Page images
PDF
EPUB
[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

11, & celle horisontale qui tend à faire reculer l'a-
nimal par 18.

Enfin lorfque l'angle que fait la rêne avec l'hori-
fon eft de 45 degrés, & que l'obliquité de la tête
de l'animal fait auffi un angle demi-droit avec l'ho-
rifon, mais le nez à terre, on aura P: F: V: H::
50: 18: 13:13 environ; on trouvera de la même
manière d'autres rapports pour d'autres cas comme
la table l'indique, & fuivant les différentes valeurs
qu'on donnera à celle a, b, n, m, & celle que

T'expérience aura donnée pour P. (M. Dez, profeffeur de mathématiques à l'école royale militaire).

MOUVEMENT. Cheval qui a un beau mouvement. Cette expreffion défigne particulièrement la liberté du mouvement des jambes de devant, lorfqu'en maniant il les plie bien. On fe fert du même terme pour défigner la liberté de l'action de la main en avant, lorfque le cheval trottant par le droit, fe foutient le corps droit & la tête haute, & qu'il plie les jambes de devant. On dit auffi un mouvement dur.

N.

NUD. Monter un cheval à nud, c'est le monter fans felle & fans étriers, & fans couverture.

O.

ONGLES du poing de la bride, c'eft la différente fituation des ongles de la main gauche du cavalier, qui donne au cheval la facilité de faire les changements de main, & de former fon partir & fon arrêt, parce que le mouvement de la bride fuit cette pofition des ongles. Pour laiffer échapper un cheval de la main, il faut tourner les ongles en bas. Pour le changer à droite, il faut les tourner en haut, portant la main à droite. Pour le changer à gauche, il les faut tourner en bas & à gauche ; & pour arrêter le cheval, il faut tourner les ongles en haut & lever la main.

OREILLARD. Epithète qu'on donne aux che vaux qui ont la naiffance ou le bas de l'oreille trop bas, ou qui l'ont trop large, ou qui agitent trop les oreilles, qui les branlent à chaque pas, à chaque temps, à chaque mouvement qu'ils font.

OREILLE. Les oreilles du cheval doivent être petites, délieés & bien placées. Les chevaux qui les ont trop épaiffes, larges & pendantes s'appellent oreillards. Pour être bien placées elles doivent être au haut de la tête, peu diftantes l'une de l'autre ; &, lorfqu'un cheval marche, il doit porter les pointes des oreilles en avant, ce qu'on appelle oreille hardie.

OUTRÉ. Cheval pouffif outré, eft celui qu'on rend fi pouffif à force de travail, qu'il eft impoffible de le guérir. On dit auffi cheval outré, cheval à bout, cheval épuifé d'haleine, en parlant d'un cheval dont la fatigue a épuisé les forces. Voyez POUSSIF.

OUTRER. C'est laffer, fatiguer démesurément un cheval. Outrer trop les chevaux, c'eft rifquer de les rendre pouffifs.

OUVERT, ou bien ouvert du devant ou du derrière, fe dit d'un cheval dont les jambes de devant ou de derrière font fuffifamment écartées l'une de l'autre.

P.

PAYS. Cheval de pays, eft un cheval provenant de père & de mère du pays même; on dit qu'un cheval n'eft bon qu'à aller par pays, quand il n'a pas grande reffource, mais qu'il marche commodément.

PALEFROI. Cheval de parade & de pompe fur lequel les princes & les grands feigneurs faifoient leur entrée. On le dit auffi des chevaux fur lefquels les femmes étoient montées. Autrefois on diftinguoit les chevaux en trois manières. Les deftriers étoient les grands chevaux de bataille. Les palefrois étoient des chevaux de pas pour voyager à l'aife. Les Rouffins étoient des chevaux de fomme pour porter le bagage.

PARTAGER les rênes, c'eft prendre une rêne d'une main & l'autre de l'autre main, & conduire ainfi fon cheval.

