Œuvres de Monsieur de Montesquieu..: Considérations sur les causes de la grandeur des romains, et de leur cadence

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Page 375 - Ce qui fait ordinairement une grande pensée, c'est lorsqu'on dit une chose qui en fait voir un grand nombre d'autres, et qu'on nous fait découvrir tout d'un coup ce que nous ne pouvions espérer qu'après une grande lecture.
Page 211 - Ce n'est pas la fortune qui domine le monde; on peut le demander aux Romains, qui eurent une suite continuelle de prospérités quand ils se gouvernèrent sur un certain plan, et une suite non interrompue de revers lorsqu'ils se conduisirent sur un autre.
Page 331 - Ville, de différence entre les voluptés & les befoins ; on bannit tous les arts qui pourroient troubler un fommeil tranquille ; on donne des prix, aux dépens du public , à ceux qui peuvent découvrir des voluptés nouvelles; les citoyens ne fe Conviennent que des bouffons qui les ont divertis, & ont perdu la mémoire des Magiftrats qui les ont gouvernés.
Page 394 - Il me semble que c'est un effet principalement fondé sur la surprise. Nous sommes touchés de ce qu'une personne nous plaît plus qu'elle ne nous a paru d'abord devoir nous plaire , et nous sommes agréablement surpris de ce qu'elle a su vaincre des défauts que nos yeux nous montrent, et que le cœur ne croit plus. Voilà pourquoi les femmes laides ont très-souvent des grâces, et qu'il est rare que les belles en aient.
Page 292 - Les dieux, qui ont donné à la plupart des hommes une lâche ambition, ont attaché à la liberté presque autant de malheurs qu'à la servitude. Mais, quel que doive être le prix de cette noble liberté, il faut bien le payer aux dieux.
Page 102 - État libre des gens hardis dans la guerre et timides dans la paix, c'est vouloir des choses impossibles ; et, pour règle générale, toutes les fois qu'on verra tout le monde tranquille dans un État qui se donne le nom de République, on peut être assuré que la liberté n'y est pas.
Page 100 - ... peu à peu elle l'accorda à tous. Pour lors Rome ne fut plus cette ville dont le peuple n'avait eu qu'un même esprit, un même amour pour la liberté, une même haine pour la tyrannie, où cette jalousie du pouvoir du sénat et des prérogatives des grands, toujours mêlée de respect, n'était qu'un amour de l'égalité. Les peuples d'Italie étant devenus ses citoyens, chaque ville y apporta son génie, ses intérêts particuliers, et sa dépendance de quelque grand protecteur.
Page 165 - Quoi! ce sénat n'avoit fait évanouir tant de rois que pour tomber lui-même dans le plus bas esclavage de quelques-uns de ses plus indignes citoyens , et s'exterminer par ses propres arrêts ! on n'élève donc sa puissance que pour la voir mieux renversée!
Page 331 - Les hommes font fi efféminés , leur parure eft fi fenv blable à celle des femmes , ils compofent fi bien leur teint , ils fe frifent avec tant d'art , ils emploient tant \ de temps à fe corriger à leur miroir , qu'il femble qu'il n'y '. * ait qu'un fexe dans toute la ville. Les femmes fe livrent , au lieu de fe rendre ; chaque...

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