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Mahistre, Lacaze du Thiers et Chasles, professeurs à la même Faculte.

Cox, manufacturier.

Canissié, homme de lettres.

Fiévet, ingénieur-mécanicien.

Frossart, pasteur du culte évangélique

Paele, bibliothécaire de la ville.

Et au nombre de vos membres correspondants.

MM.

Raymond de Bertrand, propriétaire à Dunkerque.

De la Frémoire, ingénieur des ponts-et-chaussées, à Cambrai. Mignard, homme de lettres, à Dijon.

Bergmann, professeur à la faculté de Strasbourg.

Browers, pharmacien aide-major, professeur à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie.

Liais, astronome, à Paris.

Faidherbe, Commandant du génie au Sénégal.

Deschamps de Pas, ingénieur des ponts-et-chaussées, à SaintOmer.

Vallez, docteur en médecine, à Bruxelles.

Comormand, conservateur du musée de Lyon.

Mille, ingénieur des mines à Paris.

Lejolis, naturaliste à Cherbourg.

Godefroy Deménilglaise, archiviste à Paris.

Haime, naturaliste à Paris.

Bellardi, professeur d'histoire naturelle à Turin.

Fretin, maire de la commune de Quesnoy-sur-Deùle.
Lecomte, ancien receveur des finances, à Paris.

Dancoisne, ancien notaire à Hénin-Liétard.

Bollaert, ingénieur des ponts-et-chaussées à Lens.

Félix Nève, professeur de langues orientales à l'Université de

Louvain.

L'espace me manque, Messieurs, pour mentionner un à un les nombreux rapports auxquels ont donné lieu les candidatures portées devant vous et les ouvrages envoyés en hommage à la société depuis le dernier compte reudu de 1853.

Maintenant, Messieurs, que j'ai fini cette revue passée au pas de course à travers vos travaux les plus importants, permettez-moi de vous parler affectueusement de nos joies et de nos peines, comme on doit le faire dans une famille bien unie et dont les membres ressentent sympathiquement ce qui arrive à chacun d'eux.

Comme M. Macquart, de regrettable mémoire, M. Delezenne, a accompli il y a quelques mois, son jubilé de 50 ans parmi nous, comme M. Macquart il vous a donné l'exemple d'une vic entièrement employée aux rudes labeurs de la science, comme lui il a fait avancer, progresser son œuvre et a laissé sur sa route de nombreux jalons qui, trouvés plus tard par ceux qui le suivront seront le point de départ de nouvelles recherches; car les sciences ont ce grand avantage sur les lettres que ceux qui les cultivent, sembiables à de nobles mineurs, reprennent dans le filon qu'ils exploitent le travail à l'endroit juste où leurs prédécesseurs l'avaient laissé.

Comme à M. Macquart, ses collègues sont venus solennellement lui présenter dans une chaleureuse allocution le tribut de leur affectueuse confraternité, et pour finir ce parallèle je vous ferai remarquer que chez M. Delezenne comme chez M. Macquart, l'âge n'affaiblit en rien l'amour de l'étude et de la science, vous avez pu le voir pas ses derniers ouvrages, le coucher de son soleil conserve tous les feux de son aurore.

Grâce à la persévérante activité, aux soins, aux démarches sans nombre de MM. Gosselet, Violette, Bachy et Verly; grâce à la puissante et sympathique intervention de M. le Préfet du Nord, à la sollicitude, à la munificence de notre administration municipale, aux dons nombreux et désintéressés d'une foule d'industriels, ces trois dernières années ont vu naître, croître et s'achever sous le patronnage de notre société, une œuvre importante, la création d'un Musée

industriel à Lille, qui placé immédiatement à la suite du Musée Moillet, semble être mis là tout exprès pour marquer deux points extrémes: Les lumières de l'industrie chez les peuples civilisés et les ténèbres de l'ignorance des peuples sauvages.

Cet événement a été dignement célébré par M. Chon, dans le discours qu'il a prononcé lors de l'inauguration de ce Musée, le 3 août dernier, et par M. Bachy, dans le rapport qu'il vous a lu il y a quelques semaines.

Deux noms dont la société s'enorgueillissait à juste titre, viennent d'être effacés de la liste de ses membres ; la mort seule pouvait nous faire éprouver cette perte cruelle, car MM. Macquart et Degland nous avaient voué toute leur existence scientifique; ils n'ont point eux, agi en fils ingrats, la société les avait élevés, elle avait aidé au développement de leurs talents, de leur considération et ils sont toujours restés reconnaissants envers elle; ils n'auraient pas porté ailleurs des fruits dont elle avait développé les germes.

