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DU

DROIT DES GENS

ET DES

RELATIONS INTERNATIONALES

LA GRÈCE

PAR

F. LAURENT

PROFESSEUR A L'UNIVERSITÉ DE GAND

Deuxième édition corrigée.

TOME II.

BRUXELLES

A. LACROIX, VERBOECKHOVEN et C, Impasse du Parc, 3.

1862.

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INTRODUCTION.

1. Le génie de la race hellénique.

Les Grecs sont une race privilégiée parmi toutes celles qui ont paru sur la terre. Déjà dans l'antiquité ils furent glorifiés par leurs vainqueurs le plus beau génie de Rome proclama qu'ils avaient civilisé les nations, en leur enseignant la douceur et l'humanité ('). Ce peuple étonnant remua toutes les idées, tous les sentiments. Ses philosophes unirent les abstractions de la raison spéculative aux travaux pratiques de l'homme d'état; l'un d'eux donna dans le monde païen le sublime spectacle d'un homme mourant pour une idée, martyr du devoir. Ses poëtes, ses orateurs, ses historiens s'élevèrent à une hauteur qui est presque demeurée inaccessible. Quand l'antiquité s'écroula, quand les Barbares du nord envahirent l'empire romain, les ténèbres couvrirent l'Europe pendant les longs siècles du moyen-âge. Qui ranima la vie de l'intelligence? qui émancipa la chrétienté courbée sous le despotisme intellectuel de l'Église? Ce furent les écrivains de la Grèce qui, sortant de leurs tombeaux, imprimèrent ce puissant élan à la civilisation européenne. La renaissance eut l'importance d'une révolution; elle prépara la réforme, en la dépassant. Cependant la race qui rendit la liberté de penser au monde chrétien, gémissait dans la servitude. Tout-àcoup elle secoue ses chaines, et un cri d'enthousiasme s'échappe

(1) Cicer., ad Quint., I, 4, 8; pro Flacco, 26; Verrin. V, 141.

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