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evant qui pâlissait le mensonge indocile, aand vos rayons si purs éclairaient un concile; Combien de votre voix le pouvoir respecté De la religion soutint la pureté !

Saints orateurs, j'entends, en Europe, en Asie, chater votre voix qui confond l'hérésie : on opprobre est gravé dans vos puissants écrits, aits pour rendre au néant ces frivoles esprits Jui nous ont paru grands dans ces jours de délire; sout fondé l'erreur, et l'erreur les admire :

on règne est d'un moment... La vérité des saints, elle qui du Très-Haut expliqua les desseins, encore, ici-bas, d'honneurs environnée, eternise au sein du Dieu qui l'a donnée.

LA HARPE.

LA FEMME ADULTERE.

Le peuple était debout près de Jésus assis. Jésus, en leçons transformant ses récits, le temple expliquait sa divine morale troupeau rassemblé par sa voix pastorale; chait la vertu, source du vrai bonheur, a foi des époux l'incorruptible honneur, amble chasteté dont l'odeur pure et sainte ue une maison sait parfumer l'enceinte. las voilà que soudain, spectacle de douleurs, ras chargés de fers, les yeux baignés de

[pleurs,

he femme paraft, qui, vouée à l'insulte, versant les clameurs d'un scandaleux tumulte, le poids du chagrin, peut-être du remord rbe en silence un front menacé de la mort. ar les Pharisiens à Jésus amenée

milieu de la foule elle reste enchaînée.

0 Maltre! disent-ils, sophistes toujours prêts
etenter d'abord, à l'accuser après,
stà vous de fixer le sort de cette femme;
cez qu'elle a commis uu adultère infâme;
vient de l'y surprendre, et la loi parmi nous
mmande son trépas; vous donc, que pensez-
[vous ?>

A ces mots, affamé d'un supplice rapide,
pieuple furieux criait : « Qu'on la lapide! >
Jive pålissait et tout son corps trembla.
e répondra Jésus? s'il dit: Renvoyez-la,
Moise on croira qu'il lance l'anathème
rme un pacte indigne avec le péché même.
la livre à la loi, cet arrêt inhumain
tour au devoir lui ferme le chemin.

, se tait, s'incline, et son doigt sur la terre
langage inconnu trace un divin mystère.
srusés ennemis, de nouveau le pressant,
errogent toujours, mais lui se redressant :
Quiconque est sans péché, que sa main la pre-
[mière

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rappe la criminelle et lui jette la pierre ! › Edit, se baisse encore, et tandis qu'il écrit, me si tout à coup la sentence du Christ,

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Confie à son amour tes dociles enfants; Qu'elle règne au foyer comme toi dans les champs: C'est là que sa prudence accroît ton héritage. Entre les serviteurs qu'elle seule partage Les fuseaux, la navette et les divers emplois Qu'au sein de ta famille établiront ses lois. Quand des feux du matin l'univers se colore, Son visage aussi pur, aussi frais que l'aurore, Ecarte le sommeil, bannit l'oisiveté, Ranime le travail que soutient sa gaieté. Les arts à ses leçons avec zèle obéissent; Par ses mains cultivés tous les arts l'enrichissent; De l'orphelin, du pauvre, en leur calamité, Elle calme la faim, couvre la nudité. L'indigence en ce lieu n'est jamais importune; C'est un asile ouvert aux cris de l'infortune, Un séjour où chacun goûte et voit sans ennui Sa félicité propre et le bonheur d'autrui.

Et tels sont les travaux, les succès d'une femme Qu'un zèle bienfaisant éclaire, instruit, enflamme. O des faveurs du ciel rare et modeste emploi ! Femme forte, quel homme est comparable à toi ? Quel homme accomplit mieux le précepte suprême De chérir les humains à l'égal de soi-même ? Femme heureuse! ses jours au monde précieux Sont loués sur la terre et bénis dans les cieux. L'innocente candeur dans sa bouche réside; A tous ses entretiens la charité préside. Que de voix à l'envi consacrent ses bienfaits! Que de cœurs subjugués par ses chastes attraits!

Son époux est brillant des rayons de sa gloire, Et ses enfants devront leur lustre à sa mémoire.

O crainte du Seigneur! tu règles tous ses pas, Tu répands ses trésors, tu défends ses appas, Le monde rend hommage à sa conduite austère : Tout corrompu qu'il est, c'est un juge sévère, Qui déteste et méprise, en dépit des flatteurs, Les biens sans la vertu, la beauté sans les mœurs. LE FRANC DE POMPIGNAN.

