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qu'il eft dit, page 39, crainte d'être frappé de même temps, puis redoubler fans dégager, la main gauche toujours oppofée.

Garde de l'épée au poignard, avec parade en relevant "les coups de la main gauche par-deffus l'épaule, foit du poignard, foit d'une canne tenue par le milieu, ou de la main gauche fans poignard ni canne. Dans cette garde, ils ont la tierce entièrement effacée, le corps au milieu des deux jambes, les jarrets pliés, la main droite tournée quarte, le bras étendu tenant l'épée droite, la pointe en avant & un peu plus baffe que le poignet, la main gauche abaiffée à la hauteur de la ceinture, tenant le poignard la pointe penchée fur le pliant du bras droit, ou le bout d'une canne tenue par le milieu; & dans cette attitude, ils ne parent que de la main gauche, du poignard ou de la canne, relevant les coups qu'on leur tire en les jettant de côté par-deffus l'épaule gauche, & ripoffent de leur épée dans le même temps que le coup eft paré. (Voyez fig. 41 & 42 ).

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Pour combattre la parade de la main gauche en re

levant.

Pour combattre la garde de l'épée au poignard, en entrant en mefure fur l'ennemi, je fais faire une feinte ou une demi-botte de quarte haute, le corps en arrière fur la partie gauche ; & lorfqu'il va à la parade pour jetter le coup par-dessus l'é paule, avec la main gauche, le poignard ou la canne, & ripofter, je fais dégager en même temps la pointe de l'épée, faifant le tour du bras pardeffous, & tirer ferme dans le milieu de la poitrine au-dedans des armes, la main la première & tournée de quarte bien foutenue deffous fon bras gauche, dont il a manqué la parade, en oppofant la main gauche comme il eft dit page 39, en tirant le coup, puis redoubler du corps repris.

Garde de ceux qui tiennent leur épée à deux mains. Ils ont le genou gauche tendu & le genou droit plié; ils tiennent leur épée à deux mains, les bras en avant au-defus du genou droit, à la hauteur de la ceinture de la culotte, avec la pointe haute; & dans cette attitude ils parent ferme de tierce & de quarte, & lorfqu'ils veulent ripofter, ils quittent l'épée de la main gauche pour tirer les coups de la main droite, comme nous tirons ordinairement.

Pour combattre cette garde.

Entrant en mefure, je fais faire une feinte à la tête de la pointe de l'épée, ou une demi botte; & l'ennemi venant à la parade, je fais dégager fubtilement de quarte, le poignet à la hauteur de le poignet à la hauteur de l'épaule, le corps en arrière fur la partie gauche, comme pour achever le coup de quarte fur la poitrine, ou ne manquant pas de parer ferme des deux mains, & même de faire un battement d'épée, en quittant l'épée de la main gauche pour ripofter

de quarte droite dans les armes de la main droite, tl faut parer fec & quitter fa lame en lui tirant le coup de quarte coupé fous la ligne du bras dans le principe, & redoubler de tierce à fond, faifant fuivre le pied gauche, enfuite de feconde, puis faire

retraite.

Garde italienne ordinaire.

Ils ont le poignet droit élevé à la hauteur des épaules, & l'épée tournée demi-quarte avec le bras plié, préfentant la pointe vis-à vis le bas-ventre, les deux genoux plies & le corps droit au milieu de leurs deux jambes, ils ont les mouvements vites, & tirent volontiers fur les temps, & même fe fervent de la parade de la main gauche ; de forte que ce jeu eft fort embarraflant.

Pour combattre la garde italienne.

Je fais attaquer cette garde hors de mesure par des appels du pied & des demi-bottes de loin, en ferrant le pied gauche derrière le pied droit, le corps en arrière & entièrement porté fur la partie gauche, pour être en état de parer ferme d'une parade fèche & courte, & lorfque l'ennemi vient à tirer fur les temps, je fais parer ferme d'une parade fèche & courte, & ripofter du fort au foible le long de la lame, la main la première, oppcfant la main gauche en avançant dans le même temps de la parade, ayant le poignet élevé & le bras étendu, puis redoubler des coups repris, tant au-dedans qu'au dehors des armes, enfuite faire retraite l'épée devant foi.

