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et l'influence d'un clergé aussi nombreux > que puissant sur l'esprit de la multitude, les préventions qu'on avoit inspirées à des peuples fanatiques contre la révolution française dont les excès servoient à souhait les puissances qui veulent tenir les hommes sous le joug; tout offroit des oppositions plus redoutables encore que la force des atmes; Bonaparte sut vaincre ces obstacles en alliant la bravoure au respect dûc aux usages des peuples.

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L'armée française étoir à-peu-près égale en nombre à celle des ennemis et elle.devoit être encore augmentée par des trou→ pes qui étoient envoyées de l'intérieur de la France. On y fit toutes les réformes que l'expérience fit juger nécessaires pour accélérer et assurer les succès, et y rétablir en même-tems plus d'ordre et d'économie, Nos moyens en vivres et en transports n'éroient pas considérables; mais Bonaparte, après avoir considéré la localité du climat qu'il avoit à parcourir, avoit dit ; « Si ję sais vaincu, j'ai trop ; si je suis vainqueur, je n'ai besoin de rien ».

..

Cependant Bonaparte, nommé général

en chef de l'armée d'Italie, arrivé à Nice le 6 germinal an 4, pour se mettre à la tête de cette armée qui avoit donné des preuves, à Loano, de ce qu'elle avoit pu faire sous le commandement du général Schérer qui avoit ouvert, par cette victoire, l'entrée du Piémont et de toute l'Italie, Bonaparte, disons-nous, se tendit ensuitedans les environs de Gênes, où il eut grand soin de sonder les dispositions de ce gouvernement, de rassembler des subsistances, des munitions et les attelages nécessaires pour le transport de l'artillerie audelà des montagnes, d'examiner avec attention tous les postes, et de faire ensuite la revue, de son armée..

Les Français, étoient cantonnés depuis. Orméa jusqu'aux environs de Final; leur quartier général étoit à Albenga, Les troupes piémontaises, postées sur le revers des Alpes, depuis le col de Tende jusqu'à Cairo, dans la province d'Acqui, étoient, commandées par le général Colly. Les Im périaux occupoient les hauteurs de Savone,: Sassello, Musone, Campo-Fredo, la Bo chetta, les vallées de Trébie et de la Scri

via, renfermant dans leurs retranchemens les deux routes qui conduisent de Gênes, dans le Milanais, l'une par Novi et Tor, tone, l'autre par Bobbio et Plaisance.

Les principaux officiers qui devoient faire la guerre sous Bonaparte, étoient Berruyer, chef de l'état-major, dont les talens pour le détail d'une armée lui furent d'un grand secours, Alexandre Berthier, Augereau qui s'étoit déjà distingué dans les Pyrenées, Massena, Serrurier Laharpe, Ménard, Victor, Joubert, Servoni, Brune, Baraguay d'Hilliers, Vaubois, Gardanne, Dammartin, Dallemagne, St. Hilaire, Staingel, Lanus, Rampon et plusieurs autres.

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La fonte des neiges commençoit à peine à rendre libres les défilés de l'Apennin dans les premiers jours d'avril, que Beaulieu, après quelques mouvemens destinés à faire. prendre le change aux Français, entreprit d'attaquer Bonaparte sur les hauteurs qui dominent la ville et le* port de Savone; mais pour y pénétrer, il falloit d'abord qu'il repoussât les Français dont les avantposte étoient à Voltry.

Ce poste, occupé par trois mille hom mes à la tête desquels étoit le général Servoni, fut effectivement attaqué le 20 germinal par dix mille Autrichiens. Les Fran çais opposèrent la résistance la plus opiniâtre ; mais, écrasés par le nombre, ils cédèrent le terrein et se replièrent pendant la nuit.

Les ennemis, poursuivant leurs avantages, se rendirent maîtres, le 21, d'une partie des redoutes qui couvroient l'armée française: le feu le plus vif avoit lieu les plus grands efforts se faisoient à la redoute de Montenotte défendue par quinze cents hommes commandés par le chef de brigade Rampon. L'intrépide dévouement avec lequel ce foible détachement repoussoit les efforts de quinze mille hommes conduits par Beaulieu lui-même, donna le tems à toutes les colonnes de se former dans les montagnes. Bientôt la division de Laharpe attaque les Impériaux à la bayonnette, tandis que celle de Massena, faisant un cir cuit, se porte sur leurs derrières. Pris en tre deux feux, les Autrichiens rompus précipitent leur retraite sur un autre point et

tombent précisément dans la division de Massena qui achève leur défaite.

Beaulieu, vaincu, restoit cependant le maître de donner, par. sa droite, la main à la gauche de l'armée austro-sarde, dans les environs de Cairo. Il s'agissoit donc, de la part des Français, d'empêcher cette jonction et de tenir une des armées ennemies en échec, tandis qu'on battroit l'autre. Cette opération, d'autant plus difficile que l'armée française étoit inférieure en nombre à ces deux armées réunies, devoit cependant réussir par rapport à la sinuosité des montagnes dans lesquelles on se trouvoit engagé, en joignant la prudence à la célérité.

Bonaparte, portant son quartier général à Carchère, dans le Montferrat, ordonna au général Laharpe de marcher sur Sozello, pour menacer d'enlever huit bataillons que l'ennemi avoit enfermés dans cette place, et de se porter rapidement dans Caïro, Massena devoit se porter en même-tems sur les hauteurs de Dégo, tandis que les généraux Ménard et Joubert occuperoient, Jun, les sommités de Biétro, et l'autre l'in

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