LA FEMME,

SA MISSION SOUS LES AUSPICES ET A L'EXEMPLE
DE MARIE.

(Extrait du poëme intitulé: Le Cloître de
Villemartin.)

O Vierge, et cependant une secte aveuglée
Te dispute là-haut la couronne étoilée !

C'est toi dont les autels par nos mains desservis
Lui semblent un outrage envers ton divin Fils,
Toi dont les prompts secours, la bonté tutélaire,
Excitent ses dégoûts... ou même sa colère !
Faux chrétiens, qui, niant ton pouvoir généreux,
Feraient du Sauveur même un fils ingrat comme
[eux !
Pardonne à leur mépris, ô Vierge, Eve sans tache,
Par qui de l'homme à Dieu la chaîne se rattache;
Mère de tout chrétien né de l'esprit vivant,
Porte du ciel ouverte à tout désir fervent,
Toi dont le front se joue en des flots de lumiere,
Et qui du pied encor touchant notre poussière,
Recueilles à la fois, pour les échanger mieux,
Les soupirs de la terre et les transports des cieux;
Noble médiatrice, et qu'à bon droit on nomme
Puissante auprès de Dieu que les lanes ont fait
[homme,

Douce étoile des mers, aube du frais matin,
Dont l'éclat adoucit le plus morne destin,
Colombe, dont notre ceil aime à suivre les traces,
Vase d'albâtre, où Dieu vient déposer ses grâces,
Et qui, penché d'en haut, les fais couler toujours
Sur ceux dont la prière invoque ton secours,
Mère du Christ, enfin, dont l'âme surhumaine
Dut transmettre à ton corps sa vertu souveraine;
Puisque les séraphins, avec un saint transport,
Le retrouvant si pur dans les bras de la mort,
T'emportèrent, au sein de leurs chastes phalanges,
Pour le donner, là-haut, la couronne des anges.

Oui, pardonne aux ingrats qui semblent ignorer
La part qu'à leur salut Dicu daigna t'assurer,
Quand, pour s'incorporer avec la créature,
Il chercha sur la terre une âme sans souillure,
Où l'Esprit pût descendre avec sécurité,
Sans qu'un souffle fétide y ternit sa beauté.
Après la double épreuve et de l'ange et de l'homme,
En quel vase assez pur recueillir cet arome
Qui devait empêcher la dissolution
De toute chair vouée à la corruption?

Les peuples sans espoir, sans but, sans énergie,

Marchaient en chancelant, comme après une or La force ou le hasard consacraient tous les dro Le ciel était sans dieux, et la terre sans lois. Plus de race maudite, ou de race choisie; Tout était Rome alors, Europe, Afrique, Asie; Et le peuple de Dieu, sous le peuple romain, Se courbait, dévoyé de son royal chemin. Les coteaux d'Engaddi se couronnaient d'épine L'arbre de Jessé même égarait ses racines; Et sur le sol flétri ses longs rameaux penebés Ne donnaient que des fruits amers ou desséchés Chaque jour Israël, d'un effort sacrilége, De son élection perdait le privilége, Et l'univers enfin, sans lois, sans rois, sans die Attendait en silence... en regardant les cieux. Or, pour réaliser sa promesse fidèle, Pour remplir dignement l'attente universelle, Pour faire poindre aux yeux, des hauteurs de Si Le jour tant désiré de la rédemption; Pour rattacher, enfin, la nature rebelle A son premier principe, en s'incarnant en elle, Que fallait-il à Dieu ? Ce qu'il ne put jadis Au plus haut du ciel même, au sein du paradis, Trouver dans l'angélique et l'humaine nature, La libre adhésion d'une volonté pure..... Et c'est ce qu'à son ange offrit, du fond du cœu Celle qui se disait servante du Seigneur; Et c'est pourquoi l'Eglise auprès de Dieu la no

[me

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C'est le Dieu du foyer toujours propice et doux.
L'enfant fait de son nom sa première parole,
Son sourire encourage et sa pitié console:
Même avant les doux noms de son père et de Di
Vers lesquels montera pourtant son premier væ
Car toute à ses devoirs de chrétienne et d'épous
Des devoirs de son fils plus qu'une autre jalouse
La mère, en ses leçons se tenant à l'écart,
Ne réclame de lui que la plus humble part.
Et tandis que l'époux que le monde réclame,
Aux soins matériels semble attacher son âme,
Vouée aux soins moraux, elle, d'un cœur fet
[vent,
Comme un lait épuré, les prodigue à l'enfant,
Pour que l'homme au milieu des épreuves di
[monde