Garde allemande ordinaire.

Les allemands fe mettent en garde, la main tournée les ongles en-deffous & fort élevée, préfentant la pointe au bas-ventre de l'ennemi; i's ont le genou droit plié, &.plufieurs ont le jarret gauche tendu, avançant la main gauche au devant du corps, dont ils parent & ripoffent en mème

temps.

Pour combattre la garde allemande

Je fais d'abord imiter cette garde hors de mefure & engager la pointe de lpée au dehors des armes, les ongles tournées en-deffous, faifant de petits appels du pied, ferrant imperceptiblement le pied gauche pour entrer en mefure, fans que l'ennemi s'en apperçoive; & lorfqu'il fait un mouvement pour toucher l'épée dehors des armes, je fais dégager vite par-deffus fa lame, & tirer ferme au-dedans des armes, du fort au foible, le poignet tourné quarte & foutenu en oppofant la main gauche, puis redoubler du coup repris de prime fans dégager, toujours la main oppofée, & faire retraite en donnant un coup de fouet.

Garde espagnole ordinaire. (fig. 43 & 44).

Les Espagnols fe mettent en garde tout droit fur leurs pieds, fans fortir de la même place, ils ont

des épées fort longues, présentant la pointe à la tête de l'ennemi, le poignet haut, ne parant les coups qu'on leur tire qu'en retirant le corps en arrrière & efquivant le pied droit, qu'ils remettent fubtilement à côté du pied gauche, en tirant dans le même temps droit aux yeux, étendant le bras droit. Il y en a auffi qui parent de la main gauche, & frappent des coups d'eftramaçon fur la tête en s'abandonnant, & ils recevroient le coup de feconde s'il étoit bien tiré vigoureusement dans le principe qu'il eft dit.

Pour combattre cette garde.

Il faut être d'abord hors de mefure, & dans la garde expliquée pages 5, 6 & 7; n'attaquez que par des demi-bottes & des appels du droit en ferrant la mesure.

Parade du coup efpagnol tiré aux yeux.

Je fais attaquer, comme il eft dit, par des demibottes & des appels du pied droit, & lorfqu'il retire le pied droit & le corps en arrière, étendant le bras pour tirer fon coup aux yeux, dans le même temps je fais parer d'un battement d'épée ferme & court fur le foible de fa lame avec le fort du tranchant en gliflant deffus, & tirant fubtilement de quarte droite au-dedans des armes, du fort au foible, le poignet haut & tourné les ongles en-deffus, avancer fur lui & oppofant la main gauche en la jettant brufquement fur la garde ennemie, redoublant du coup repris de prime fans dégager, & foutenu toujours au-dedans des armes, tenant la garde ou la main gauche oppofée à fa lame, dont il ne peut jouir facilement à caufe de l'extrême longueur.

Parade du coup d'eftramaçon porté fur la tête. Je fais attaquer l'Espagnol de la même manière qu'il eft dit au coup des yeux, par des appels & des demi-bottes; & lorfqu'il retire le corps en arrière pour porter les coups d'eftramaçon fur la tête, je fais dans le même temps lever le poignet haut, baiflant la tête, & oppofer le fort du tranchant de l'épée, tenue roide depuis la pointe jufqu'à la garde, en ligne traverfante deffous le plongeon la pointe plus baffe que le poignet, puis les ongles tournés en deffous, faifant le plongeon, la pointe plus baffe que le poignet, puis avancer fur lui, redoublant du coup de prime, toujours le fort de l'épée oppofé à fa lame, enfuite faire retraite l'épée devant foi pour fe remettre dans la garde ordinaire. On peut même aller au faififfement d'épée, comme aux paffes de tierce & de feconde.

