la bien cacher & de l'empêcher d'être apperçue, & leur promettant avec ferment, que s'ils luy rendoient ce fervice, elle ne les arracheroit, ni ne les brûleroit jamais. Cependant Thefée l'appelloit & luy donnoit fa parole qu'il auroit foin d'elle, & qu'il ne luy feroit aucun déplaifir. Perigone touchée de ces promefles fortit du milieu de fes broflailles, & alla fe rendre à luy. Thefée en eut un fils, qui fut ap-. pellé Menalippe. Il la donna enfuite en mariage à Deionée, fils d'Eurytus Roy Il y avoit trois d'Oechalie. *De ce Menalippe naquit. Joxus, lequel avec Eurytus fut chef de la colonie qu'on mena en Carie, d'où font. en Arcadie, & venus les Joxides, qui de pere en fils ont une dans l'En- confervé la coûtume de n'arracher & de bée, & lon ne brûler ni les afperges ni les roseaux, difpute laquelle mais d'avoir au contraire pour eux une étoit la patrie d'Eurytus. So- efpece de religion, & une veneration parphocle & les ticuliere. autres Portes font pour la derniere. Villes de ce mom: une en Theffalie, une Bourg du ter ritoire de Corinthe, dans PIfthme. Il y avoit alors à Cromyon une Laye qu'on appelloit la Phaye, qui n'étoit nullement une bête à méprifer; car elle étoit tres dangereufe, & tres-difficile à vain cre. Thefée la combattit, & la tua en chemin faifant, afin qu'on ne crût pas que la neceffité feule luy fift entreprendre tout ce qu'il executoit, & perfuadé d'ailleurs qu'un homme de bien doit combattre les méchans pour le défendre feulement de leurs outrages; mais qu'il eft obligé de chercher les bêtes les plus courageufes & de les attaquer le premier. D'autres ont pourtant écrit que cette Phaye étoit une femme de Cromyon qui fe proftituoit. à tous & res de l'Atti que. De Cromyon avoit un chemin ces. à tous venans, & qui vivoit de meurtres & de brigandages; qu'elle fut appellée la Laye à caufe de fes mœurs corrompuës & de la méchante vie qu'elle menoit qu'enfin elle fut mife à mort par Thefée. Prés des frontieres de Megare il défit Sur les frontie Sciron, & le précipita du haut des rochers dans la mer, felon la plus commune opinion, parce qu'il détrouffoit les paflans; à Megare & à ou felon d'autres, parce que par une info- Athenes ily lence & un orgueil infupportable, il pre- élevé, tout borfentoit fes pieds aux Etrangers, leur or- dé du côté de la donnoit de les luy laver & pendant mer de rochers, qu'ils le faifoient, il les pouffoit, & les & de précipi précipitoit du haut de ces rochers. Il est vray que les Hiftoriens de Megare s'oppofant à cette tradition, & combattant, * comme dit Simonide, contre la longueur du temps, foûtiennent que Sciron ne fut ni un brigand ni un méchant homme, mais au contraire l'ennemi déclaré de ces fortes de gens, & le bon ami des gens de bien & des juftes. * Car tout le monde fçait, difent-ils, qu'acus eft eftimé le plus faint homme de fon temps. * On n'ignore pas que Cychrée le Salaminien reçoit des honneurs divins à Athenes, & l'on connoît affez la vertu de Pelée & de Telamon. Or Sciron fut gendre de Cychrée & beau-pere d'Eacus, & ayeu! de Pelée & de Telamon, qui naquirent tous deux de la Nymphe Endeide, fille de Chariclo & de Sciron. * Il n'y a donc pas d'apparence que les plus grands perfonnages &les plus gens de bien de toute la Grece, euflent voulu s'allier avec un bri A 6 & comment elles font juger des hommes. brigand, en prenant de luy, & en luy Ce que c'eft que donnant ce que les hommes ont de plus les Alliances, précieux & de plus facré. Ces mêmes Hiftoriens ajoûtent, que Thefée ne tua Sciron dans fon premier voyage d'Apas thenes, mais long temps aprés, lors Ville entre Me- qu'il prit Eleufine qui étoit alors occupée gare & Athepar les Megariens, & qu'il en chaffa Diocles qui en étoit Gouverneur. Voila les contradictions qu'on trouve fur cette hiftoire. mes. Il étoit fils de C'eft à dire, quiétend par force. Je n'ay pas trouvé ailleurs le moindre veftige de cette biftoire. Petite riviere * * * En paffant par Eleufine il lutta contre Cercyon l'Arcadien, & le défit. * Delà arrivant à Hermione il fit mourir le geant