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gade d'infanterie légère en avant, soute nue par deux bataillons de grenadiers et flanquée par la cavalerie.

L'infanterie légère s'avance en tirailleurs; le général Dammartin à la gauche, et le général Lespinasse à la droite font avancer leur artillerie et la canonnade s'engage avec la plus grande vivacité. Le général Duphot, à la tête de la 27°, demi - brigade d'infanterie légère, se jette dans la rivière et atteint l'autre rive. Le général Lebon le soutient avec les grenadiers de la division Guieux. Le général Murat, qui fait le même mouvement sur la droite, est également soutenu par les grenadiers de la division de Bernadotte. Toute la ligne se mer en mouvement et passe la rivière.

La cavalerie autrichienne veut plusieurs fois charger l'infanterie française, mais la bonne contenance et le feu roulant de celleci l'obligent à reculer. Epouvantés par la supériorité de l'artillerie qui les foudroyoit et par la promptitude avec laquelle notre armée se déployoit à leurs yeux, les ennemis plient de toutes parts, et la déroute devient complette lorsque le général Guieux s'emTome XV.4. Part. N

pare du village de Caïnin où se trouvoit le quartier général du prince Charles. Se retirant dans les montagnes avec précipitation, l'armée autrichienne abandonna au vainqueur une partie de son artillerie et ses bagages.

Tant de défaites successives, tant d'hom mes tués, tant de prisonniers faits sur l'Au triche auroient bien dû amener cette puissance à des sentimens pacifiques. La France n'avoit rien à se reprocher à cet égard, elle étoit victorieuse et demandoit la paix ; elle chercha même à entamer des négociations sérieuses; le Directoire envoya à "Vienne le général Clarke en qualité de plénipotentiaire, pour en venir à des ar rangemens; mais le gouvernement de Vienne ne voulut rien entendre le général Clarke ne fut admis à aucune audience et il lui fut

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dit que l'Autriche ne reconnoissoit pas de république française ; dès-lors, qu'un envoyé d'une puissance de cette nature ne pouvoit être présenté à l'empereur. En effet, le négociateur français avoit des ordres de demander à parler à l'empereur lui-même, si les ministres refusoient de

l'acceuillir. Mais on se garda bien de le laisser pénétrer jusqu'auprès du souverain, parce qu'on présumoit qu'il feroit des propositions si, raisonnables que l'empereur, qui ne penchoit que trop à la paix, pourroit bien les accepter,

Il eût été doux pour le gouvernement français, d'avoir la paix avec le continent, et de réserver ses forces pour combattre l'Angleterre avec laquelle il est essentiel, qu'il soit en guerre, surtout après une révolution qui, augmentant nécessairement l'esprit et les ressources militaires, néces site l'emploi de ses forces sur un point déterminé, pour que l'intérieur n'en soit point inquiété. Tôt-ou-tard, la GrandeBretagne sera la proie d'une descente ef fectuée par les Français, et ces derniers seront vengés de l'atrocité des moyens qu'elle n'a cessé de mettre en usage pour perpé tuer les flots de sang qui coulent en Europe depuis près de dix ans.

Asservir les autres cours par des promesses fallacieuses, un espoir mensonger et des richesses qu'il prodigue, voilà le rôle que joue le cabinet britannique qui ne

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sent que trop, qu'au moment où les autres puissances se détacheront de la coalition, tous les efforts de la France seront dirigés contre l'Angleterre, et qu'il faudra qu'elle succombe sous le poids d'une haine si justement méritée. Nous avons dit que l'empereur penchoit pour la paix, et ce fait est certain; mais l'impératrice, mais le ministre Thugut, ligués intimement, asservissoient les volontés de ce prince aussi foible d'esprit que de corps. Clarke fut obligé de revenir en France sans avoir pu entamer une négociation.

La campagne étoit à peine commencée, à peine eut on commencé à l'ouvrir dans des climats plus doux, que déjà les montagnes du Tirol et de la Carinthie étoient franchies, et Bonaparte menaçoit le cœur des Etats de l'Autriche, obligeant par ses marches forcées, le prince Charles à une retraite précipitée.

C'est le 26 que la bataille du Tagliamento avoir eu lieu; le 28, la division du général Bernadotte dépassa Palma nuova et prit position sur le torrent de la Torre où les hussards se rencontrèrent, La divi

sion du général Serrurier prit position sur la droite, celle du général Guieux sur la gauche, et le commandant la Salle fut envoyée à Udine avec le 24. régiment de' chasseurs. L'ennemi, à l'approche des Français, évacua Palma Nuova où l'on' trouva beaucoup de vivres.

Le 29, le général Bernadotte bloqua Gradisca; le général Serrurier se porta visà-vis San-Piétro pour passer le Lizonzo. L'ennemi vouloit en défendre le passage avec quelques pièces d'artillerie et des bataillons disposés à cet effet. Andréossi, chef de brigade de l'artillerie, voulant reconnoître si la rivière étoit guéable, s'y précipita lui-même et la passa et repassa pied. Il fut alors ordonné quelques mancuvres qui épouvantèrent l'ennemi qui se retira et laissa passer librement nos troupes.

Le même jour, le général Serrurier se porta sur Gradisca en suivant les crêtes supérieures qui dominent cette ville. Pour amuser l'ennemi et l'empêcher d'apercevoir la manœuvre de Serrurier, Bernadotte fit en même tems attaquer les retranchemens par des tirailleurs; mais les soldats,

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