Garde ordinaire des meilleurs efpadonneurs.

Ils ont le corps retiré en arrière, la hanche droite extrèmement cavée, les deux talons ferrés, c'est-à-dire feulement écartés d'environ un demipied l'un de l'autre, avec les jarrets pliés, le bras droit tendu & élevé à la hauteur des épaules, la

main tournée tierce les ongles en-deffous, tenant leur épée droite devant eux, préfentant la pointe à la mamelle de l'ennemi; & lorfqu'ils ont à faire contre des pointeurs, ils tirent volontiers les coups de poignet, de jambe, de tête & de ventre, mais principalement ceux de poignet & de jambe. (V. fig. 47).

Garde du pointeur pour combattre l'efpadon.

Le pointeur ayant affaire contre un efpadon neur, doit avoir le corps en arrière & hors de me. fure, l'épée non engagée, le bras droit retiré à foi, la main tournée tierce & la pointe baffe à côté du bout du pied droit, fans néanmoins toucher le pied ni la terre, les épaules effacées, la hanche droite bien cavée, les deux jarrers pliés & les deux talons feulement écartés l'un de l'autre de la lon gueur d'une femelle, afin d'être en état de faire les mouvements néceffaires.

Le pointeur dans cette garde peut encore tenir une canne de fa main gauche, le bras pendant à côté de fa hanche gauche, le bout de ladite canne en avant pour parer les coups de l'efpadonneur fuivant l'occafion avec la canne, & riposter ferme de l'epée dans le même temps de la parade, droit au corps ou dans le vifage, en fuivant néanmoins les principes ci-après expliqués.

Coup de poignet d'efpadonneur combattu par le poin

teur.

Le pointeur dans la garde qu'il eft dit, lorfque l'efpadonneur vient l'attaquer, doit rompre la mefure en tournant à fur & à mesure qu'il avance, ferrant le pied gauche auprès du droit fans qu'il s'en apperçoive, faifant des appels du pied droit & des mouvements d'épaules, les jarrets pliés pour le faire partir, fans néanmoins avancer le bras ni la jambe droite en avant que très-peu, crainte d'ètre furpris; & l'efpadonneur venant à détacher le coup de poignet, il faut dans le même temps reti rer fubtilement le bras & la jambe droite, baiffant la main à côté de foi pour efquiver le coup, puis repaffer auffitôt la jambe & le bras brufquement ensemble, & tirer de viteffe le coup de quante deffus les armes, le poignet partant ferme le premier, & le plus élevé qu'il fera poffible, retourné les ongles en-deffus, la pointe au corps ou dans le vifage, & redoubler de feconde ou de prime, paffant la pointe fous la ligne du bras, les ongles tournés en-deffous, en baiffant la tête, faifant le plor geon, la main toujours fort élevée, enfuite faire retraite & fe remettre dans la garde ordinaire & hors de mefure.

Coup de jambe ou coup de ́jarnac combattu par le pointeur.

Le coup de jambe fe pare de la même manière que le coup de poignet, en efquivant l'un & l'au tre, comme il eft dit, à côté de la jambe gauche,

l'épce

l'épée à côté de foi, & ripofter pareillement, le poignet élevé & ferme fur fes pieds.

Obfervation pour combattre l'efpadon avec l'épée.

retirer en garde, comme il eft dit pagë 93, & hors de mesure.

Autres jeux d'efpadon & différentes gardes; manière de les combattre avec la pointe feule.

Il fe trouve des efpadonneurs qui fe mettent en garde la main tournée tierce, avec la pointe baffe, le bras droit étendu à la hauteur de l'épaule, & droits fur leurs jambes.

