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nationale fut saisie d'un projet de loi destiné à favoriser les Caisses d'épargne et à leur donner une organisation plus en rapport avec les aspirations du pays et les nécessités de notre époque; malheureusement la pusillanimité d'une grande partie de ses membres l'a fait échouer, et il nous faudra attendre des circonstances plus favorables pour obtenir une réforme reconnue de tous points indispensable.

IV

Organisation de la Caisse d'épargne. livret. Le règlement du livret. de titres de rentes.

Le registre matricule et le Retrait de fonds. - Achat La Caisse des dépôts et consignations. - Le maximum du dépôt est trop peu élevé. - Facilités accor

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Un change

La Caisse

Elle est un des remèdes les plus efficaces

Il n'est pas d'organisation plus simple ni plus facile à comprendre que celle des Caisses d'épargne et de prévoyance.

Recevoir les épargnes, les conserver à la charge d'en payer l'intérêt, les restituer ou en opérer la conversion en rentes sur l'État au nom et à la demande du déposant, telle est, en résumé, leur mission. Mais pour accomplir tous ces actes différents, certaines conditions sont requises, de l'observation stricte desquelles dépendent et le bon ordre des Caisses et l'intérêt des déposants.

La première de ces conditions est l'ouverture du compte courant; or, voici comment elle s'obtient :

Lorsqu'une personne se présente à la Caisse d'épargne pour opérer un premier versement, le caissier, assisté d'un administrateur désigné, inscrit sur un registre matricule ses nom, prénoms, profession, âge et demeure, afin que la pro

priété soit clairement établie, et il la fait ensuite signer dans une colonne du registre destiné à cet effet. Un compte courant lui est immédiatement ouvert, où le versement, dont le total ne peut être inférieur à 1 franc ni supérieur à 300, est porté à son crédit, et, en échange, il lui est délivré un livret numéroté, portant ses nom et prénoms, et destiné à l'inscription de toutes les sommes qui seront dans la suite versées ou retirées pour son compte.

Le livret, c'est le contrat qui lie désormais le déposant à la Caisse d'épargne et qui constate sa créance. Par lui, il peut suivre pas à pas et jour par jour les progrès de ses économies, connaître la situation de son compte et se faire une idée exacte de la puissance des petites sommes accumulées.

Cette formalité remplie, le titulaire, muni de son livret, peut désormais faire autant de dépôts qu'il lui plaît jusqu'au jour où, les sommes versées atteignant un chiffre maximum déterminé par la loi, il est invité à le réduire ou à le convertir en rentes sur l'État. D'après la législation actuelle, ce maximum, après avoir été successivement de 3,000, de 2,500 et 2,000 francs, a été réduit à 1,000 francs.

A la fin de chaque année, le livret est réglé; les intérêts, qui varient de 3 à 4 pour 100, sont ajoutés au capital, et le solde, reporté en tête de l'exercice suivant, produit de nouveaux intérêts. Le déposant veut-il, dans le cours de l'année,

retirer une partie de ses épargnes, soit pour en faire un placement plus avantageux, soit pour faire face à des besoins impérieux, rien ne lui est plus aisé.

Il en fait purement et simplement la demande aux administrateurs de la Caisse, qui en prennent acte, et, dans un délai déterminé par le règlement, délai nécessaire pour retirer des caisses de l'État les fonds demandés, il obtient les sommes en possession desquelles il désire rentrer. .

Veut-t-il, au contraire, échanger le montant de ses économies en un titre de rente 5 ou 3 pour 100, la Caisse d'épargne se charge de lui en faire l'acquisition sans frais.

Toutes ces opérations se font par l'intermédiaire de la Caisse des dépôts et consignations, dont l'organisation remonte au commencement du siècle, et qui a, entre autres missions, celle de recevoir les fonds des Caisse d'épargne et de les faire valoir.

Car il ne faut pas croire que les Caisses d'épargne conservent dans un coffre-fort les sommes qu'elles reçoivent. Comment, en effet, pourraientelles servir un intérêt aux déposants, si elles ne faisaient elles-mêmes des bénéfices? Or, ces bénéfices, elles les obtiennent en remettant à l'État, qui les fait fructifier, les économies que viennent chaque semaine leur confier les titulaires des livrets. L'Etat, à son tour, se sert des fonds des Caisses. d'épargne pour alimenter les grands services publics, pour entretenir les travaux d'utilité générale

et pour répandre dans le pays le mouvement et l'activité par l'ouverture de nouvelles routes ou l'entretien des canaux et des ports.

De la sorte, rien ne se trouve perdu, et la modeste épargne du travailleur va rejoindre les gros capitaux du riche pour produire et améliorer. C'est ainsi que l'État est en mesure de payer une rémunération à toutes ces sommes, petites ou grandes, qui lui parviennent par le canal des Caisses d'épargne, et que celles-ci répartissent à chaque titulaire la part d'intérêt qui lui revient relativement à la somme de ses économies et au temps pendant lequel il les a laissées en dépôt.

Il m'est souvent arrivé d'entendre de braves ouvriers ou cultivateurs se plaindre de ne pouvoir déposer plus de 1,000 francs sur leur livret.

« Quand l'époque de la moisson est passée, me disaient-ils, que nous sommes parvenus à mettre de côté 2 ou 3,000 francs dont nous n'avons que faire pour quelques mois, nous serions bien aises de les confier à la Caisse d'épargne. Ils seraient là en sûreté, et, quand reviendraient les semailles, nous serions enchantés de les reprendre pour travailler. »

Et, en effet, la Caisse d'épargne n'est, pour la plupart des titulaires de livrets, qu'une caisse de dépôt où ils accumulent petit à petit ce qu'ils ont pu économiser sur leurs salaires. Dès qu'une occasion favorable s'offre à eux, qu'un lopin de terre est à vendre ou qu'une petite opération avantageuse se présente, ils retirent aussitôt leur

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