PARTIR. Faire partir un cheval, ou le faire échapper de la main, c'est le pouffer avec impétuofité. On dit faire partir un cheval de bonne grace. On dit auffi partez, pour dire pouffez & piquez votre cheval. Un beau partir de la main fe dit de la courfe qn'on fait faire au cheval fur une ligne droite, fans qu'il s'en écarte ou qu'il fe traverse. Entre le partir & l'arrêt de ce cheval, il y a bien 300 pas. Cheval qui a le partir prompt, & l'arrêt jufte. Autrefois que les académies étoient gouvernées par des écuyers italiens, on faifoit un verbe actif du mot partir, & on difoit partez ce cheval, partez le droit; aujourd'hui on lui joint le verbe auxiliaire, & on dit faire partir, ou on fe contente de dire partez de la main, partez droit. Pour faire partir un cheval de bonne grace, il faut baifler la bride de trois doigts, en tournant les ongles en bas, & appuyer délicatement les talons, ou feulement le gras des jambes. Partir & échapper font deux verbes fynonymes dans le manège.

PAS fe dit de l'allure d'un cheval la moins vite & la moins élevée, quand il lève en même temps fes jambes diamétralement oppofées, une devant & l'autre derrière; ce qui eft le mouvement du, trot. On dit : ce cheval à un beau pas. Achever au pas une demi-volte. Commencer une leçon au pas, & la finir de pas. On dit auff élégamment commencer une leçon au pas & la finir au pas. Ces ex. preffions promener où mener un cheval de pas, de trot, de galop, ont été introduites par les an ciens écuyers italiens, au lieu de dire au pas, au trot, au galop. On les trouve néanmoins fréquem ment employées dans des traités modernes de manège. Quand on apprend à un cheval à changer de main; que ce foit d'abord au pas, puis au trot, enfuite au galop. On dit auffi un bon cheval de pas, qui obéit au pas, qui a un pas relevé. On ap pelle auffi un pas averti, ou un pas écouté, un pas d'école réglé & foutenu. M. de Labreue difoit dans

&

le

[ocr errors]

le même fens un pas racolt, dérivé apparemment de l'italien raccolto; mais ce terme n'a point été adopté par l'ufage. Un pas écouté ou d'école ou averti, fe dit lorfque le cavalier promène fon cheval dans la main & dans les talons. Un pas raccourci eft lorfque le cheval écoute les talons; demeure balancé entr'eux, fans fe jetter ni fur l'un, ni fur l'autre ce qui arrive quand il prend finement les aides de la main & des talons. Un pas & un faut, eft un manège par haut d'un cheval qui entre deux cabrioles marque une courbette, qui, en cette occafion, eft appellée un pas. Deux pas & un faut, eft un manège compofé de deux courbettes terminées par une cabriole. A chaque cabriole, ou après deux cabrioles que le cheval a faites, il lève le devant, & les hanches fuivent separant ou ruant à la fin de chaque faut. On achemine le cheval qui a de la difpofition à ce manège par les aides de la main, du gras des jambes, du poinçon & du talon, qui doivent être employées à propos pour lui faire lever le devant & le derrière, & lui donner un bon appui,

DU PAS. (LA Guérinière ).

Quoique je regarde le trot comme le fondement de la premiére liberté qu'on doit donner aux chevaux; je ne prétends pas pour cela exclure le pas, qui a auffi un mérite particulier.

Il y a deux fortes de pas le pas de campagne & le pas d'école.

Nous avons donné la définition du pas de campagne dans le chapitre des mouvements naturels, & nous avons dit que c'est l'action la moins élevée, & la plus lente de toutes les allures naturelles, ce qui rend cette allure douce & commode, parce que dans cette action, le cheval, étendant fes jambes en avant, & près de terre, il ne fecoue pas le cavalier, comme dans les autres allures, où les mouvements étant relevés & détachés de terre, on eft continuellement occupé de fa pofture, à moins qu'on n'ait une grande pratique.