Le pointeur doit être muni d'une bonne lame, & lorfqu'il aura à faire contre l'efpadonneur, que ce foit dans un lieu étroit autant qu'il fera poffible; s'il étoit obligé de le combattre dans quelque lieu fpacieux, il doit obferver de ne l'attaquer que par des demi-bottes, en tournant autour de lui, comme il eft dit, pages 94,98 & 99. Si l'efpadon-haute, le poignet à la hauteur de la hanche & le

neur doubloit ou triploit fes coups en avançant, le pointeur feroit retraite, lui marquant de petites feintes, & ripoftera à fond, droit au jour, en fuivant la lame d'efpadon à toutes les occafions. Si l'efpadonneur tiroit des coups de pointe, des coups au vifage, ou des coups de ventre, le pointeur parera de prime touts lefdits coups dans le principe qu'il eft dit page 96, & ripoftera à fond droit de prime.

Coup de téte ou coup d'eftramaçon combattu par la pointe.

te

Le pointeur dans fa garde, l'efpadonneur venant à tirer le coup de tête, je fais oppofer dans le même temps le fort du tranchant de l'épée, nue ferme depuis la pointe jufqu'à la garde en ligne traverfante deffous fa lame, le poignet haut, les ongles en-deffous tournés vis-à-vis lui, avec la pointe un peu plus baffe que le poignet, & le coup paré, tirer brufquement de feconde ou de prime, avançant fur lui en faifant le plongeon, la têre baffe, puis redoubler fans dégager ni changer de fituation, avançant le pied droit & traînant le pied gauche, enfuite faire retraite pour fe remettre dans fa garde ordinaire, l'épée non engagée & hors de mesure.

Ce coup fe pare auffi en retirant la tête en arrière, efquivant comme à la page 94. Coup de ventre, coup de vifage, & le coup de pointe, combattus, parés & ripoftés par le pointeur.

Le pointeur dans la garde oppofée à l'efpadon & en mefure, lorfque l'efpadonneur vient à lui détacher le coup du ventre, coup du vifage, ou tirer un coup de pointe, dans le même temps je fais oppofer le fort du tranchant de l'épée, tenue ferme depuis la pointe jufqu'à la garde, le poignet audeffus du front & tourné de prime, les ongles endeffous avec la pointe baffe, le bras étendu, de forte que la lame couvre tout le devant du corps & du visage, & foit entièrement oppofée à l'efpadon, ayant même la tête penchée fur l'épaule droite pour regarder l'ennemi en face. Le coup qu'il aura tiré étant paré, lui ripofter auffitôt brufquement ferme le long de la lame, la main droite la première comme elle eft tournée, & fans dégager, redoubler le coup de prime foutenu au dedans des armes, en avançant fur lui, faifant fuivre le pied gauche après le pied droit, enfuite fe Equitation, Efcrime & Danfe,

D'autres fe tiennent la pointe de leur efpadon

corps retiré en arrière.

D'autres fe tiennent le corps tout à découvert, tenant leur épée droite à la hauteur de l'épaule, la pointe en avant, droits fur leurs jambes & la tierce toute effacée.

Et d'autres fe tiennent en garde, le bras droit retiré, la main à la hauteur du flanc gauche, la pointe de leur efpadon au dehors de l'épaule gauche, la hanche droite cavée, le jarret gauche tendu, le genou droit plié, & les deux talons écartés l'un de l'autre de la longueur de deux femelles.

Les jeux defdits efpadonneurs dont les gardes font expliquées ci-deffus, font de faire rouler à tours de bras leur efpadon en avançant ou en reculant, faifant de grands mouvements pour avoir plus de force à frapper les coups fimples ou coups doublés qu'ils veulent porter, foit du bas en haut du haut en bas, ou en ligne traverfante. Garde du pointeur pour combattre ces jeux d'efpadon

neurs.

