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VIII.

Engelbert Desbois, nommé prévôt du chapitre, mande aux chanoines qu'il a enfin reçu ses bulles et qu'il compte se rendre prochainement à son poste. (1)

Reverendi Domini,

Non sine magna animi mei molestia tanto tempore hic bullas meas ex Urbe expectavi; quod in votis mihi esset primo quoque tempore ecclesiæ isti et Reverentiis Vestris adesse, ut et desideratissimo vestro frui consortio et quæ muneris mei isthic sunt unà vobiscum curare possem. Cumque jam tandem post diuturnas moras quæ in similium negotiorum confectione Romæ facile injiciuntur, apostolicas litteras acceperim, supersedendum diutius non putavi quin quantocius dignitatis mihi indigno delatæ possessionem adirem. Mitto itaque eam in rem omnia requisita, quæque Reverentiis Vestris merito faciant satis, confidens ex parte vestra nihil nisi propensæ voluntatis significationes mihi obventurum, quas ego et gratissimo animo excipiam et pari benevolentia compensare semper conabor. Deus Dominus noster Reverentias Vestras donis suis cœlestibus in dies magis et magis augeat.

Bruxellæ, 19 januarii 1620.

Reverentiis Vestris abdictissimus uti frater,

Engelbertus DESBOIS.

IX.

Lettre de M. Casteele, procureur-général au parlement de Flandre, rappelant au principal du collège de Saint-Pierre que les représentations théâtrales ne doivent plus avoir lieu dans le collége (2) du chapitre. Original.

Douai, 6 may 1779.

On m'a assuré, Monsieur, que vous étiez dans l'usage de faire représenter des pièces de théâtre, des parodies ou d'autres représentations

(1) Cette lettre me fournit l'occasion de mentionner Engelbert Desbois que j'ai eu tort d'omettre dans la notice sur les hommes lettres du chapitre. Celui-ci, fils d'un gouverneur d'Enghien, est né à Bruxelles, le 9 juillet 1578. D'abord chanoine et archidiacre en l'église de Cambrai, il fut élu en 1619 pour remplacer Vincent de Zélandre comme prévôt de Saint-Pierre de Lille. Paquot lui a consacré, t. XII, 398, une notice assez étendue où nous voyons qu'en l'an 1619 il publia à Douai un livre intitulé: Praxis bonarum intentionum, in-16, et que parvenu à l'évêché de Namur en 1629, il y tint un synode dont les actes ont paru sous ce titre : Decreta Synodi Namurcensis, habitæ in capella episcopali die V’11 ̧o junii, anni MDCXXXIX. in-§.o, Namur, 1639. J'aurais pu citer aussi Jean de Lacu, auteur de la Quenoille spirituelle. V. Paquot, XV, 276, et Brunet, Man. du libr., II, 314.

(2) Au XVI. et au XVII. siècle,

il y

avait

Lille trois collèges: celui des

théâtrales, par les écoliers du collège de Saint-Pierre, à l'époque de la distribution des prix.

Si je suis bien informé, je dois supposer que vous n'avez aucune connoissance du règlement de discipline dont la cour a ordonné l'exécution dans tous les colléges de son ressort, par arrêt du 13 août 1768. L'article 59 de ce règlement ordonne que, dans aucun cas il ne pourra être représenté ni tragédies, ni comédies, ni pastorales, ni ballets.. Ce règlement contient d'autres dispositions également importantes pour le succès des études et pour le gouvernement intérieur des colléges, et qui, peut-être n'ont point d'exécution dans le collége de Saint-Pierre, parce que le règlement qui les contient n'y est pas connu. Vous voudrez bien me mander, Monsieur, si vous ou vos prédécesseurs ont été signiffiés de l'arrêt de la cour, du 13 aoust 1768, et du règlement d'études et de discipline dont la cour a ordonné l'exécution et l'envoi dans tous les colléges de son ressort

Je suis bien véritablement, Monsieur, votre, etc

DE CASTEELE.

Monsieur,

Réponse à la lettre précédente. Minute.

Le Principal de notre collége nous ayant remis la lettre que vous lui avez fait l'honneur de lui écrire le 6 de ce mois, nous nous empressons d'y répondre et de remettre sous vos yeux les observations suivantes.

La fondation de ce collége est des plus anciennes. Il a été étably et doté des seuls revenus de notre église. 11 appartient uniquement au chapitre dont le zèle patriotique l'a rendu public. Il en a toujours confié l'inspection à son écolâtre qui exerce encore, en vertu de sa dignité, une jurisdiction sur toutes les écoles de la ville.

Ce college ainsi fondé n'a jamais eu aucun rapport avec l'Université. On y suit cependant pour l'enseignement (autant que les circonstances peuvent le permettre) la marche et la méthode les plus analogues à celles de l'Université de Paris; et les élèves qui en sortent ne se distinguent pas moins à Douay que les meilleurs sujets des autres colléges de la province.

Jésuites, celui des Augustins et le collège de Saint-Pierre. Ce dernier, qui était le plus ancien, relevait du chapitre et n'était soumis qu'à son inspection. Lors de la suppression des Jésuites, leur college fut réuni à celui de Saint-Pierre.