Sente germer en lui leur semence féconde.
Oui, je le dis bien haut, tout ce qu'aux mauvas
[jours

Nous retrouvons en nous de force et de secours, Tout ce qui fait l'éclat d'un noble caractère,

Tout ce que nous savons de meilleur sur la terre,
La prière, l'amour, le dévouement sacré,

Tout ce qu'avec respect le cœur a consacré,
Est le fruit précieux des semences fidèles
Que l'enfant recueillit des lèvres maternelles...
Et nous connaissons tous la source où constam-
Nos mères vont puiser ce divin aliment. [ment
Au banquet solennel où le Christ nous convie,
Qui vient prendre ardemment sa part au pain de
[vie ?

à cette table où Dieu prodigue ses douceurs,
Qui suivons-nous des yeux? Nos femmes ou nos
[sœurs.....

Do nos enfants, qui vont y prendre avec leurs [mères

Celé pur que Dieu mêle à nos graines amères.
Des marches de l'autel quand le prêtre descend,
Terant le pain des forts, tout de chair et de sang,
levez-vous s'agiter sous les nefs attentives,
Imme un vol abattu de colombes craintives
Quattirent une eau pure et des feuillages verts,.
I as ces fronts gracieux de voiles blancs couverts!
vez-vous, aux abords de la sainte piscine,
Ou notre soif sétanche à la source divine,
Les servantes du Christ s'incliner humblement,
Berneillir dans leur cœur l'immortel aliment,
B, dans les doux transports d'une intime allé-
Igresse,

E silence, longtemps, en savourer l'ivresse !
degardez, grands esprits... mais les genoux ployés:
Ace royal festin quels sont les conviés ?
Des femmes, des enfants! les seuls qui, dans la

[salle,

Soient dignes de porter la robe nuptiale.
les poursuivez pas d'un sourire railleur;
me au jeu d'ici-bas leur lot est le meilleur
vous le savez bien: car au fond de votre âme,
Le secrète voix malgré vous le proclame.
Or, entendons-nous bien: est-il bien convenu
un Dieu réparateur ici-bas soit venu,
Et qu'en un licu marqué son sanglant sacrifice
At satisfait pour nous la suprême justice?
Je sais que parmi vous, on accorde aisément
De merveilleux effets à ce grand dévouement;
E que, de ces progrès qu'on ne peut méconnaître,
Va fait hommage au Christ, homme ou Dien qu'il
[puisse être ;
Ceux même aux yeux desquels il a fini son temps,
Fastatent de sa loi les effets éclatants;
Elear raison du moins, ayant foi dans l'histoire,
A défaut de son nom, honorent sa mémoire.
Sa est donc un grand fait acquis, incontesté,
C'est le progrès chrétien de notre humanité.
Or, chez les nations, dans les camps, dans les villes,
Vels en sont les agents? où sont ses grands mobiles?
Cherchez, interrogez l'histoire; et dites-moi
Quelle force indomptable a propagé la foi?
C'est surtout d'une femme ou les pleurs ou l'exemple.
La femme pour l'église a déserté le temple ;

Anglo-Saxons et Francs, indomptables Germains,
Tous ont reçu la croix de ses pieuses mains.
C'est elle qui marqua, de ce signe suprême,
Sur un front d'empereur le premier diadème.
Mère de Constantin, épouse de Clovis,
Je vois de toutes parts vos exemples suivis,
Et les casques guerriers, les couronnes royales
Se courber, devant vous, sous les eaux baptismales.
Faut-il s'en étonner? par des moyens divers,
Chaque Dieu, faux ou vrai, domine l'univers.
Mahomet, qui commande, a le fer et la flamme;
Jésus, qui persuade, a le cœur d'une femme,
Et nul ne peut savoir les trésors de vertu
Dont abonde ce coeur de grâce revêtu,
Sitôt qu'il se retrempe à la source épurée
Où la soif des élus sera désaltérée;
Ni tout ce qu'il attire en sa chaste maison,
Alors que, visité de Dieu, dans l'oraison,
Au foyer domestique il répand, sans mesure,
Les dons que le Seigneur lui rend avec usure.
Qui ne sent, en effet, que notre humanité
Se rattache par elle à la Divinité,
Et que, pour repeupler notre haute patrie,
Ouvrant à Dieu son sein, comme une autre Marie,
La femme, en notre exil, dont sa vie est l'honneur,
Enfante incessamment des âmes au Seigneur!
Oui, la Vierge, en montant vers la voûte éthérée,
De ses douces vertus, sur la terre altérée,
A laissé retomber les parfums précieux,

