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« J'ai eu l'honneur de vous envoyer la lettre que j'avois écrite au prince Charles et sa réponse.

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Vous trouverez ci-joint la note qui m'a été remise par MM. les, généraux Bellegarde et Melveld, la réponse que je leur ai faite, et enfin les conditions de la suspension d'armes que nous avons conclue. Vous y remarquerez, par la ligne de démarcation, que nous nous trouvons avoir occupé Gratz, Bruck, et Rotenmann que nous n'occupions pas encore. D'ailleurs, mon intention étoit de faire reposer deux ou trois jours l'armée ; cette suspension dérange donc fort peu les opérations militaires »>,

Bonaparte ayant transféré son quartiergénéral à Léoben, eut soin, pendant la suspension d'armes, de s'occuper d'établir les conditions des préliminaires de paix, et de fixer en même-tems les positions militaires qu'il devoit faire prendre à son armée, pour être prêt à porter de nouveaux coups à l'ennemi, dans le cas où l'on reprendroit les hostilités, et où les espérances d'une prochaine pacification s'évanouiroient:

s'évanouiroient; mais cette dernière pré caution fut heureusement inutile.

Les préliminaires de la paix avec l'em pereur furent signés au château d'Eckenwald, près de Léoben, en Styrie, le 18 avril 1797, ou le 25 germinal an s dɛ la république française, et le général français en donna avis au Directoire, en cés

termes :

« Je vous ai envoyé par l'adjudant général Leclerc, plusieurs projets d'arrangemens qui avoient été envoyés à Vienne et sur lesquels les plénipotentiaires attendoient des instructions:

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M. de Vincent, aide-de-camp de l'empereur, est arrivé sur ces entrefaites les plénipotentiaires sont revenus chez moi pour reprendre la négociation, et après deux jours, nous sommes convenus, et nous avons signé les préliminaires du traité de paix.

» Tout ce qui a été déclaré Département par les loix de la Convention, reste à la républiqué, et la république lombarde se trouve confirmée.

» Je n'ai pas levé en Allemagne une Tome XV, 4. Part.

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seule contribution, et il n'y a pas une seule plainte contre nons ».

Aussitôt après avoir reçu cette heureuse nouvelle, le Directoire en fit part aux deux Conseils, par un message ainsi conçu. Il est nécessaire de le rapporter, pour faire connoître d'une manière plus précise les articles du traité de Léoben.

« CITOYENS REPRÉSENTANS,

» Nous nous empressons de dissiper, par ce message, les inquiétudes qui se sont élevés dans le public, et que la malveillance et l'agiotage se sont efforcés d'accréditer, sur la réalité des préliminaires de paix conclus entre le général Bonaparte et les ministres plénipotentiaires de l'empereur. L'adjudant-général de l'armée d'Italie Sole, arriva hier soir avec ces stipulations préliminaires signées, qu'il a remises au Directoire. Cet officier a traversé l'Allemagne et les hostilités ont cessé partout.

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Les bases de ces stipulations préliminaires approuvées aujourd'hui par le Di sectoire, sont :

» La renonciation à la Belgique par l'empereur et roi.

» La reconnoissance des limites de la France, telles qu'elles ont été décrétées par les loix de la république.

» L'établissement et l'indépendance d'une république dans la Lombardie.

» Ces conditions, modérées autant qu'honorables, sont les garans de la solidité et de la durée d'une paix si glorieusement conquise par l'amour de la liberté, l'infatigable bravoure de nos fières d'armes, et le talent des généraux qui, depuis six ans, les mènent à la victoire ».

Cette nouvelle, dont on attendoit la confirmation avec tant d'empressement, produisit dans les Conseils une joie et une alégresse qu'il est beaucoup plus facile d'imaginer que de peindre. Paris fut dans l'ivresse, ainsi que les départemens. La situation cù se trouvoient les citoyens ne peut être sentie que par les êtres qui se feront une idée d'une guerre aussi désastreuse. Nous entendîmes le canon qui annonçoit cette nouvelle tant desirée, il.

fir jeter un cri d'alégresse à tous ceux qui étoient dans les rues, dans les promenades, dans les places publiques; on se demandoit s'il étoit bien vrai que ce fûr-là le signal de la paix ; on s'embrassoit sans se connoître, on confondoit ses larmes ; pas un père, pas une mère qui n'espérâţ de revoir, d'embrasser son fils. O doux momens d'une délicieuse jouissance, vous fûtes trop courts! Hélas! le sang de la multitude est la denrée qui coûte le moins et dont usent le plus abondamment les brigands titrés qui commandent au reste des hommes; quand ces êtres privilégiés ont répété, avec quelques publicistes insensés, que la guerre est quelquefois un fléau nécessaire, ils croient avoir tout dit, ils croient avoir tout fait pour l'acquit de leur conscience, comme si ce n'étoit pas une vérité éternelle, que celui qui attaque le premier est responsable du sort de celui qu'il tue, et de tous ceux qu'il fair tuer pour le soutien de sa querelle. Mais que deviendra cette superfétation d'hommes, dira-t-on? que deviendront les convenances politiques? Ah! demandez plutôt

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