C'est sans doute par ces considérations, par égard pour la dignité de notre église, et autres raisons peut-être qu'il seroit trop long de détailler que le règlement que la Cour a homologué par arrêt du 13 aoust 1768 ne nous a pas été signifié.

Quant aux pièces que nous étions dans l'usage de faire représenter ainsi que toute la province, comme nous connoissons aujourd'hui, Monsieur, vos intentions à cet égard et que nous nous ferons toujours un devoir de nous y conformer, nous avons arrêté dans un chapitre assemblé à ce sujet que ces représentations n'auroient plus lieu à l'avenir (1).

Nous sommes avec respect, Monsieur, etc.,

(1) Disons pourtant que ces jeux dramatiques dans les écoles étaient loin d'être une nouveauté à l'époque où le parlement de Flandre les prohiba. On en usait et abusait à Lille dès le XVI.o siècle. Le vénérable M. Voisin, vicaire-général de Tournai. a bien voulu nous communiquer à ce sujet quelques actes qui méritent d'être signalés :

1.o 1583, 12 août. Enquête tenue par P. Tavernier, curé de Saint-Etienne, touchant les représentations théâtrales que donnaient les jeunes gens durant les jours de fètes, aux heures où l'on aurait du assister aux saints offices et entendre la parole de Dicu.

2.o 1583, 20 septembre. Lettre à l'évêque de Tournai concernant une tragédie et autres scènes que le magistrat de Lille proposait de faire jouer par la chambre de rhétorique.

3.o 1585, 10 octobre Autre lettre sur le même sujet.

4.o 1585, 16 octobre, à Bruxelles. Edit royal portant défense à la chambre de rhétorique de donner des représentations théâtrales.

Ces diverses pièces trouveront place dans notre Spicilege d'histoire littéraire.

DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS DE LILLE.

MÉMOIRE

SUR LA RÉFRACTION ASTRONOMIQUE

par M. ALPH. HEEGMANN, Membre résidant.

Séance du 20 juin 1856.

AVANT PROPOS. Nous nous sommes proposé, dans ce mémoire, de chercher la loi générale de la réfraction astronomique, c'est-à-dire une formule qui s'applique, non à une région isolée de la sphère céleste, telle que la zone voisine du zénith, ou la zone voisine de l'horizon, mais qui réunisse, par un lien commun, toutes les parties de cette sphère, comme le faisait la formule empirique de Bradley, devenue insuffisante pour les besoins de l'astronomie. Notre formule n'en devra pas moins se prêter aux diverses hypothèses sur la constitution de l'atmosphère, hypothèses qu'il nous paraît plus satisfaisant de rejeter sur la distribution de la chaleur et de l'humidité dans l'air que sur la variation de densité des couches.

Enfin, nous éviterons les deux systemes, encore controversés, de l'émission et des ondulations de la lumière, en basant notre analyse sur la loi de réfraction de Descartes, vraie dans l'un comme dans l'autre.

SI. FORMULES GÉNÉRALES.

Soit une atmosphère gazeuse dont la puissance réfractive ne varie, d'un point à un autre, que par degrés insensibles. Il est clair qu'en réunissant tous les points doués d'une égale réfringence, on formera. en général, une infinité de surfaces, qu'on pourra considérer comme

des surfaces réfringentes, renfermant une série de couches infiniment minces, et homogènes, quant à leur action sur la lumière.

Dans ce genre de recherches, où il ne s'agit que de minimes déviations, et où, d'ailleurs, on ne peut tenir compte que de la disposition générale de ces couches, on les suppose ordinairement sphé riques et concentriques, sans distinguer toujours leur centre commun du centre de la terre. Lorsqu'on fait cette distinction, la sphère tangente au sphéroïde n'est osculatrice que relativement à une des sections normales. Mais les deux courbures du sphéroïde terrestre different peu l'une de l'autre, et, nous le répétons, le calcul n'exige pas que l'atmosphère réelle soit définie avec une extrême exactitude.

Nos formules s'appliquent spécialement aux surfaces sphériques et concentriques, parce que, dans le cours de l'analyse, nous supposons: 1.o que la trajectoire est plane; 2.0 que toutes les surfaces réfringentes sont équidistantes; 3.° que le rayon de courbure d'une même surface est invariable dans le plan de la trajectoire, et entre les extrémités de celle-ci. Mais il suffit que ces conditions soient très-approximativement remplies.

de

Notre intention est de reprendre la recherche des limites des erreurs résultant de l'assimilation du globe terrestre avec une sphère. Nous nous contenterons de remarquer, ici, que l'invariabilité du rayon courbure est presque parfaite lorsque la distance zénithale est petite, ou bien, lorsque la trajectoire se rapproche de la direction de l'Est ou de l'Ouest; que l'équidistance des surfaces se réalise aussi plus particulièrement dans ces deux directions. Si l'air était notablement plus dense vers un azimuth que vers l'azimuth opposé, il suffirait de donner à ces surfaces une légère inclinaison, en leur conservant une équidistance fictive.

les

La trajectoire n'est généralement plane que dans la direction du méridien; mais, dans les autres directions, elle diffère très-peu d'une courbe plane, et l'on peut admettre que relations que nous allons démontrer, entre des lignes droites situées dans un même plan passant par l'œil de l'observateur et une tan-, gente à la trajectoire, subsistant pour leurs projections, seront

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