En d'autres cours de femme absorbés pour les cieux.
Ces parfums de pitié, de paix et d'innocence,
Dont l'Esprit-Saint en elle avait soufflé l'essence,
S'exhalent ici-bas de plus d'un cœur mortel;
Tantôt, comme un encens, aux marches de l'autel;
Tantôt, sous les abris du foyer domestique,
Plus souvent en ces lieux de misère publique,
Où la vierge chrétienne épanche incessamment
D'indicibles trésors d'amour, de dévouement,
Vrais aromes du cœur, dont la vertu certaine
Purifie ardemment notre atmosphère humaine,
Et rend aux sens flétris de tant de malheureux
Cet air vivant du ciel longtemps perdu pour eux.
Eh! qu'on ne dise pas, tristement érotique,
Débris fossilisé de débauche classique,
Des salons-pompadour écho terne et poussir,
Que la femme ici-bas n'a qu'un être passif ;
Que, semblable à la fleur doux charme d'une aurore,
Avec son frèle éclat son parfum s'évapore,
Et que tout son attrait réside en sa beauté,
Comme tout son destin, dans sa fécondité.
Ce langage des sens n'a rien de notre époque;
Des vieux temples tombés vainement on l'évoque;
On l'en retire mort, quoiqu'il puisse autrefois
S'être manifesté dans quelques nobles voix.
Vers l'antique Vénus, l'Eve du paganisme,
Morte aussi dès longtemps et du même exorcisme,
C'est vouloir reculer; c'est oublier qu'entin
Si, sur le front d'Adam souffla l'esprit divin,
Ce même esprit, sendant les profondeurs de l'âme,

Descendit tout entier dans le sein de la femme,
Engendrant tour à tour, sous son aile de feu,
Dans l'homme la pensée, et dans la femme un Dieu.
Qu'à Vénus donc encor reste l'idolâtrie,
C'est bien mais à l'écart; le culte est à Maric.
A celle-ci le cœur, comme à l'autre les sens.
Entre elles nul rapport ni de vœux ni d'encens.
L'écume de la mer vomit l'une sans voiles :
Le chaste front de l'autre est couronné d'étoiles.
En tableaux effrontés, en marbres toujours nus,
S'offrent de toutes parts d'impudiques Vénus;
Mais le ciscau chrétien, pudiquement sévère,
Garde la Vierge encor sous les traits de la mère;
Et sous sa large robe et ses voiles pieux,
Montre un visage d'ange au cœur, et rien aux yeux.
Type exact, toutes deux, mais divers de la femme,
Si l'une n'a qu'un corps, l'autre a surtout une âme ;
Type également vrai de notre humanité,
Chaque éro se reflète en leur diversité;

Et, tels qu'à leur essence ils sont restés fidèles,
Deux mondes tout entiers se résument en elles :
L'un, celui du péché, dont la terre est le but;
L'autre aspirant aux cieux d'où lui vient son salut;
Et séparés tous deux par cette croix sublime
Que les anges en pleurs dressèrent sur l'abîme,
Abîme infranchissable où Dieu jeta son sang,
Où le monde tombé s'agitait impuissant,
Tandis qu'un nouveau monde, en ce moment su-
[prême,

Levant son jeune front sous ce divin baptême,
S'élançait plein de foi, d'espérance et d'amour,
Des ombres de la nuit vers les sources du jour.

A ces sources de feu d'où jaillit toute grâce,
Fils d'Adam, filles d'Eve, ont retrempé leur race,
Ces dernières surtout; et je suis peu surpris,
Si, hors des rangs chrétiens, quelques ardents es-
[prits,
Voulant qu'à son destin la femme soit fidèle,
Out jugé parmi nous sa place indigne d'elle,
Ont accusé nos lois, que je n'excuse point,
De se montrer toujours païennes sur ce point,
Et taxé hautement nos mœurs d'ingratitude,
Pour l'avoir maintenue encore en servitude.
Ainsi depuis le Christ, c'est la troisième fois
Que, dans son interêt, les mœurs font brèche
[aux lois.

