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dois auffi reconnoître que la gloire ne m'en appartient pas toute entiere. On fait que le fond de tout ce que j'ai écrit eft tiré d'Auteurs anciens, tant Grecs que Latins, qui ont fait l'admiration de tous les fiecles, & qui m'ont fourni les faits, les réfle. xions les penfées, les tours & fouvent même les expreffions par la beauté & l'énergie de celles qu'ils me préfentoient. Les traductions qu'on a de plufieurs de ces Hiftoriens m'ont été d'un grand fecours, & m'ont épargné beaucoup de peine & de tems parce qu'en les comparant avec les originaux j'y trouvois pour l'ordinaire peu de chofes à changer. Je me fuis donné la liberté, & il me femble qu'on ne m'en a pas fu mauvais gré d'enrichir mon Ouvrage d'une infinité de beaux morceaux que je trouvois dans ceux des Modernes & qui convenoient au mien ; j'en uferai de même encore dans l'Hiftoire Romaine... Mais ce qui m'a le plus aidé dans mon travail, & ce qui a le plus con

tribué à le mettre en état de ne pas déplaire au Public, ce font les remarques de quelques amis d'un goût rare & exquis, qui ont eu la patience de lire & de critiquer prefque en ennemis mes Ecrits avant qu'ils paruffent, & qui m'ont épargné bien des fautes. On voit donc que tout compté, & bien examiné, il y a beaucoup à rabattre pour moi des louanges que mon Ouvrage a pu m'attirer. Auffi je ne prétends en tirer d'autre avantage que celui de m'animer de plus en plus dans la nouvelle carriere de l'Hiftoire Romaine, où je commence à entrer.

Quoi qu'il en foit, l'Ouvrage eft enfin achevé. On trouvera à la fin de ce dernier Volume deux Tables, l'une Chronologique, l'autre des Ma tieres. Je n'ai rien négligé pour rendre cette Edition correcte & j'ai profité des avis qu'on a bien voulu me donner.

L'Edition in-4°. tant du Traité des Etudes, que de l'Hiftoire ancien

tion,

ne, paroîtra, à ce que j'efpere, dans un an. On trouvera dans ladite Ediainfi que dans celle-ci, des Cartes de Géographie abfolument néceflaires pour l'intelligence de l'Hif toire. Je compte auffi donner au Public le premier Tome de l'Hiftoire Romaine avant le mois de Septembre prochain. Pour en avancer la compofition, j'ai cru devoir me reposer entiérement du foin des deux Tables qui terminent l'Hiftoire Ancienne fur des perfonnes qui ont bien voulu s'en charger. Au défaut d'autres qualités, je me pique d'être prompt à fervir le Public, & je lui confacre de bon coeur tout mon tems, fur lequel il a un droit juftement ac quis, par toutes les bontés qu'il me témoigne.

SUITE

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CHAPITRE TROISIEME, Sentimens des anciens Philofophes fur la Métaphyfique & fur la Phyfique.

'Ar déja obfervé que la Métaphyfrqueétoit renfermée dans la Phyfique des Anciens. J'y examinerai quatre points. L'exiftence & les attributs de la Divinité: la formation du monde: la nature de l'ame: les effets de la nature.

ARTICLE PREMIER.

De l'existence & des attributs de la Divinité.

On peut réduire à trois points & à trois queftions principales les fentimens des anciens Philofophes fur la Divinité. 1.Si la Divinité exifte? 2. Quelle eft fa natute? 3. Si elle préfide au gouvernement du Monde, & fi elle prend foin des affaires du genre humain? Avant que d'entrer dans le cahos des opinions Philofophiques, il ne fera pas

Tome XIII.

A

hors de propos d'expofer en peu de mots l'état de la foi du monde entier au fujet de la Divinité, dans lequel le trouverent les Philofophes au moment qu'ils commencerent à introduire leurs dogmes fur ce point par le feul raifonnement; & de jetter un léger regard fur la créance commune & populaire de toutes les nations de l'Univers, jufques même aux plus barbares, laquelle s'étoit maintenue d'une maniere conftante & uniforme par la feule tradition.

Avant les Philofophes, tout le monde s'accordoit à croire un Etre fuprême, préfent par-tout, attentif aux prieres de tous ceux qui l'invoquoient en quelque état qu'ils fuffent, dans la profondeur des forêts, dans l'agitation des tempêtes fur mer, dans le fond d'un cachot ;.affez bon pour s'intéreffer au malheur des hommes, & affez puiffant pour les en délivrer: Maître de donner les victoires, les fuccès, l'abondance, toute forte de profpérité : l'Arbitre des faifons, de la fécondité des hommes & des animaux : Préfidant aux conventions & aux traités des Rois & des particuliers: Recevant leur ferment, en exigeant l'exécution, & en puniffant avec une févérité inexorable le moindre violement : Donnant ou ôtant le courage, la préfence d'efprit, les expédients, le bon confeil, l'attention & la docilité aux fages avis: Protégeant les innocens, les foibles, les opprimés ; & fe déclarant le vengeur des oppreffions, des violendes injuftices: Jugeant les Rois & les

ces

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