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mait qu'un côté à la fois de la feuille, et pour la retiration il fallait un nouveau tirage.

On obtenait ainsi 10,000 exemplaires à l'heure. Ce système fut abandonné comme peu pratique...

D'après un travail paru dans les Technical Series, de Londres, et traduit par M. Louis Danel, de Lille, c'est M. Thomas Nelson, de la maison Nelson et fils d'Édimbourg, qui le premier eut l'idée d'imprimer avec le rouleau de papier continu et les clichés courbés...

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En 1868, M. Marinoni livrait au Petit Journal une machine rotative à six cylindres, du prix de 40,000 francs, produisant 35,000 exemplaires à l'heure. Le résultat était beau, mais il fallait six margeurs pour servir la machine, qui ne comportait pas encore la bobine de papier.

Une clicherie accompagnait cette nouvelle rotative et fournissait les clichés cylindriques nécessaires...

De leur côté, les Anglais ne restaient pas inactifs; car, vers la même époque, le Times annonçait l'essai d'une machine rotative à papier continu, sans margeurs. Cette machine, due à M. Walter, pouvait imprimer 23,000 exemplaires à l'heure, coupés, pliés et comptés.

C'était le plus beau résultat obtenu jusqu'alors.

Piqués au jeu, MM. Marinoni et Derriey apportèrent différents perfectionnements aux rotatives de leur construction; et, en 1872, M. Marinoni termina une machine pouvant produire 35 à 40,000 exemplaires à l'heure, pendant que M. Derriey fournissait au Moniteur universel une machine donnant 35,000 exemplaires.

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ment peut être augmenté en doublant le nombre de clichés par page de journal.

Dès que les formes du journal sont prêtes, on en prend des empreintes qu'on fait sécher, puis on les introduit dans un moule de fer cintré, tournant l'œil du flan du côté concave; on verse de la matière dans le moule, et, deux minutes après, on retire un cliché en forme de cylindre.

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ROTATIVE JUMELLE IMPRIMANT 50,000 EXEMPLAIRES PAR HEURE, PLIÉS TROIS FOIS.

Ces clichés sont ensuite attachés à l'aide de vis sur les cylindres de la machine.

En créant la rotative, les constructeurs n'avaient en vue que de répondre aux besoins sans cesse grandissants du journalisme quotidien.

Une application de ce même système s'imposait pour l'impres sion des journaux périodiques illustrés.

C'est à l'Illustrated London News que revient l'honneur de cette innovation. En 1877, son directeur, M. Williams Ingram, inventa une rotative à gravures produisant 7,000 exemplaires à l'heure, tout pliés; alors qu'il utilisait cinq machines ordinaires pour obtenir cette même production.

De même, les premières machines rotatives étaient construites spécialement pour le journal qu'elles devaient imprimer : c'était un inconvénient; car, de cette façon, il fallait une machine par format, d'où une grosse dépense pour les imprimeries à journaux.

Il a été remédié très heureusement à cet inconvénient par la rotative à format variable. Sur cette machine, le papier est coupé avant l'impression et les feuilles sont conduites automatiquement à travers la machine, absolument comme des feuilles margées. Le tirage est de 12,000 exemplaires à l'heure. Et les dernières machines construites comportent jusqu'à douze changements de formats.

En 1878, un autre problème fut résolu de la façon la plus heureuse par la maison Marinoni. Il s'agissait de construire une machine rotative pouvant imprimer des livres usuels et un journal illustré quotidien.

Le point capital de l'innovation réside dans la séparation des gravures du texte du journal.

Les clichés à gravures sont placés sur un cylindre indépendant, possédant son encrier, sa distribution, sa touche propre; ce qui permet d'employer des encres de qualité supérieure pour le tirage des gravures, et des encres ordinaires pour le texte. Un autre avantage que présente cette machine, c'est que la mise en train des gravures peut être commencée tout en attendant les dernières nouvelles à introduire dans les formes encore sur le marbre.

Depuis, la maison Marinoni a mis au jour une machine qui permet l'impression de tous les travaux de labeur, quels qu'ils soient et quelle que soit la dimension de la feuille à imprimer.

Nous continuons cette revue des presses rotatives en signalant la machine imprimant plusieurs couleurs en un seul tirage, ce qui permet aux journaux illustrés de publier, à raison de 5 centimes, des suppléments illustrés et coloriés.

Le principe de ces machines est dû à MM. Conisbee et Smale, constructeurs à Londres. En 1865 déjà, des essais avaient été faits en Angleterre sur une machine rotative, en vue de l'impression simultanée en plusieurs couleurs; mais ce n'est que plusieurs années plus tard que d'heureux perfectionnements purent donner

à ces machines les résultats merveilleux que nous admirons aujourd'hui.

Ainsi, M. Marinoni a fourni au Petit Journal une rotative à six couleurs, dont voici la description:

Que l'on se figure deux rotatives ordinaires accouplées et réunies par le haut avec deux paires de cylindres supplémentaires. La disposition très heureuse de cette machine permet d'approcher des cylindres et des encriers aussi facilement que de ceux de la

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rotative ordinaire. Un pont, qui entoure la partie supérieure, rend celle-ci aussi abordable que le bas. Le griffage des clichés se fait d'une façon très simple et très rapide au moyen de cornières fixes et de griffes à coulisse; l'encrage, cylindrique naturellement, est de grande puissance. Deux exemplaires s'impriment côte à côte et sortent ainsi au nombre de 10,000 à l'heure, soit cinq mille tours de machine. Environ deux tiers de seconde pour imprimer six couleurs sur la même feuille!

On doit comprendre combien, avec une pareille instantanéité de superposition de couleurs, il fut difficile d'éviter un barbouillage et un mélange général. Le problème pourtant a été résolu, grâce à une encre spéciale qui est employée et dont la puissance siccative est considérable.

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