les bras ont été multipliés pour ne pas grossir le nombre des figures séparées, et que tous ces attributs sont significatifs. Demandez aux Bonzes quelle est la première intention de toutes ces piéces : vous ne tirerez d'eux que des histoires misérables. Cependant que pouvoit signifier une clé dans l'origine de l'établissement, sinon l'ouverture ou de l'année, ou d'une foire ou des séances de la justice, ou de quelque opération publique? Le sens en étoit déterminé par le concours d'une épée, d'une balance, d'un feuillage propre à certaine saison. La première destination de ces signes ne sauroit être obscurcie par l'ignorance des peuples qui dans l'habitude de les voir toujours paroître au plus bel endroit des assemblées de religion, y ont peu-à-peu attaché des idées accessoires des vertus imaginaires, et des histoires extravagantes. SECOND ECLAIRCISSEMENT J Sur les Plantes d'Egypte. 'AI rapproché avec quelque soin les Textes des Auteurs anciens et modernes qui ont parlé des plantes particulières à l'Egypte en voici les citations et le résultat, sans les Textes mêmes, qui auroient trop grossi ce petit Ouvrage. Voyez Hérodote. Euterp. num. 54. Strabon Georgr. l. 17. "Diodor. Sical. l. 1. pag. 3o. Hanow. Wechel. Theophrast. lib. 4. Athence, lib 3. c. 1. Plin. hist. nat. lib. 13. c. 17. Idem. lib. 18. c. 12. Prosper. Alpin. de plant. Ægypt. cum. notis Vestling. Salmasii Plin. exercitation. in. Solin. Pauli Hermanni Paradis. Batav. page 205, au mot Nelumbo. Hort. Malabar. tom. 2. pag. 59. et suiv. au mot Tamara. L'Egypte de Dapper; celle de M. de Maillet. Un extrait de Mémoires manuscrits de M. Lippi, botaniste, à la suite de M. du Roule, ambassadeur en Ethiopie : lequel m'a été communiqué par M. Bernard de Jussieu, et se trouve parfaitement d'accord avec le récit fait au même M. de Jussieu, par M. Vandermonde, docteur-régent en la faculté de médecine de Paris, touchant l'u sage qu'on fait à Quanton et à Macao de la farine tirée de la racine de Nelumbo." Voici ce qui résulte de leurs différentes descriptions. L'Egypte avoit cinq ou six plantes singulières : 1.° Une espéce de Jonc dont on apprit avec le tems à employer l'écorce pour en faire de la corde, des toiles, et du papier. Nous ne sommes point sûrs de trouver cette plante dans les monumens Egyptiens, parce que l'utilité n'en étoit point connue vers les commencemens de l'écriture symbolique. Peut-être a-t-on lieu de prendre certaines baguettes fort grêles, et assez ordinaires dans les monumens Egyptiens, pour des tiges de ce jonc, dont la moyenne écorce est appellée Byblos et Papyrus. 2o. La seconde plante d'un usage plus ordinaire en Egypte est le Lotus, espéce de nenuphar, qui vient dans l'eau du Nil répandu sur ses bords. La tige monte jusqu'à ce qu'elle gagne la surface de l'eau. Elle est accompagnée de plusieurs autres tiges, et de feuilles qui se tiennent roulées en cornèt, jusqu'à ce qu'elles se développent à l'air. La racine se peut manger. La fleur de ce Lotus est blanche: elle s'ouvre au soleil levant, et sè ferme le soir. Il en sort une petite tête ou gousse en forme de tête de pavot qui contient une graine assez semblable au millèt. Les Egyptiens arrachoient ces têtes, les faisoient sécher, et en tiroient la graine pour en faire du pain. 3o. Ils avoient une autre espéce de Lotus dont ils faisoient plus de cas. Les tiges, les feuilles roulées en cornèt, le développement des feuilles et des fleurs 2 avoient assez de ressemblance avec ce que nous avons dit de la première espéce. d'une Voici ce que cette plante avoit de parti- petit vase posé sur la tête de la figure. Les feuilles dépliées sont souvent sur un trône qui paroit avoir rapport au soleil: et le fruit ou la fleur fermée sert tantôt d'appui à la figure d'Osiris, tantôt d'un ornement de tête à cette figure, et à d'autres. La même plante outre les noms de Lotus, de Ciboire, et de féve Egyptienne, porte encore un autre dont nous ne tarderons pas à rendre raison. en En 4. lieu on cultivoit en Egypte une plante qui y avoit été apportée d'Arabie, et qu'on nommoit Colchas ou Colocasie. C'étoit une plante bulbeuse, et dont la racine étoit un oignon et bonne à manger. Il en naissoit, mais fort rarement en Egypte, une fleur en forme de cornèt d'Arum, longue et s'alongeant comme une oreille d'âne, du milieu de laquelle sortoit ensuite le fruit. On trouve quelquefois cette fleur sur les monumens Egyptiens. On la voit sur une figure d'Harpocrate, rapportée par M. Cupper. Mais ce n'est point là l'ancienne et ordinaire Colocasie dont il est si souvent parlé chez les auteurs payens. La Colocasie donnoit des fleurs d'un usage commun dans les fêtes, et des fruits qui aussibien que la racine de la plante, étoient la commune nourriture du peuple; ce qui ne peut convenir au Colchas, dont nous venons de parler, puisque cette plante ne développoit que rarement sa fleur en |