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Avec Dormène ; elle s'y réfoudra.

LE CHEVALIER.

J'épouferai tout ce qu'il vous plaira.

COLETTE.

Et moi donc ?

LE MARQUIS.

Toi! ne crois pas, ma mignonne,

Qu'en fefant tous les lots je t'abandonne.
Ton Mathurin te quittait aujourd'hui;
Je te le donne; il t'aura malgré lui.
Tu peux compter fur une dot honnête...
Allons danfer, et que tout foit en fête.
J'avais cherché la fageffe; et mon cœur
Sans rien chercher a trouvé le bonheur.

Fin du troisième et dernier acte.

DU DROIT DU SEIGNEUR.

Nous avons cru devoir placer en entier dans les

variantes les deux derniers actes de cette pièce, tels qu'on les trouve dans les premières éditions. Par ce moyen les lecteurs auront la pièce en trois actes et en cinq.

(a) Me donna des confeils.

COLETTE.

A notre âge

Il faut de bons amis; rien n'eft plus fage.

Tu trembles ?

A CANT E.

Oui.

COLETTE.

Par ces lieux détournés

Viens avec moi.

(b) Moins on attend, plus on eft étonné.
Un peu de foins, peut-être, et de lecture,
Ont
pu dans moi corriger la nature.

C'est vous furtout, vous qui dans ce moment
Formez en moi l'efprit, le fentiment,

Qui m'élevez, qui dans moi faites naître
L'ambition d'imiter un tel maître.

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Je penfe auffi. Ce nous verrons m'assomme :

Quand on eft prêt, nous verrons! ah, quel homme!

Que je fis mal, ô Ciel ! quand je naquis

Chez mes parens, de naître en ce pays!
J'aurais bien dû choifir quelque village
Où j'aurais pu contracter mariage
Tout uniment, comme cela fe doit,
A mon plaifir, fans qu'un autre eût le droit
De difpofer de moi-même, à mon âge,

Et de fourrer fon nez dans mon ménage,

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ACTE I V.

SCENE PREMIERE.

LE MARQUIS feut

NON, je ne perdrai point cette gageure.
Amoureux! moi ! quel conte! ah, je m'affure
Que fur foi-même on garde un plein pouvoir;
Pour être fage, on n'a qu'à le vouloir.
Il eft bien vrai qu'Acante eft affez belle.....
Et de la grâce! ah! nul n'en a plus qu'elle...
Et de l'efprit!... quoi, dans le fond des bois!
Pour avoir vu Dormène quelquefois,

Que de progrès qu'il faut peu de culture
Pour feconder les dons de la nature !
J'eftime Acante: oui, je dois l'eftimer;
Mais, grâce au ciel, je fuis très-loin d'aimer.
(il s'affied à une table.)
Ah! refpirons. Voyons, fur toute chofe,
Quel plan de vie enfin je me propose...
De ne dépendre en ces lieux que de moi,
De n'en fortir que pour fervir mon roi,
De m'attacher par un fage hymenée
Une compagne agréable et bien née,
Pauvre de bien, mais riche de vertu,
Dont la nobleffe et le fort abattu

A mes bienfaits doivent des jours profpères :
Dormène feule a tous ces caractères ;
Le ciel pour moi la réserve aujourd'hui.
Allons la voir. . . . d'abord écrivons-lui
Un compliment.... mais que puis-je lui dire ?
(en fe cognant le front avec la main.)

Acante eft là qui m'empêche d'écrire ;

Oui, je la vois; comment la fuir? par où ?

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Holà! quelqu'un.... Je fais bien qu'il en coûte.

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MATHURIN.

Pour le coup c'est le droit du feigneur :

On m'a volé ma femme.

BERTH E.

Oui, votre honneur

Sera honteux de cette vilenie ;

Et je n'aurais pas cru cette infamie

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