2 Page 6. qui ces peuples, avec lefquels ils n'avoient en core alors aucun commerce. Ils l'avoient apportée fans doute de Thrace. Qui joignoient toujours l'ennemy, aimoient a combattre main à main.] C'eft l'éloge qu'Homere avoir donné à ces peuples, long-temps avant Archilochus ; Car dans le fecond Livre de l'Iliade, if dit: Elphenor fils de Chalcodon menoit les Abantes qui n'ont des cheveux que par de riere qui font fi belliqueux, qu'avec leurs lances étendues, ils percent les cuiraffes de leurs ennemis. On n'a qu'à voir le commentaire qué Strabon fait fur ce paffage d'Homere, au commencement de fon dixieme Livre, ori il explique fort bien, ὀρεκτῆσ μελισσι les lances étendues. La lance, dit il, eft à deux ufages, car ou on la lance de loin, comme Achille qui fe vantoit de jetter fa lance auffi loin qu'un autre pourroit lan cer un javelot; ou bien on s'en fert pour fe battre de prés & main à mai; & c'est ce qu'Homere appelle une lance étendue, parce qu'on la tient toujours & qu'on ne la jette jamais. Thefce leva facilement la pierre.] Depuis ce temps-là cette pierre fut appellée la pierre de Thefée, & auparavant on l'appel-Toit l'Autel de fupiter Sthenien; car les Anciens faifoient des Autels des premieres grandes pierres qu'ils rencontroient, comme cela paroît par l'Ecriture fainte. Car ce fiecle-la portoit des hommes d'une taille prodigieufe. C'étoient des reftes des Geants, dont il eft parlé dans l'Ecriture, & qui ne reconnoiffoient d'autre Loy de juftice, que leur propre force. Il punt Sinnis te ployeur de pins, de la même maniere dont ce Geant avoit fait mourir ceux qu'il avoit vaincus.] Quand ce. Geant avoit vaincu quelqu'un, il courboit deux pins, attachoit à chacun un bras & une jambe de ce miferable, & lâchoient en même temps ces arbres qui emportoient les membres qu'on y avoit attachez. Paufanias écrit, que de fon temps fous le Regne d'Adrien, on voyoit encore un de ces pins prés du rivage. Page 7. Page 9. De ce Menalippe naquit foxus, lequel avec Page 10. Eurytus fut Chef de la colonie qu'on mens en Carie. Je ne me fouviens pas d'avoir rien lu ailleurs de cette colonie, ny de cette famille des Joxides. H paroît par quel C7 Page 11. Ibid. quelques paffages de Strabon, que les Grecs s'établirent à diverfes fois dans la Carie. Comme dit Simonide. J Il y a eu en diffe rens temps quatre Simonides tous Hiftoriens & Poëtes, de forte qu'il feroit difficile de decider duquel d'entre eux Flutarque raporte le témoignage, Je croirois que c'eft du plus ancien, de Simonides Amorgynus, qui vivoit vers la xxx, Olympiade, du temps de Tullus Hoftilius. Car tout le monde fait, difent ils, qu' Facus eft eftimé le plus faint homme de fon temps.] acus fils de Jupiter & d'Agine} fa pieté & fa juftice l'avoient rendu fi agreable aux Dieux, qu'il en obtenoit tout par fes prieres, & que par ce moyen, il fit ceffer une grande famine & une horrible fechereffe dont la Grece étoit extremement affligée. On n'ignore pas que Cychrée le Salaminien reçoit des honneurs divins à Athenes. ] IL étoit fils de Neptune & de la Nymphe Salamis, & fi homme de bien, qu'aprés fa mort on l'honora comme un Dicu non feulement à Salamine, mais à Athe nes. Qui nâquirent tous deux de la Nymphe Endeide fille de Chariclo de Sciron.] Apollodore fait cette Nymphe Endeide fille de Chariclo & de Chiron, & il eft fuivi par d'autres Auteurs, mais il eft plus fûr de corriger Apollodore fur la foy de Plutar-. que & des Hiftoriens de Megare qu'il avoit confultez, que de corriger ces der niers fur la foy d'Apodore, dont nous n'avons qu'un abrege.Paufanias eft même d'accord en cela avec Plutarque, & pour ce que Diodore raporte, que Telamon époufa à Salamine Glauce fille de Cychrée, & qu'il eft abfurde de penfer que l'aycul & le petit-fils ayent épousé les deux fœurs, cela ne doit être d'aucun poids, car Apollodore même écrit que la femme de Telamon fut Periboće fille d'Alchathous, & non pas Glaucé. Il n'y a donc pas d'apparence que les plus grands perfonnages les plus gens de bien de toute la Grece.] Il ne parle que de Cychrée & d'acus, dont le premier fit fon gendre de Sciron, & l'autre en fit fon beau pere; j'explique cela, parce qu'on s'y étoit trompé, En paffant par Elcufine, il lutta contre Cercyon l'Arcadien, le défit.] Ce Cercyon fut le premier qui employa la rufe dans les combats de la lutte. Thesée en fçût plus que luy, car il fut inftruit par. Minerve. Le lieu où le fit ce combat étoit encore appellé la Palestre de Cercyon, du temps de Paufanias. De la arrivant à Hermione, il vainquit le Geant Damaftes.] Je ne connois point de Ville nommée Hermione, entre Eleufine & Athenes. Diodore écrit, que ce Geant, demeuroit dans un lieu de l'Attique appellé Corydallus. En l'obligeant de s'égaler à la mesure de fes lits.] Hyginus a fort bien expliqué la mechanceté de ce Geant. Il avoit, ditil, plufieurs lits, & quand un hôte arri Page 12. voit chez luy, étoit grand, il le faifoit coucher dangun petit lit, & luy coupoit tout ce qui paffoit la longueur du lit; & s'il étoit petit, il le mettoit dans un grand lit, & à force de machines, il luy étendoit les jambes jufqu'à la mesure du lit; c'eft-pourquoy il fut appellé Procruf tes, c'eft-à-dire, qui étend par force & avec violence. C'est ainsi qu'il facrifia Bufiris.] Bufiris étoit Roy d'Égypte, & fils de Neptune & de Lyfianaffe. Il facrifioit les étrangers à Jupiter, & voulut faire le même traitement à Hercule qui fe laiffa mener lié & garrotté prés de l'Autel, & qui ayant rompu fes liens, facrifia luy-même ce Tyran & fon fils Amphidamas. Qu'il étouffa Aniée.] Antée étoit Roy de Lydie & fils de la Terre, qui luy redonnoit de nouvelles forces fi tôt qu'il Ja touchoit ; c'est- pourquoy Hercule Féleva en l'air, & l'étouffa entre fes bras. Qu'il tua Cygnus en combat fingulier.] Ily ent deux Cygnus contre lefquels Hercule fe bat it; le premier étoit fils de Mars & de Pyrene, la foudre qui tomba au milieu des deux combattans les fepara; l'autre étoit aufli fils de Mars & de Pelopée, & il fut tué par Hercule. Où il trouva la famille des Phythalides qui venoit au devant de luy pour luy faire honneur.] Paufanias appelle ces Phytalides, les defcendans de l'hytalus, à qui Cerés. avoit donné l'intendance des faints myfteres, pour le recompenfer de l'hofpitalité |