Le pointeur doit avoir le bras droit pendant à côté de la cuiffe, tenant fon épée droite, la pointe en avant, les ongles en-deffus, les jarrets pliés, le corps en arrière porté fur la partie gauche, les talons écartés l'un de l'autre au plus de la longueur d'une femelle, & hors de mefure; dans cette attitude je fais attaquer l'efpadonneur comme il eft dit, & lorfqu'il tire du bas en haut, le coup efquivé, tirer ferme de quarte coupée deffous les armes, de feconde ou de prime, s'il tire de haut en bas, tirer brufquement le coup de quarte haute, droit au corps ou dans le vifage; après le coup d'efpadon efquivé, & s'il tire en ligne traverfante, parer comme à la prime & ripofter de même prime.

Le pointeur dans cette garde & celle de la prime peut encore, comme il est dit, parer les coups de l'efpadonneur avec une canne tenue de la main gauche, & lui ripofter ferme, droit au corps ou à la tête dans le même temps de la parade, on du coup efquivé, fuivant l'occafion. Il n'y a point d'efpadonneur que cette manière de combattre

n'embarraffe fort.

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peau ; & l'ayant mis fur fa tête, je fais retirer le bras gauche de la manche de fon habit, le bras droit reftant dans l'autre manche, & l'envelopper de tout le corps dudit habit, à la réferve des bafques qui restent pendantes, pour fe garantir le ventre & les jarrets; enfuite le pointeur fe met en garde, le corps bas, avec la main haute & tournée de prime, les ongles en-deffous, la pointe baffe & ferme fur fes pieds.

Dans cette garde, je fais attaquer l'efpadonneur par des demi-bottes & des appels du pied en tournant autour de lui, & dans le même temps qu'il détache un coup, tirer ferme de prime, la main haute, l'épée oppofée à fa lame, en ferrant la mefure, & redoubler plufieurs coups foutenus fans dégager, puis fe retirer en garde dans la même

attitude.

Rufe du pointeur contre les fléaux brifes, fléaux à battre du grain, & contre les bâtons à deux bouts; armes très-dangereuses, fi on ne fçavoit s'en défendre.

Les fléaux brisés font faits de cinq ou fix bâtons, de la longueur d'environ un pied chacun, attachés bout à bout avec de petits chaînons de fer, & y ayant au dernier bout une boule d'acier de la pefanteur d'une demi-livre ; de forte qu'un homme en peut battre dix avec un fléau briffe; car étant en train d'aller, il pare des pierres jettées à tour de bras.

Manière de combattre les fléaux & bâtons. Etant en campagne & ayant malheureusement à faire à ces fortes d'armes, il faut s'éloigner hors de leur portée & ôter fon habit, fous prétexte qu'il embarraffe, puis le tenir par le milieu du dos avec la main gauche, toujours reculant l'épée à la main, & dans le temps que le fléau ou le bâton fait le moulinet rapidement, étant à certaine diftance, jetter de toutes fes forces l'habit deffus ladite arme, qui arrêtera le moulinet, & auffitôt fe jetter brufquement fur l'ennemi, pour lui ôter fon arme, en lui préfentant la pointe de l'épée fur le

corps.

Ces armes fe combattent encore étant hors de mefure, & que l'on peut avoir un fouer à la main, en allongeant le coup de fouet fur lefdites armes, dans le temps même du moulinet, & pareillement jettant quelque chofe de lourd bien attaché au bout d'une corde fine dans le moment du mouvement defdites armes.

Piques, hallebardes, bayonnettes au bout du fufil, grandes fourches & broches de fer combattues par la pointe feule.

Si on étoit obligé d'avoir affaire à ces fortes d'armes, on fe tiendra dans fa garde ordinaire, expliquée page 5 & pages fuivantes, en effaçant bien fa tierce, & lorfqu'on viendra à tirer à bras accourci fur lui, je le fais dans le même temps

parer en bandolière avec le fort du tranchant de l'épée, d'un coup ferme depuis la pointe ju qu'à la garde, en raccourciflant un peu le bras, la main tournée de quarte, les ongles en-deffus, jettant le coup de pique de côté en en-bas, & coulant brufquement auffitôt le pied gauche par derrière le pied droit de la longueur d'une femelle, efquivant le corps en tournant à gauche dans le même temps de la parade, pour avoir plus de force à parer le coup, lequel auffitôt paré, jetter fubti lement la main gauche fur ladite arme, le bras tendu pour l'éloigner de foi, avançant fur l'ennemi, en lui préfentant la pointe de l'épée fur le corps, tenant toujours ferme ladite arme de la main gauche écartée du corps, & s'il fe trouve abfolument forcé, tirer le coup de quarte à fond.