Le pas d'école eft différent de celui de campagne, en ce que l'action du premier eft plus foutenue, plus raccourcie & plus raffemblée; ce qui eft d'un grand fecours pour faire la bouche à un cheval, lui fortifier la mémoire, le rapatrier avec le cavalier, lui rendre fupportable la douleur & la crainte des leçons violentes qu'on eft obligé de lui donner pour l'affouplir, & le confirmer à mesure qu'il avance dans l'obéiffance de la main & des jambes. Voilà les avantages qu'on tire du pas d'école; ils font fi grands, qu'il n'y a point de cheval, quelque bien dreffe qu'il foit, auquel cette leçon ne foit très-profitable.

Mais comme un jeune cheval au fortir du trot, où il a été étendu & allongé, ne peut pas fitôt être raccourci dans une allure raffemblée, comme celle du pas d'école ; je n'entends pas non plus qu'on le tienne dans cette fujettion, avant qu'il y ait été préparé par les arrêts & les demi-arrêts dont nous Equitation, Efcrime & Danfe.

parlerons dans le chapitre suivant.

C'est donc au pas lent & peu raccourci, qu'il faut mener un cheval qui commence à favoir trotter, afin de lui donner de l'affurance & de la mémoire; mais afin qu'il conferve au pas la liberté des épaules, il faut le mener fur de fréquentes lignes droites, en le tournant, tantôt à droite, tantôt à gauche, fur une nouvelle ligne, plus ou moins longue, fuivant qu'il fe retient ou s'abandonne.

Il ne faut pas tourner tout le corps du cheval fur ces différentes lignes droites, mais feulement les épaules, en le faifant marcher en avant, après l'avoir tourné. Cette manière de tourner les épaules au pas fur de fréquentes lignes droites aux deux mains indifféremment, fans aucune obfervation de terrein, que celle de tourner & aller droit,fuivant la volonté du cavalier, eft bien meilleure que celle de mener un cheval fur un cercle; parce que, fuivant cette méthode, on tient toujours les hanches fur la ligne des épaules; & fur la ligne du cercle, le cheval eft couché & hors de la ligne droite. Il faut pourtant revenir au cercle, lorfque le cheval fe roidit, s'endurcit, ou fe défend à une main: c'eft le feul remède, auffi le regardai-je comme un châtiment; & c'eft pour cela que je confeille de remettre à la longe tout cheval qui fe défend dans les commencemens qu'on le dreffe: cette punition fait plus d'effet, & corrige plus un cheval, que touts les châtiments qu'on pourroit lui faire en liberté.

Quoique la leçon de mener un cheval fur de nouvelles & fréquentes lignes droites foit excellente pour former un cheval à tourner avec facilité, il faut, quand il fera obéiffant à cette leçon, & qu'on en voudra faire un cheval de promenade, le mener fur une longue & feule ligne droite, afin de lui donner un pas étendu & allongé, le tournant feulement de temps en temps pour lui conferver l'obéiffance de la main, & la foupleffe des épaules. Mais il faut pour cela le mener en pleine campagne; le terrein d'un manège est trop borné.

Si on s'apperçoit que le pas foit contraire au naturel d'un cheval pareffeux & endormi, parce qu'il ne fera point encore affez affoupli, il faudra le remettre au trot vigoureux & hardi, & même le châtier des éperons & de la gaule, jufqu'à ce qu'il prenne un pas fenfible & animé. (La Guérinière).

DU PAS D'ÉCOLE. (DUPATY).

Ce n'est point à une allure prompte & étendue qu'on peut commencer à placer le cheval: plus il il va vite, plus il eft difficile de le maintenir dans fon equilibre. Il falloit donc trouver une démařche dans laquelle le cheval, étant uni, bien d'accord, placé felon les indications de la belle nature, pût développer fes membres les uns après les autres, & fléchir chaque articulation felon les defirs du cavalier inftruit & adroit.