Damaftes, qu'on appelloit Procrufte, en l'obligeant de s'égaler à la mefure de fes lits, comme il y obligeoit fes hôtes. Et Thefée en ufoit ainfi à l'imitation d'Hercule, qui punifloit ceux qui l'attaquoient du même genre de mort qu'ils luy avoient préparé. C'eft ainfi qu'il facrifia Bufiris, qu'il étouffa Antée en luttant avec luy, * qu'il tua Cygnus en combat fingulier, & qu'il brifa la tête à Termerus, d'où eft venu le proverbe, le mal Termerien car il y a de l'apparence que Termerus caffoit la tête aux paffans en la heurtant avec la fienne. Thefée alloit puniffant de même les méchans, & exerçoit juftement contre eux les mêmes fupplices qu'ils faifoient fouffrir injuftement aux autres. D'Hermione il arriva fur les bords du Cephife, où il trouva la famille des Attique. Phytali des qui venoit au devant de luy pour luy faire honneur. La premiere chofe qu'il demanda ce fut d'être purifié, pour pouvoir être admis aux faints myfteres. *Les Phytalides le purifierent avec toutes les ceremonies accoûtumées, & aprés avoir fait un facrifice pour fe rendre les Dieux favorables, ils le logerent & le regalerent dans leur maison. Ce fut là le premier bon accueil qu'il receut dans fon voyage. On tient que Thefée entra dans Athenes le huitiéme de Juin. Il trouva Le viij. du cette ville, en general, pleine de troubles mois Cronius; & de diffenfions, & en particulier, la Mai- qu'on appelle fon royale dans un tres-grand defordre; Hecatombaon aujourd' buy Car Medée s'étant fauvée de Corinthe, 'avoit cherché un azyle chez Egée,& vivoit avec luy dans un honteux commerce, luy promettant que par fes remedes elle luy feroit avoir des enfans. Cette femme avertie de l'arrivée de Thefée & de fes defleins, avant qu'Egée eût le temps de le reconnoître, fceut fi bien tourner l'efprit de ce Prince déja affoibli par les années, & que les differens partis qui regnoient dans la ville avoient rendu timide & foupçonneux, qu'elle luy perfuada d'empoifonner fon fils dans un feftin qu'il luy feroit comme à un étranger. On alla donc de fa part inviter Thefee. Quand il fut dans la falle il ne jugea pas à propos de déclarer qui il étoit; mais voulant donner occafion à fon pere de commencer cette reconnoiffance, dés qu'on eut fervi* il tira fon épée,comme pour couper les viandes. Egée reconnoiffant tout d'un coup cette épée, renverfa d'abord la coupe où étoit le poifon, fit enfuite beaucoup de queftions à The Thefée, & aprés l'avoir embraffé, convoqua fur le champ une Aflemblée generale, où il reconnut fon fils devant tous les Atheniens, qui le receurent avec une tres grande joye à cause de fa valeur. On dit que le lieu où la coupe fut renversée, eft le même qu'on voit aujourd'huy dans le Temple appellé Delphinium, & qui eft enfermé de murailles. Car la maison d'Egée étoit dans cet endroit. Et une marque certaine de cette verité, c'est que Commis quelque le Mercure qui eft à la porte orientale de meurtre, & ce Temple,eft appellé encore aujourd'hui qui fontenoient le Mercure de la porte d'Egée. C'étoit un Temple d'Apollon deftiné au ju gement de ceux qui avoient qu'ils l'avoient commis jufte meurtre des Pallantides. Les fils de Pallas avoient efperé jufqu' ment. Thefeey alors de fucceder à Egée, qu'ils croyoient fut abfons du fans enfans; mais Thefée ayant été reconnu pour le veritable heritier du Royaume,ils ne pûrent fupporter * qu'Egée, qui n'étoit, difoient-ils, que fils fuppofé de Pandion, & qui ne defcendoit en aucune maniere des Erechteides, non feulement ne fe contentât pas de regner, mais qu'il voulût encore faire tomber le Royaume entre les mains d'un étranger & d'un inconnu. Ils prirent donc les armes, & s'étant partagez en deux bandes, les uns conduits par leur pere, partirent du bourg de Sphette en plein jour, & allerent droit à la ville; & les autres fe mirent en embufcade dans le bourg de Gargette, afin de furprendre leurs ennemis par deux differens endroits. Ces derniers avoient avec eux un Heraut nommé Leos, du bourg d'Aguus, qui découit à Thefée tout ce fecret. Thefée profitant de cet avis, alla atta |