Dans l'arène du cirque ou de l'amphithéâtre,
Faut-il braver les dieux, confesser ou combattre?
Le martyr y descend; la femme, à son côté,
S'empresse d'établir son droit d'égalité.
Jusque-là sans honneur, être ou chose, n'importe,
Sur les cœurs les plus forts son faible cœur l'em-
[porte;

Et, dans ce grand travail de notre humanité,
Renaissant à la vie avec la liberté,
Durant ces huit cents ans d'efforts et de constance
Qui du corps social raniment l'existence,

La femme prend son rang dans cet ordre nouveau,

Où souvent le plus humble est aussi le plus beau Comme c'est la vertu que le Christ glorifie, Comme c'est dans le cœur qu'il retranche la vie, La femme a, de plein droit, influence et pouvoir Sur ce monde où la foi, la charité, l'espoir, Immortelles vertus jusqu'alors ignorées, En un suprême honneur se trouvent consacrées. Aussi le moyen âge, encor captif des sens, A-t-il des vœux pour elle, et presque de l'encens Tant d'éclat le surprend, tant de grâce l'attire; En elle de Dieu même il croit sentir l'empire... Mais la matière encor combat contre l'esprit ; Et tandis que le corps sous le cloftre est proscrit Aidé de la beauté dont l'attrait le seconde, Avec quelque avantage il lutte au sein du monde Et du cœur même obtient un hommage surpris, Que suivra le regret... et plus tard le mépris. Notre siècle a marqué, d'un autre caractère, De la femme sur nous l'action salutaire, Et, lui donnant un droit au droit de l'homme égal De son maître d'hier elle a fait son rival; Oubliant qu'il fallait, à toute créature, Dans l'œuvre du Seigneur, maintenir sa nature. Etres divers en tout, de formes et d'instincts, Pour les faire rivaux tous deux sont trop distincts: Et l'ordre naturel a des règles propices Dont l'ordre social doit suivre les indices. Chacune des deux parts de l'humaine unité Dans le progrès humain a sa nécessité: L'une complète l'autre; et chacune me semble Diversement utile à l'accord de l'ensemble. Car l'attrait qui les lie est dans ce complément Que tout être amoindri recherche obstinément. Dieu fait bien ce qu'il fait suivons ce qu'il nous Puisqu'il a séparé la force de la grâce, [trace; Puisqu'il a fait germer, avec plus de vigueur, Là, les dons de l'esprit, ici les dons du cœur, Laissons développer ces germes salutaires, Sous la diverse loi dont ils sont tributaires; Et craignons de toucher aux lois de l'Eternel, En troublant de plein gré cet ordre solennel, Et retardant ainsi, par une fausse bâte, Cette œuvre de progrès où sa sagesse éclate. Certes, dans notre Eglise où le Christ fut vainqueur Par le seul ascendant des puissances du cœur, La grande mission que la femme a reçue, Est sublime en tout point pour qui l'a bien conçue; Et je n'hésite pas à proclamer tout haut, Qu'en ce labeur commun où l'homme fait défaut, Dans ce grand déploiement des facultés de l'âme, Et qu'elle gardera ces magnifiques droits S'il est un rang d'honneur, il revient à la femme, Que le cœur de Jésus lui transmit sur la croix, Jusqu'au moment prédit, mais voilé de mystère, Où le Consolateur, venu sur cette terre, Doit établir ailleurs le règne de l'esprit, Et raviver ainsi le sang de Jésus-Christ.

Alexandre GUIRAUD.

LES FEMMES AU CALVAIRE.

Mais non, tu n'es pas seul; tu vois couler des

[pleurs;

Lae troupe fidèle, au sentier des douleurs, Lerche avec toi, Jésus, et tes juges infâmes Cont pu de ton Calvaire écarter d'humbles femmes; fear charité te suit plus vive au dernier jour. me de peu de foi, car il a peu d'amour,

tre en vain connut ta vie et tes oracles,
les preceptes plus grands encor que tes miracles;
es splendeurs du Thabor, le pain multiplié,
Ocean docile, il a tout oublié !

