Venus. |