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EAN, dissyllabe au participe présent des verbes Gréer, Agréer, Maugréer, Créer et les composés, ainsi que dans les mots: Océan, Echéant, Fainéant, Géant, Mécréant, Néant, Séant, Messéant, Créance, Créancier, Échéance, Déchéance, Séance, Préséance; diphthongue dans tous les autres mots. Ex.: Jean (nom propre), Changeant, Plongeant, Jugeant. EAI, toujours diphthongue. Ex.: Geai, Obligeait, Abrégeait, Chargeait.

EAU, dissyllabe dans le mot Fléau; diphthongue dans tous les autres mots. Ex.: Eau, Sceau, Berceau, Tableau, Barreau.

EI, dissyllabe dans le verbe Obéir, dans quelques noms grecs comme Briséis, Chryséis, et dans le mot hébreu Séir; diphthongue dans tous les autres mots. Ex.: Neige, Enseigne, Haleine, Soleil, Abeille, Seigle.

EIN, toujours diphthongue. Ex.: Plein, Frein, Teinte, Feindre, Etreinte, Peintre.

EO, diphthongue dans Geôle, Geôlier; dissyllabe dans tous les autres mots. Ex.: Eole, Eolien, Géomètre, Géorgie. EOI, toujours diphthongue. Ex.: Drageoir, Asseoir, Grégeois, Bourgeois.

EON, dissyllabe dans Caméléon et dans un certain nombre de noms propres venus de l'hébreu ou du grec, tels que Actéon, Anacréon, Gédéon, Léon, Odéon, Panthéon, Siméon, Timoléon; monosyllabe dans tous les autres mots. Ex.: Bourgeon, Bourgeonner, Nous changeons, Nous plongeons.

EU, toujours diphthongue. Ex.: Aveu, Meuble, Neuf, Aveugle, Seul, Meule, Jeune, Peuple, Couleur, Heure, Leurre, Gageure (qui se prononce Gajure), Meurtre, Emeute, Epreuve, Couleuvre.

EUI, toujours diphthongue. Ex.: Deuil, Feuille.

EY, toujours diphthongue, ne se trouve que dans quelques temps du verbe défectueux Seoir et de ses composés Asseoir, Rasseoir, Surseoir, et dans le verbe Grasseyer : Séyant, Séyait, Asseyant, Asseyait, Grasseyer, Grasseyait, qui se prononcent Sei-iant, Sei-iait, Assei-iant, Assei-iait, Grassei-ier, Grassei-iait.

IA, diphthongue dans Diable, Diacre, Fiacre, Liard, Galimathias et Mathias (nom propre); dissyllabe dans tous les autres mots. Ex.: Di-amant, Ti-are, Di-aprer, Vi-ager, Ami-able, Fri-able, Ni-a, Pri-a, Oubli-a.

IAI, ne fait qu'une syllabe dans Biais et Bréviaire; dissyllabe dans tous les autres mots. Ex.: Li-ais, Li-aison, Ni-ais (adjectif), Je ni-ai, je ni-ais, j'oubli-ai, j'oubli-ais.

IAN, monosyllabe dans Viande, Viandis, Viander; dissyllabe dans tous les autres mots. Ex.: Fri-and, Mendi-ant, Cri-ant, Justifi-ant, Ami-ante, Vari-ante.

IAU et IAUX, toujours dissyllabes. Ex.: Mi-aule, Pi-aule, Fabli-aux, Matéri-aux, Nupti-aux.

IÉ, dissyllabe au participe passé des verbes qui ont l'infinitif en ier; ex. : Alli-é, Contrari-é, Mortifi-é, ainsi que dans le verbe ali-éner; diphthongue dans tous les autres mots, soit dans l'intérieur, soit à la fin. Ex.: Piége, Siége, Amitié, Moitié, Pitié, Je m'assiérai. Il faut excepter Fi-été, dissyllabe.

IÈ, avec l'accent grave, est dissyllabe dans Brièvement, Griève et Grièvement, ainsi que dans les mots en ière où cette terminaison est précédée d'un R ou d'un L, précédé lui-même d'une consonne sourde, c'est-à-dire dont le son est joint à celui de l'R ou de l'L; ex. : Chambri-ère, Pri-ère, Poivri-ère, Épingli-ère, Sabli-ère. Dans tous les autres cas, IE est diphthongue; ex. : Hièble, Pièce, Siècle, Tiède, Diète, Lièvre, Mièvre, Genièvre, Geneviève, Dièse;

diphthongue aussi dans quantième et dans tous les noms de nombres ordinaux, excepté quatri-ème.

IED, toujours monosyllabe, ne se trouve que dans pied et ses composés, et aux trois premières personnes du singulier de l'indicatif du verbe Seoir et de ses composés. Ex.: Pied, Marchepied, Je m'assieds, Il s'assied.

IEF, monosyllabe dans Bief, Fief, Relief; dissyllabe dans Bri-ef et dans Gri-ef.

IEL, monosyllabe dans Fiel, Miel, Ciel, Nielle; dissyllabe dans tous les autres mots. Ex.: Dani-el, Ézéchi-el, Pluri-el, Véni-el, Kyri-elle, Vi-elle.