Le pas
d'école eft un pas plus foutenu, plus rac-
Ff

courci & plus cadencé que le pas naturel du che-biles, n'étant plus excitées à fe porter en avant ; & val. La main du cavalier doit enlever & placer le devant, tandis que fes jambes accélèrent les mouvements des hanches; mais il ne faut pas employer de force ni dans l'aide de la main, ni dans celle des jambes.

Le cheval n'exécute bien le pas d'école, qu'en fe foutenant comme de lui-même & fans avoir be

foin d'ètre excité par les efforts de l'homme; car il eft à craindre, fi on travaille trop de la main, que l'animal ne fe retienne & ne fe décide pas; & fi on agit avec trop de force dans les cuiffes & dans les jambes, alors au lieu de tenir le cheval en équilibre, on le jette fur les épaules, ce qui arrive toutes les fois qu'on veut chaffer le cheval avec vigueur. En effet, cette force de cuiffes détruit l'ensemble & le liant qui doit exifter dans l'accord de l'homme & du cheval, elle donne aux hanches trop d'action: & comme le cheval n'a pas le temps de fe placer, ni de garder son équilibre, il s'atterre, & manie fur les épaules.

Il faut donc, pour bien exécuter ce pas, que le cheval foit d'abord bien placé, & que l'action des jambes de l'homme ne donne point à l'animal un degré de mouvement dans lequel il ne fe foutiendroit pas il faut de plus que le cheval, fe trouvant à l'aife, c'est-à-dire point trop comprimé, puiffe éflayer de lui-même à fe maintenir bien placé. Toutes les fois qu'on fermera les cuiffes avec force, on doit favoir qu'on ôte au cheval la liberté des muscles, qui, fe trouvant ferrés par des corps étrangers, ne peuvent plus agir qu'après une violente contraction; & dans prefque touts les cas, la force que nous mettons dans la preffion violente des cuiffes, fait roidir le cheval plutôt qu'elle ne le détermine.

Pour mener un cheval au pas d'école, on commence par s'affeoir en relâchant les cuiffes & les jambes, & en les plaçant fans aucune force, mais de manière qu'elles foient prêtes à fe refermer, fi le cheval eft indécis: le cheval, fe fentant relàché, prend lui-même de l'aifance & du liant. Alors on enlève la tête; on place le col avec une main légére, afin que le cheval foit placé fans trouver d'obftacle qui l'empêche de marcher, & on l'anime par un appel de langue ou par la preffion des jambes. Si en fe portant en avant il ne conferve pas fa tête dans la même élévation, & s'il manie fur les épaules, on l'enlèvera par un tat de la main, qu'on relâchera afin de ne point l'arrêter: infenfi blement il viendra au point de la tenir placée pendant une reprise entière.

L'adreffe confifte donc à maintenir le cheval en équilibre fars le gêner; mais auffi fans lui laiffer une liberté dont il pourroit abuser.

On doit éviter avec foin deux fautes qu'on commet ordinairement contre ce principe.

La première, eft de vouloir affeoir le cheval malgré lui en le retenant trop de la main ; par-là on charge beaucoup fes hanches, qui demeurent immo

on fent que l'animal, fouffrant dans fon derrière, fe découd, perd l'union de la marche, & fe retient au point de ne vouloir plus avancer. Si pour y remedier on chaffe beaucoup, le cheval s encapuchonne au lieu de le grandir, & ne met aucune harmonie dans fon pas.

lorfqu'il a obéi quelque temps, de manière qu'il fe L'autre défaut eft de lui donner trop de liberté déplace abfolument, alonge le col & perd le bon appui. Il faut conduire la tête & le col au degré d'élévation le plus grand, & y tenir le cheval avec la main légère tant que la leçon dure: car û on le place deux minutes, & qu'enfuite on le laiffe aller, on ne viendra jamais à bout de l'accoutumer à la gêne inféparable des premières leçons. S'il ne peut fupporter l'affurance de la main, ayez-la trèsperde. La main fur les chevaux foibles ou trèslégère; mais ne fouffrez point que l'équilibre fe bien mis, ne doit fervir qu'à avifer le devant après l'avoir placé.