Que leur mémoire, Messieurs, nous reste chère, que les regrets de la société, qui a eu en ces tristes circonstances de si dignes interprêtes, se gravent dans nos souvenirs, et que les noms de MM. Maquart et Degland reviennent souvent à notre esprit comme un encouragement au bien, au travail et à la douce confraternité des lettres.

ESSAI

SUR LA VIE ET LES ÉCRITS DE SAINT PAUL. (*)

Par C. L. FROSSARD, Pr. Secrétaire-Général.

Considérations générales sur la vie de Saint Paul.

L'apôtre des Gentils eut une existence bien active, bien pleine ; sa tâche a été la plus vaste qu'homme de génie ait jamais entreprise. Si Moïse, auquel a été dévolue la plus grande mission avant Jésus-Christ, a formé un peuple, Saint Paul, nous pouvons le dire, a contribué puissamment à former la chrétienté.

trois phases que nous prémême caractère supérieur.

Toujours égal à son œuvre, dans les sente sa vie, nous le trouvons revêtu du Voici ces trois époques : 1.o Le noviciat de l'apôtre, si l'on peut ainsi parler, c'est-à-dire sa jeunesse pharisaïque et persécutrice, sa conversion, son séjour en Arabie, à Damas, à Jérusalem, à Antioche, ses conférences avec les apôtres et ses visions célestes; 2.o La mission, c'est-à-dire deux voyages en Asie-Mineure, deux en Europe, ses prédications, ses lettres; 3.o La persécution, c'est-à-dire une longue captivité à Césarée, deux à Rome, séparées par une revue générale des églises qu'il avait fondées, et l'envoi de ses dernières épîtres, enfin sa mort. Dans la première époque, Paul forme sa foi; dans la seconde, il la propage; dans la troisième il la confirme.

En présence d'une infinie variété de situations, dans la pauvreté et dans l'abondance, en liberté et en prison; en face de la faveur et de la haine populaires, avec les Juifs et avec les Grecs, passant sans cesse du mépris à la gloire, Paul reste inébranlable dans sa foi; il ne cesse

(*) Cet ouvrage, communiqué à la Société en 1855, ayant été égaré aux archives, n'a pu être imprimé plus tôt.

pas d'agir en chrétien en toutes circonstances, modèle remarquable de ce que doit être un disciple de Jésus-Christ dévoué à la gloire de son maître. Un caractère aussi complet et aussi parfait ne peut être étudié qu'avec intérêt et profit; faisons donc quelques observations générales sur Saint Paul.

Paul était chétif de corps (II Cor. X. 10) (4) probablement petit (2); il éprouva plusieurs maladies, entr'autres pendant son séjour en Galatie; mais la force de son âme lui communiquait une énergie puissante, et lui faisait supporter les plus mauvais traitements, la fatigue de ses courses à pied (3), et de ses voyages par terre ou par mer. Il est manifeste que la puissance de Dieu le fortifiait dans certaines circonstances graves comme lors de sa lapidation à Lystre, mais nous pouvons penser aussi qu'il avait un de ces tempéraments plus forts en réalité qu'en apparence, et chez lesquels la matière n'envahit pas l'esprit. La tempérance, la sobriété et la continence de l'apôtre tendaient à maintenir cet état de soumission du corps, sans que le jeûne et les macérations vinssent l'énerver. Sans réprouver le mariage, qu'il déclare au contraire honorable entre tous, Paul ne se maria pas. La charge de missionnaire, les périls d'une vie tumultueuse ne lui permirent pas de planter sa tente ici bas et de jouir des douceurs de la famille. Il lui fallait une grande liberté pour l'œuvre de sacrifice qu'il accomplissait. Cependant pour faire contre-poids à ce qu'il y avait d'exaltant dans sa mission, son autorité et ses priviléges, un aiguillon mystérieux, souffrance inconnue qu'il appelait aussi un ange de Satan pour le souffleter, une épreuve en la chair (II Cor. XII; Gal. IV) sur laquelle nous ne savons rien de précis, le suivait partout et arrêtait son élan : « J'ai prié trois fois le Seigneur, dit-il, d'éloigner cet ange de moi, mais il me fut répondu ma grace te suffit. » Cette épreuve qui lui faisait

(1) Dans le dialogue intitulé Philopatris, qui n'est pas de Lucien, mais qui pourrait être du temps de l'empereur Trajan, il est dit de Paul qu'il avait un grand nez et qu'il était chauve.

(2) L'ovation de Lystre et le tumulte de Jérusalem semblent l'indiquer.

(3) Voyez sa marche de Troas à Assos et de Jérusalem à Antipatris, en une nuit.

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