IEN, monosyllabe dans Bien, Combien, Rien, Mien, Tien, Sien, Chien, Chrétien et les dérivés, et généralement dans tous les substantifs communs, tels que: Gardien, Entretien, Maintien, Soutien, Praticien.

Va, je t'achèterai le Praticien françois.

J. RACINE, Les Plaideurs.

Mais ne prolongez pas le frivole entretien.

SAINTE-BEUVE, Joseph Delorme, Le Soir de la Jeunesse.

Le gardien voulut voir la fosse, et cet esclave...

VICTOR HUGO, Légende des siècles, Les Lions.

IEN est monosyllabe aussi dans divers temps des verbes Tenir et Venir et de leurs composés. Ex.: Je tiens, je tiendrai, je viens, je viendrai, je m'abstiens, je me souviens.

Dans l'adjectif Ancien, IEN est accepté comme douteux; on le trouve aussi souvent monosyllabe que dissyllabe. Il est dissyllabe dans li-en et dans tous les adjectifs, noms propres d'homme et de nation, tels que Claudi-en, Galli-en, Juli-en, Brésili-en, Indi-en, Syri-en, Collégi-en, Magici-en. Il y a beaucoup de mots longs, tels que Mathématici-en, Nécromanci-en, où cette prononciation est insupportable, et

beaucoup de mots plus courts, tels que Histori-en, Pyrrhoni-en, où elle est peu agréable; il est presque infaillible qu'en lisant des vers où ils se trouvent on prononce ien et non pas i-en, et qu'ainsi la mesure soit faussée. D'après cela, il serait, ce semble, plus rationnel qu'on pût, dans beaucoup de ces mots, regarder ien comme douteux. Il faudrait toutefois faire exception pour ceux de ces mots où ien serait précédé d'un L où d'un R, précédés eux-mêmes d'une consonne sourde, tels que Adri-en, Bactri-en, Thymbri-en.

Dans les mots en lenne, IEN suit les mêmes règles que dans ceux en IEN; diphthongue dans Mienne, Tienne, Sienne, Chienne, Chrétienne, et tous les substantifs communs, ainsi que dans certains temps des verbes Tenir et Venir et de leurs composés ils tiennent, ils viennent, que je me souvienne, etc.; douteux dans l'adjectif Ancienne, et enfin dissyllabe dans les autres adjectifs et noms propres, quoique divers poëtes ne se soient pas fait scrupule de le faire monosyllabe en pareil cas. Ex.:

J'ai vu Pompéi morte, et comme une Athénienne...

Auguste BARBIER, Pianto.

Tu ne savais donc pas, comédienne imprudente....

Alfred DE MUSSET, A Madame Malibran.

La persienne qui cache un horizon d'azur.

SAINTE-BEUVE, Le Soir de la Jeunesse.

La persienne entr'ouverte et l'échelle de soie.

SAINTE-BEUVE, Joseph Delorme, A Alfred de M...

IEN et IENT, qui se prononcent Ian et lant, sont toujours dissyllabes. Ex. Conscience, Impati-ence, Expédi-ent, Ori-ent.

IER (avec l'R doux) est monosyllabe dans les substantifs et les adjectifs, à l'exception de ceux où cette termi

naison est précédée d'un L ou d'un R, précédé lui-même d'une consonne sourde. Ex.: Collier, Courrier, Héritier (monosyllabe), et Fabli-er, Sangli-er, Ouvri-er, Meurtri-er dissyllabe). On faisait autrefois Ier monosyllabe même dans ces derniers mots, ce qui les rendait fort difficiles à prononcer. Ier est dissyllabe dans tous les infinitifs de verbes qui se terminent en ier, sans exception. Ex.: Fi-er, Ni-er, Expi-er.

IER (avec l'R rude) est monosyllabe dans Fier (adjectif) et ses dérivés, et dans Avant-hier; il est douteux dans Hi-er.

Hier encor tu lâchas un bouvreuil prisonnier...

SAINTE-BEUVE, Joseph Delorme, L'Enfant rèveur.

Déjà ton jour d'hi-er a fui sur un nuage.

IDEM, Ibidem.

IER rude est aussi monosyllabe dans les mots terminés en ierce, ierge, ierre, iert. Ex.: Tierce, Vierge, Pierre, Il acquiert. On faisait exception autrefois pour le mot Lierre, regardé comme douteux. A présent on y fait ier généralement monosyllabe.

Et quelque lierre autour, quelque mousse furtive...

SAINTE-BEUVE, Consolations, A Fontaney. IES est dissyllabe dans Li-esse et dans le verbe Acqui-escer; monosyllabe dans le mot sieste.

IET, dissyllabe dans Inqui-et, Inqui-ète, et les quelques mots en iette où cette terminaison est précédée d'un L ou d'un R, précédé lui-même d'une consonne sourde, tels que Haudri-ette, Oubli-ette; monosyllabe dans tous les autres mots. Ex.: Assiette, Historiette, Miette.

IEU, toujours monosyllabe. Ex.: Dieu, Épieu, Lieu, Essieu.

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