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Les psychologues et les physiologistes, en se livrant à l'observation exclusive des opérations de l'entendement ou à celle des fonctions animales, ne saisissent dans leur travail de décomposition qu'un fragment de vérité. A ces méthodes Fornes lilentité du moi indivisible écha; pe. Le fot puissant de la vie traverse nos catégories et nos disciplines sans plus s'y arrêter que les vagues de la mer aux réseaux du pécheur. L'être humain ne se laisse point parta_er ainsi. Quoique très-complexe dans son rganisine, il est homogène dans son essence; l'action continue en lui de l'esprit sur le corps et du corps sur l'esprit ". l'en avertit assez. A la mort seule appartient de dise, dre ce que la vie a voulu si mystérieusement cone fondre et unir. Étudions done le phén me

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tiques, que voyons-nous, qu'entendons-nous? Des vagissements plaintifs, expression d'une sensation douloureuse causée par le contact de l'air atmosphérique qui frappe subitement ses organes délicats, jusque-là préservés; puis aussitôt l'impulsion qui pousse le nouveau-né sur le sein de la femme pour y chercher l'apaisement de sa première faim. Ces deux manifestations se rapportent à l'instinct de conservation ou d'égoïsme. Peu de jours après on verra l'enfant tourner ses regards vers les objets qui bui plaisent, leur sourire, tendre la main vers eux. Ce qui l'entraine ainsi vers les formes extérieures, c'est l'instinct d'attrait ou de sympathie, magnétisme occulte, rayon voilé du grand foyer d'amour qui échauffe et anime I univers. Ces deux tendances invincibles, inhérentes à la vie, sont le principe de toute activité. Favorisées ou réprimées, bien dirigées ou faussées, elles prennent tous les caractères, déterminent la nature des passions, des vices, des vertus; elles fécondent ou stérilisent les facultés.

L'étude de l'instinct d'égoïsme, nous fera

connaître ce que l'homme se doit à lui-même. Dans l'étude de l'instinct de sympathie nous découvrirons la raison de ses devoirs envers son semblable.

Le juste équilibre de ces deux forces observées aux premières lueurs de l'existence, et dont l'une nous pousse hors de nous, tandis que l'autre nous y ramène; dont l'une, pour me servir d'un terme scientifique, est centrifuge et l'autre centripète (2), composent cette vertu suprême de justice que l'on peut considérer comme la loi de gravitation de l'âme humaine, loi universelle, dont l'accomplissement volontaire est le devoir tout ensemble et le bonheur de son existence terrestre, et hors de laquelle il n'est pour elle que perturbation,

erreur et souffrance.

CHAPITRE IV.

INSTINCT DE CONSERVATION

OU D'ÉGOÏSME.

Tout ce qui était en mof tendait à me conserver et marquait par cette conspiration générale de toutes les parties de la nature à une même fir, cette unité souveraine et ineffable dont j'avais tiré mon origine. SAINT AUGUSTIN.

L'instinct de conservation, le premier éveillé dans l'homme, lui marque suffisamment qu'il doit vouloir son propre bien. C'est là une de ces évidences qu'il serait oiseux de s'attacher à démontrer. Mais ce bien, quel est-il? Comment le définir? Dans la généralité de l'abstrac

tion, l'etre et le bien ne sont qu'un. Suivre la loi qui a présidé à sa formation, aller à sa fin (2), c'est la notion la plus étendue et la plus juste du bien. Applicable à tout, à l'espèce et à l'individu, c'est le seul bien que nous puissions concevoir pour le minéral, pour la plante, pour l'animal; c'est le bien commun à l'orbe lumineux qui parcourt l'espace, et à l'infusoire imperceptible qui naît et meurt dans une goutte d'eau. Mais nous avons vu qu'il est en outre un bien particulier à l'homme; car les êtres dénués de sensibilité, de volonté ou de liberté, fatalement poussés vers leur fin, selon le rigoureux enchaînement de l'ordre physique, ne connaissent pas le bien moral qui n'est autre chose que le devoir accompli, tandis que l'homme, au contraire, et l'homme seul sur le globe, se voit investi de la dangereuse prérogative et de l'insigne puissance d'entraver ou de seconder la nature, de transgresser ou de suivre ses lois; puissance d'où dérive pour lui le devoir, c'est-à-dire, selon qu'il l'observe ou le viole, le bien cu le mal moral.

Tout autre bien est indigne de lui; il s'égare

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