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sena, conduisirent leurs divisions à la victoire, ne servit qu'à augmenter encore la réputation de ces deux généraux, aussi intrépides soldats qu'officiers habiles. Bona parte, abandonnant la conduite du siége de Mantoue au général Kilmaine, s'ap procha de l'Adige, et le 24 brumaire, F'armée française et l'armée autrichienne se trouvèrent en présence.

L'aîle droite des Autrichiens conduite par Davidovik se trouvoit à la droite de l'Adige, entre ce fleuve et le lac son centre et son aîle gauche occupoient sur la rive gauche du fleuve, la route qui conduit à Vicence, La droite des Frans çais étoit commandée par Massena, la gauche par Vaubois, et le centre par Augereau.

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Pendant la nuit du 24 au 25 le gé néral français fit jeter un pont de bateaux sur l'Adige, entre les villages de Ronco et d'Albaredo. Les deur divisions d'Augereau et de Massena avoient passé à la gauche du fleuve avant la pointe du jour. Les avant-postes autrichiens furent cul butés, mais on trouva la résistance la

plus opiniâtre au village d'Arcole, donr la position étoit naturellement fortifiée par des marais et des canaux protégés euxmêmes par une artillerie nombreuse.

Ce village arrêta une partie de l'armée pendant toute la journée. En vain les généraux français, sentant que la prise de ce poste décideroit du gain de la bataille, se précipitèrent à la tête des coJonnes pour braver avec elles le feu de l'ennemi; presque tous furent mis hors de combat. Augereau, empoignant un drapeau, se jette sur un pont qu'il falloit absolument franchir pour emporter le village tout ce qui se trouve autour de lui tombe sous le feu nourri d'un déluge de mîtraille, il est obligé de reculer. Bonaparte, à la tête d'une colonne de gre nadiers se présente pour franchir le même passage, il est précipité dans un marais avec son cheval; il se relève sous le feu de l'ennemi, se présente de nouveau à la charge, et emporte enfin avant la nuit le village d'Arcole, qu'il crut prudent d'abandonner avant le jour.

Le lendemain, la bataille recommence

elle est soutenue de part et d'autre avec une habileté et un acharnement indicibles, et la nuit force une seconde fois les com battans à se retirer, sans que la victoire se soit encore décidée pour l'un ou pour T'autre des partis.

Le 27 une nouvelle attaque est com binée de la part des Français. Au lieu de prendre du repos, les soldats excédés de fatigue employèrent leur tems à jeter des ponts sur un canal dont le passage les avoit arrêtés les deux jours précédens, Massena devoit se porter sur la gauche, et Augereau attaquer de front le village d'Arcole, tandis qu'une partie de la gar nison de Porto-Leguano, favorisée par un train d'artillerie considérable, établi roit un diversion sur les derrières de l'en nemi,

La colonne de Massena trouva moins de résistance, mais celle d'Augereau, repoussée à Arcole, se retiroit en désordre sur le pont de Ronco, lorsqu'ayant reçu un renfort considérable de la division de Massena, elle attaqua de nouveau l'enpemi qui, se voyant tourné par sa gay

che, abandonna le village et se retira pendant la nuit sur Vicence. Cependant l'aîle gauche de l'armée française avait été forcée à la droite de l'Adige, et le général Davidovilk s'avançoit jusqu'àCastello-Nuovo, à huit lieues de Mantque. Bonaparte profitant de la déroute de l'ennemi à Arcole, ordonne à la division de Massena de re passer l'Adige et de se réunir à celle de Vaubois; Davidovik attaqué avec ragę est poursuivi le long de l'Adige sans aucun relâche, et bientôt obligé de battre en retraite jusqu'aux montagnes du Tirol; il ne s'arrête que quand il a mis l'Arisio entre lui et les Français. Aivinzi fugitif se cantonne aussi derrière la Brenta; mais ses troupes étoient tellement effrayées que sans la protection secrète et trèsparticulière que lui accordoit le sénat de Venise, jamais il ne fût venu à bout de les rallier. Telle fut l'issue de cette terrible bataille d'Arcole, qui dura quatre jours avec un acharnement sans égal, et qui, mieux que la journée de Marignan भ méritoit le nom de bataille des géans, Après cette nouvelle victoire, rien

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n'empêchoit, ou rien ne paroissoit plus devoir empêcher Bonaparte de continuer et de presser avec activité le siége de Mantoue. Des postes avancés suivoient les mouvemens d'Alvirzi et Davidovik, derrière la Brenta et l'Arisio. Aucun corps autrichien ne paroissoit en campagne. La seule garnison de Mantoue se montroit de tems à autre, mais sans succès, entre le Tartaro et Borgo Forte. Trois armées allemandes successivement dé; truites en Italie, sembloient forcer les généraux autrichiens à la nullité, cependant la cour de Vienne fit de nouveaux efforts. La jeunesse de cette ville organisée en corps de volontaires et portant au milieu d'elle un drapeau brodé par l'impératrice elle-même, se transporta en poste dans le Frioul vénitien. Un corps nombreux, levé avec rapidité dans les provinces polonaises soumises à l'Autriche, se rendit avec célérité sur les bords de la Brenta, et plusieurs régimens de chasseurs tiroliens s'organisèrent dans le Trentin, malgré les proclamations réitérées du général français pour les engager de se tenir dans la neu

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