Cette allure eft excellente pour touts les che vaux; ils y prennent plaifir : elle convient au cheval de manège comme au coureur. Ce dernier par ticulièrement eft plus fouple & plus adroit, fi on a foin de l'arrondir à cette allure lorsque l'habitude du courre & de la chaffe l'ont enroidi & mis fur les épaules.

DU PAS. (THIROUX ).

Le cheval, dont la maffe repofe fur quatre jambes, ne peut former un pas qu'en les levant tranfverfalement les unes après les autres, c'est-à-dire que, préalablement raffemblé, après avoir élevé de terre une jambe de devant, il en détache celle de derrière qui eft oppofée; qu'enfuite il met en jeu l'autre jambe de devant, & finit par l'autre jambe de derrière: de forte que pour entamer un pas, & jufqu'à ce qu'il foit confommé, le cheval porte alternativement fur trois jambes, qui font une de devant & deux de derrière, ou une de derrière & deux de devant.

On ne croit pouvoir éviter la confufion qu'occafionneroit infailliblement la trop fréquente répé tition, de jambe droite de devant, jambe gauche de devant, jambe droite de derrière, jambe gauche de derrière, qu'en fubftituant à cette redite faftidieufe un numero représentatif de chaque jambe, qui réuniffe l'avantage d'abréger les démonftrations, & de les rendre plus claires. En conféquence, on prie le lecteur de vouloir fe reffouvenir que dorénavant la jambe droite de devant fera défignée par le numero 1; la jambe gauche de devant par le numero 2; la jambe droite de derrière par le numero 3; & la jambe gauche de der rière par le numero 4. D'où il refulte que la jambe 1 a pour tranfverfale la jambe 4, & pour parallèle la jambe 3; comme la tranfverfale de la jambe a eft la jambe 3, qui a pour parallèle la jambe 4.

en

Comment on met un cheval au pas. Retournons actuellement fur la carrière où nous avons laiffé le nouvel élève régulièrement affis fur le centre du cheval; ayant devant lui l'avant-main, ainfi nommé de ce que cette première divifion précède fa main, & derrière lui l'arrière-main, qui tire également fon nom de fa pofition relative à celle de l'homme: connoiffant en outre le pouvoir defpotique qu'il peut exercer fur ces deux portions du cheval, qui fuivent aveuglément, l'impulfion qu'elles reçoivent du mors, chaque fois que la preilion calculée des jambes égales du cavalier les fait cheminer entre les rênes comme au milieu de deux barrières mobiles. Il ne faut pas oublier que, de fon côté, le cheval, les deux colonnes des vertèbres exactement rapportées fur le point du milieu, n'afpire qu'après le moment de faire un pas. Des qu'on fe décide à le lui laiffer entamer, il faut rendre la main, ou, ce qui eft fynonyme en équitation, il faut baiffer la main de la bride, dont la tenue doublée pour le raffembler contient la colonne de devant au centre. Heit très-important, lorfqu'on rend la main, de la faire accompagner par l'avant-bras, autrement, la main baiflee feule mollit la rêne gauche, & laiffe la droite toujours tendue. Le vrai moyen d'éviter un inconvenient auffi dangereux, c'eft de baiffer l'avant-bras, augmentant le creux du deffus du poignet, afin que la main rendue se soutienne au niveau du coude, & conferve en même temps fa direction perpendiculaire à l'arçon de la felle & parallèle à l'encolure du cheval. D'après cette méthode, les deux rénes détendues en même raison lâchent également l ondulation de la colonne de devant, qui met en action les épaules ainfi que les jambes 1 & 2. Alors, libre d'étendre fon avant-main, la colonne de derrière toujours maintenue au centre, conformément au raffembler, par la preffion des jambes égales du cavalier, le cheval lève une jambe de devant. Cette jambe n'eft pas plutôt remife à terre, que le reflux de la colonne de derrière le force d'apporter fous lui la jambe de derrière oppofée. Enfuite le cheval détache fon autre jambe de devant, & c'est par le jeu de l'autre jambe de derrière qu'il termine la combinaifon du premier pas. Si nous fuppofons quejle cheval entame par la jambe 1, il la fait fuivre à l'inftant par la jambe 4, à laquelle fuccè le immédiatement la jambe 2 qui précède feulement la jambe 3; après quoi le cheval fe retrouve poté tel qu'il étoit avant que de s'ébranier. Tant que les jambes égales du cavalier amènent au centre l'ondulation rétrogradée de la colonne de derrière, & tant que la main de la bride permet l'ondulation avancée de la colonne de devant, le cheval, chaffé en avant, eft obligé de marcher. Ainfi, non-feulement les jambes de l'homme ont la propriété d'affermir, par l'enveloppe, les trois points d'appui que leur nouveauté rend fufceptibles d'être dérangés, mais elles fervent encore à donner au cheval,