Lefdits coups de piques, hallebardes & fourches de fer, peuvent encore fe parer de la parade de prime, expliquée, avec la pointe baffe, en efquivant le corps, comme il vient d'être dit, & coulant dans le même temps le pied gauche par derrière le pied droit de la longueur d'une femelle, oppofant la main gauche dans le principe deflites pages 37 & 39, & le coup paré, jetter fubtile ment ladite main gauche fur l'arme, le bras étendu, puis repaffer le pied gauche à côté du pied droit, en préfentant la pointe fur le corps de l'ennemi, ou lui tirer le long de ladite arme droit de prime.

Pour combattre ceux qui n'ont point appris à tirer des

:

arines.

Il fe trouve des perfonnes qui n'ont jamais appris à tirer des armes, & qui tirent rapidement à bras raccourci, en avançant toujours fur vous fans aucune mesure, ce qui feroit fort dangereux, fi on ne fçavoit fe garantir; voici la manière de les com. battre je fais caver la hanche droite extrèmement, le corps bien en arrière, & effacer entièrement la tierce, ayant la main droite à la hauteur de l'épaule, & tournée demi-quarte, préfentant la pointe en avant; & lorfque l'ennemi vient à tirer à bras raccourci, il faut parer ferme en bandolière depuis la hauteur de l'épaule jufques vis-à-vis le bouton de la culotte, du fort de l'épée, tenue roide depuis la pointe jufqu'à la garde, retirant le bras à foi, oppofant la main gauche en avançant dans le même temps de la parade, un grand pas fur l'ennemi, ladite main oppofée comme à la p. 29, & tirer ferme de quarte droit au corps, ou aller au défarmement de quarte, il faut fur toutes chofes, parer de la forte lefdits jeux en avançant fur eux, la main gauche oppofée, attendu qu'ils ne pen vent plus dégager leur épée (Voyez fig. 45 & 46, la manière de combattre ceux qui portent une lan; terne fourde.

GARDE-SALLE. Voyez PRÉVÔT.

M.

MAITRE en fait d'armes, celui qui enfeigne

l'art de l'efcrime, & tient falle ouverte; où il donne des leçons de fon art.

Les maîtres en fait d'armes compofent une des communautés de Paris qui n'ont point de rapport au commerce. Elle a fes ftatuts que l'on trouvera dans le dictionnaire de jurifprudence.

MASQUE. On a quelquefois pouffé la précaution jufqu'à porter un mafque pour fe garantir des coups qui peuvent être portés au vifage lorfqu'on s'exerce à l'art de l'efcrime. Il eft vrai que ceux qui font encore peu verfés dans cet art peuvent b'effer leur adverfaire en tirant mal, ou fe faire bleffer en relevant une botte mal parée; cependant on n'en fait aujourd'hui aucun ufage. (V. fig. 62 ). MESURE être en ), c'eft être à portée de frapper l'ennemi d'une eftocade & d'en être frappé. On appelle tirer d'épée ferme, lorfqu'on détache une botte en mefure, de forte que tierce en mefure ou tierce de pied ferme eft la même chofe, puifque dans l'un & l'autre cas, c'eft allonger une eftocade, fans qu'il foit néceffaire de remuer le pied gauche.

Pour connoître fi l'on eft en mefure, il faut que la pointe de votre épée puiffe toucher la garde de celle de l'ennemi, étant en garde de part & d'autre.

