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téressante position de Ste. Marguerite. C mouvement, à la suite du combat de Monrenotte, plaçoit l'armée française au-delà des Alpes sur les penchans qui versent leurs eaux dans le Pô. Il étoit sans exemple que les passages de ces montagnes eussent été franchis en aussi peu de tems.

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Le 24, à la pointe du jour, le général Augereau, avec sa division, forçoit les gorges de Millesimo, tandis que les généraux Ménard et Joubert, après avoir chassé l'ennemi de toutes les positions environnantes, enveloppoient, par une manœuvre prompte et hardie, un corps de quinze cents grenadiers autrichiens, à la tête duquel le lieutenant-général Provera se retira sur le sommet de la montagne de Cossaria, et s'y retrancha dans les ruines d'un vieux château.

Le général Augereau ayant fait avancer son artillerie, on se canonna pendant plusieurs heures. Provera fut sommé de se rendre; il parlementoit pour gagner du tems; les Français, étonnés de, voir leur marche arrêtée par une poignée d'hommes, de-. mandèrent à grands cris d'escalader la mon

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tagne; la nuit approchoit, Augereau marM: cha sur quatre colonnes sur le château occupé par les grenadiers autrichiens ; déjà l'intrépide Joubert, franchissant des obstacles qui sembloient invincibles, s'étoit jeté avec sept hommes dans les retranchemens ennemis, lorsque plusieurs d'entr'eux fu erenc jetés par terre, et le mouvement de cette colonne ralenti, La seconde et la troisième colonnes furent également déconcertées par la mort de leurs principaux offi ciers, que les ennemis retranchés sur un rocher visoient tranquillement sans courir eux-mêmes presqu'aucun risque..

se

៣.

vent

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La nuit, qui survint sur ces entrefaites, fit craindre à Bonaparte que Provera et ses grenadiers ne profitassent des ténèbres pour lui échapper. Il réunit ses bataillons, et fit faire contre eux des épaulemens et des bat, teries d'obusiers.

Le 25, à la pointe du jour, les armées étoient en présence. Augereau, qui commandoit l'aîle gauche, continuoit à tenis be bloqué le général Provera. Plusieurs ré egimens autrichiens essayèrent de percer le centre. Le général de brigade Ménard les

"

repoussa vivement ; et avant une heure
après midi, le général Massena, placé à
l'aile droite, déborda la gauche de l'ennemi
retranché au village de Dégo. Le général
Laharpe marchoit sur trois colonnes ser-
rées ; celle de la gauche, commandée par
le général Causse, passa la Bormida sous
le feu de l'ennemi, ayant de l'ean jusqu'à
la ceinture, et attaqua l'aile gauche de l'en-
nemi par sa droite. Le général Servoni,
la tête de la seconde colonne, traversa aussi
la Bormida, sous la protection des batte-
ries françaises, et marcha droit aux enne-
mis, auxquels la troisième colonne, con‐
duite par l'adjudant-général Boyer, cou-
poit la retraite.

L'aile gauche de l'ennemi, enveloppée de tous côtés, se débanda, pendant qu'Au gereau forçoit Provera et ses quinze cents grenadiers à mettre bas les armes. Les Fran çais s'acharnèrent à la poursuite de l'en nemi, qui perdit dans les journées de Mon. tenotte et de Millesimo, quinze mille hommes tués ou prisonniers, quarante canons, et presque la totalité de ses magasins et de ses bagages. Après une défaite aussi prompte,

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et par des moyens si extraordinaires, il ne restoit à Beaulieu, pour faire tête à son ennemi, que de le combattre avec les mêmes armes, et de tenter quelqu'expédition hardie quiarrêtât la marche de Bonaparte, c'est ce qu'il fit..

Notre armée, fatiguée de l'action qui avoit fini fort tard, étoit rentrée dans son camp, et commençoir à peine à goûter la sécurité que donne la victoire, que le général Beaulieu, ayant rassemblé sept mille hommes d'élite, fondir le 26, à la pointe du jour, sur le village de Dégo, et l'emporta à la bayonnette. Les Français, livrés au sommeil, se réveillent au bruit de la générale. Dès que Massena a pu réunir une partie de ses troupes, il veut reprendre ce poste, mais il est repoussé jusqu'à trois fois. Le général Causse n'est pas plus heureux; il rallioit la 99. demi-brigade, la reconduisoit à l'ennemi, qu'il étoit prêt -d'atteindre, lorsqu'il tomba blessé à mort. Dans cet état, apercevant Bonaparte, il tassemble ce qui lui restoit de forces, pour lui demander si Dégo est repris ; Bonaparte lui répond que nous rentrons dans nos pe

sitions.; en ce cas, dit Causse, je meurs content, et il expire. ins

i.

La victoire cependant n'étoit point encore fixée à deux heures après midi. Bonaparte ordonne à la 89. demi-brigade, commandée par le général Victor, de se former en colonne, tandis que l'adjudant-général Lasne, ralliant la 8, demi-brigade d'infanterie légère, se précipite à sa tête sur la gauche de l'ennemi. Ces mouvemens combinés chassent les Autrichiens de Dégo ; la cavalerie achève leur déroute.

Dans le même tems, le général Rusca s'emparoit de la position de Sangrovani, qui domine la vallée de Bormida : le général Augereau occupoit les hauteurs de MilTesimo, et ouvroit une communication avec la division du général Serrurier qui gardoit la vallée d'Oneille et les bords du Tanaro, et qui venoit de s'emparer, sur la gauche de cette rivière, et presque sous les murs dé Céva, des postes de Batifolo, Bagnasco et Noceto.

Benaparte n'avoit plus rien à redouter des Autrichiens, qui se retiróient sur Torrone par les routes d'Acqui et de Gavi ; ils abandonnoient

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