Mais vous n'oubliez pas, ô vous, mères et veuves,
fat votre recours au moment des épreuves;
voyez, dans vos cœurs, tous les ètres chéris,
a main de Jésus consolés et guéris;
peres ranimés à sa voix prophétique,

levant leur lit d'un bras paralytique;

is dans le tombeau retrouvant leur beauté : es mère oublia son fils ressuscité !

fors savez, dans nos maux vous qui gardez nos Lâmes,

pouvoir ont sur Dieu les prières des femmes ; Jesus, de sa grâce ouvrant tous les trésors, jamais que pour vous fait revivre des morts! Arssi, quand des douleurs acceptant le calice, Je livre à la mort pour que tout s'accomplisse, tre coeur se souvient de l'avoir invoqué, pas une de vous à sa croix n'a manqué. les erres, après lui, cherchent l'éponge amère. rcast comme des sœurs à côté de sa Mère, kes faites un soutien de tous vos bras tremblants de dont un glaive a déchiré les flanes. rous vois à sa suite, ó belles repenties, veritable amour par Jésus converties; les à qui vos parents par lui furent rendus, Imus toutes qui gardez ses discours entendus, emmes de Chanaan, femmes de Samarie, mere de Joseph, la seconde Marie, 'enfant qu'il guérit chez le centurion, emere àme conquise à Rome par Sion; La veuve de Naim, les deux sœurs de Lazare, Caqui, pour son linceul, le fin lin se prépare; the et vous, Madeleine, ô nom tout embaumé! Car devenu si pur pour avoir tant aimé !

des suivent le Christ et pleurent en silence; Vareux soldats, en vain, du bâton de la lance es frappent; ni les coups, ni les cris outrageux Seoignent du pasteur le troupeau courageux. rsque Jésus s'arrête et regarde en arrière, Irecontre leurs yeux et les voit, en prière, er, à genoux, l'instant de l'approcher,

er dès qu'il se lève et se met à marcher, per à l'envi leurs lèvres sur les places

de ses pieds l'amour a reconnu les traces. Les montent courbant la tête et ramassant Lecailloux des sentiers qu'il a teints de son sang; Sure large rocher s'il en pleut quelques gouttes,

Leur voile les essuie et les conserve toutes;

Les gazons qu'il rougit sont cueillis brin à brin.
Tels, lorsque le semeur vient semer le bon grain,
Tous les oiseaux du ciel dans son sillon le suivent
Prenant de la semence une part dont ils vivent :
Vous, ainsi, dans ce champ où le Christ a voulu
Semer une moisson dont pas un n'est exclu,
O femmes, amassant un trésor de bonne heure,
Vous avez pris la part première et la meilleure !
Et lui, de ce fardeau dont l'homme l'a chargé,
Ah! combien doucement vous l'avez soulagé !
Comme, à travers vos yeux, les rayons de vos

[âmes

Fortifiaient son cœur en y lançant leurs flammes;
Combien dans son martyre, à chaque accablement,
Yous lui donniez de calme et de joie en l'aimant !
Quand du rude trajet les bourreanx las eux-
[mêmes,

Assouvis à la fin de coups et d'anathèmes,
S'écartent pour s'asseoir sur le bord des chemins
Où Jésus, épuisé, se traîne sur ses mains,
Vous accourez, ô vous que la souffrance attire,
Et donnez de vos pleurs le bauine à son martyre.
C'est ainsi qu'étanchant ton sang et les sucurs,
De ta face, où perçaient de célestes lueurs,
L'une d'elles, ô Christ, dans une molle étreinte,
Sur un lin vierge et blanc a dérobé l'empreinte;
Pour que l'homme connût dans toute sa beauté
Ce front où des douleurs siégeait la majesté.

Mais jusqu'au faite où va s'achever le supplice,
L'innocent a gravi le mont du sacrifice;
Pour fixer par des clous ses membres sur le bois,
Les bourreaux sont courbés aux deux bonts de la

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[dressée,

Dans vos bras tour à tour vous la teniez pressée,
Et l'arbre de salut, sur vous, en gémissant
Répandait sa rosée et de pleurs et de sang.
Vos lèvres, à ses pieds, jusqu'à l'heure dernière,
Ont réjoui son cœur du bruit de la prière.
Vous l'avez vu donner aux bourreaux leur pardon;
Et lorsque de son Père accusant l'abandon,
Quand la mort l'entourait des horreurs de son
[ombre,

Le doute l'effleura d'une aile froide et sombre,
O femmes! il vous vit; il sentit, devant vous,
La douceur de mourir pour le salut de tous,

LECONS ET EXEMP. DE LITT. CHRÉTIENNE. II.

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