MESURE (entrer en ), c'eft approcher de l'ennemi par un petit pas en avant. Il se fait en avançant le pied droit d'environ fa longueur, & en faifant fuivre autant le gauche.

MESURE (être hors de), c'eft être trop éloigné de l'ennemi pour le frapper & pour en être frappé. On connoît fi l'on eft hors de mefure, lorfqu'étant en garde de part & d'autre & fans allonger le bras, la pointe de votre épée ne peut pas toucher la garde de l'épée de l'ennemi.

che droite cavée, & les épaules effacées pour être en état de parer & de tirer.

III. Etant en garde & éloigné de l'ennemi, je fais pafler le pied gauche devant le pied droit de la longueur d'une femelle, les bras étendus, l'épée devant foi; il faut que le poignet droit foit à la hauteur de la bouche & tourné de quarte, les le corps ongles en deffus, la pointe plus baffe, ferme; & repaffer dans le même temps le pied droit devant le pied gauche de la longueur de deux bonnes femelles fur la ligne droite, vis-à vis l'ennemi; puis ayant rejoint l'épée dans la garde or dinaire, l'attaquer vigoureusement.

IV. Etant en garde hors de mesure, je fais avancer en gliffant le pied gauche de la longueur d'environ une femelle, fans remuer le pied droit qui refte ftable, toujours le corps bien en arrière & l'épée devant foi, afin que l'ennemi ne s'apperçoive pas de la mesure qu'on a fur lui; & dans le même temps qu'il fait un mouvement pour avancer ou pour reculer, lui tirer vigoureufement le long de la lame le coup foutenu.

Manière de rompre la mesure.

1. Etant en garde & obligé de rompre la mesure, je fais retirer le corps en arrière, la main droite la dernière, l'épée devant foi, & gliffer le pied droit en l'approchant du pied gauche, fans remuer ce dernier pied, reftant toujours ferme à terre, la hanche cavée & les genoux pliés, afin, l'ennemi venant à tirer, d'être en état de parer en lâchant le pied gauche en arrière, ou de tirer s'il faifoit un mouvement pour reculer, ayant la longueur de plus d'une femelle de mefure fur lui, à fon infçu, ce qui eft le moyen de le furprendre.

ferme, & gliffer brufquement le pied gauche en arrière de la longueur d'un bon pied, en tirant le long de la lame le coup bien foutenu.

II. Quand l'ennemi court en avant & qu'il eft MESURE (rompre la ), c'eft s'éloigner de l'entrop près pour lui tirer, je fais refter le pied droit nemi par un petit pas en arrière. Il fe fait en reculant le pied gauche d'environ fa longueur, & en faifant fuivre autant le pied droit; on rompt ordinairemement la mesure quand on n'eft pas fûr de bien parer & pour attirer l'ennemi.

MESURE ( gagner la), c'eft avancer fur l'en

Demi.

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III. Si l'ennemi avance avec trop d'impétuofité je fais reculer le pied gauche de la longueur d'une femelle, & fuivre le pied droit en trainant, la main la dernière, l'épée devant foi, le corps ferme & porté fur la partie gauche, avec la han che droite cavée & les épaules effacées.

IV. Après avoir tiré à l'ennemi, s'il vous pour fuit, après avoir paré, je fais faire retraite la main la dernière, c'eft à-dire, le corps partant le premier en arrière, en paffant le pied droit derrière le gauche, les bras & les jambes tendus, l'épée devant foi, le poignet haut, & baiffant la pointe, comme il eft dit, les ongles en deffus, avec les épaules effacées; pus ayant repaffe le pied gauche derrière le droit dans la même attitude, fe remettre dans fa garde ordinaire.

Ayant le foleil devant les yeux lors d'une affaire férieufe, on court rifque d'y fuccomber fi on ne fçait la manière de tourner autour de fon ennemi pour gagner le terrein avantageux. Voici pour y Qqij

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