I

par preffion, le degré d'action néceffaire pour former un pas & le réitérer.

Il eft donc évident que l'opération avec laquelle on détermine un cheval à fe porter en avant, à l'allure du pas, dépend de trois conditions effentielles. La première exige l'affiette la plus fcrupuleufe, afin que le centre de l'homme qui, de la poitrine du piéton, defcend au ventre du cavalier, en raifon de la position qui remonte, chez ce dernier, de la plante des pieds au haut des cuiffes, refte strictement fur celui du cheval. Prefque touts les élèves répondent au reproche qu'on leur fait de laiffer aller leur corps en arrière, lorfque le cheval entame l'action en avant, & de fe porter en avant, foit à l'arrêt du cheval, foit pendant qu'il recule, que ce mouvement eft naturel. Une courte réflexion va leur démontrer que ce mouvement n'eft naturel qu'à l'homme mal affis à cheval. En effet, ceux qui fuivent exactement le confeil de pefer à-la-fois fur les deux points d'appui parallèles du haut des cuiffes, & fur celui triangulaire du croupion, ne font jamais dérangés par les diverfes actions du cheval, fuffent-elles irrégulières comme les fauts de côte, pourvu toutefois que, dans ce dernier cas, l'enveloppe des jambes égales vienne à leur fecours. Mais fans fortir de notre thèfe, le cheval marche-t-il, le croupion rend alors l'office d'une jambe de force qui foutient tout le levier du haut du corps, & s'oppofe au balancement vicieux de cette partie du cavalier. Si au contraire le cheval arrete bruiquement ou recule, les deux appuis des cules fourniffent auffitôt le même fupport, en forte que le centre du cavalier immobile, malgré les variations du cercle fur lequel il eft affis, refste conftamment au deífus du centre du cheval en mouvement. Les avantages qui refultent de cette double combinaifon des deux centres intimement confervés lun fur l'autre, font de facilitet au cheval l'enlever du poids de l'homme, fans que le cavalier fouffre des efforts que fait le cheval pour l'emmener. De plus, le renversement du haut du corps, que néceffite l'affiette obligée du milieu du corps, augmente fenfiblement l'extenfion du bas du corps, en forte que les deux jambes égales acquièrent, avec la faculte de former l'enveloppe, la poffibilité d aller chercher l'arrière-main, & d'en apporter l'ondulation au centre du cheval La feconde condition confifte à rendre la main pour làcher la colonne de devant, & afin que le jeu de l'avant-main, devenu libre, puifle fe communiquer aux mufcles des épaules, ainfi qu'aux jambes i & 2. La dernière regarde les jambes du cavalier, chargées d alimenter le centre du cheval, en y apportant continuellement la colonne de derrière, dont la marche entraine avec elle les jambes 3 & 4, qui, fuivant la progretion du pas, doivent remplacer traniverfalement les jambes 1 & 2. Le concours de ces trois circonftances, venant à l'appui de tout ce qui précède, met le cheval dans l'obligation d'avancer au pas, jufqu'à la rencontre d'ua

« PreviousContinue »